Beaucoup d'ironie sur les propos de nijel mais sa remarque est loin d'être fantaisiste. Surtout qu'elle n'est pas du tout exclusive d'une réelle effervescence populaire en Lybie, quelques soient la nature des alliances en son sein, répétons-le.
Ca n'est pas parce qu'un acteur géopolitique est discret voir silencieux qu'il n'agit pas sur le terrain, c'est même souvent l'inverse dans l'histoire récente des conflits, n'en déplaise aux traqueurs de théories du complot.
Or, sans entrer dans la terminologie partisane sioniste/antisioniste, l'axe Washington-Tel Aviv qui lie les néoconservateurs américains et européens à la droite israélienne dans leur approche politique de la région et plus largement de la défense de leurs intérêts sur la scène économique internationale, est une donnée objective du rapport de force en jeu, connue de chacun, non pas une lubie de paranoïaque.
Les trois pays défenseurs et initiateurs de l'intervention militaire en Lybie étant les principaux artisans de cet axe (Royaume-Uni historiquement inspirateur, USA contributeur majeur du XXe, France nouvellement atlantiste mais de tradition interventionniste en Afrique) il serait plutôt irrationnel de penser que les sphères d'influence israéliennes n'aient joué qu'un rôle marginal cette fois précise, alors même que le régime du colonel Kadhafi est sur la liste noire de Tel Aviv depuis déjà deux décennies, et qu'à l'instar des USA et de la France, les services secrets concernés étaient sur place avant même l'ouverture des hostilités.
Encore moins rigoureux si l'on suit la presse israélienne et les débats internes à cette société, dont les dirigeants sont très attentifs aux mouvements de la rue "arabe", pour ne pas dire inquiets des bouleversements politiques qu'ils peuvent engendrer, en l'occurence une discontinuité dans les alliances circonstancielles, voir une rupture idéologique dans les accords passés avec les ex-alliés aujourd'hui devenus dictateurs pour les uns, gouvernements amis en danger pour les autres.
De là, c'est mon point de vue, j'imagine mal comment les élites israéliennes auraient pu se tenir à l'écart de cette nouvelle donne dans la région, qu'il s'agisse de l'inflexion de l'alternance politique en Lybie ou d'une manière plus générale de la préservation de ses zones de compénétration du Machrek au Moyen-Orient.
Tout cela sur fond de recomposition géostratégique globale, cela relèverait du miracle.
Comme faire tomber la pluie pendant tout le mois de Juillet.