Beaucoup d'ironie sur les propos de nijel mais sa remarque est loin d'être fantaisiste. Surtout qu'elle n'est pas du tout exclusive d'une réelle effervescence populaire en Lybie, quelques soient la nature des alliances en son sein, répétons-le.
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De là, c'est mon point de vue, j'imagine mal comment les élites israéliennes auraient pu se tenir à l'écart de cette nouvelle donne dans la région, qu'il s'agisse de l'inflexion de l'alternance politique en Lybie ou d'une manière plus générale de la préservation de ses zones de compénétration du Machrek au Moyen-Orient.
Tout cela sur fond de recomposition géostratégique globale, cela relèverait du miracle.
Comme faire tomber la pluie pendant tout le mois de Juillet.
Tu dis que les "élites israéliennes" sont à la fois favorable à un changement de régime en Libye et au contraire inquiètes des changements en cours en Egypte et en Syrie, pourquoi pas. Et ceci déjà n'a rien a voir avec le charabia complotiste de Nijel et de tant d'autres experts en géopolitique bladiens pour qui les sionistes tirent les ficelles de tout ça, comme chacun le sait, et poussent les Arabes à se révolter: une version actualisée du complot juif mondial contre la paix.
Mais quels sont les indices qui permettent de dire qu'Israël souhaite un changement de régime en Libye? L'hostilité réciproque entre Tel Aviv et Tripoli? Comme le montre l'exemple Syrien, un régime ennemi peut aussi être considéré comme un moindre mal. Son alignement sur les positions américaines? Comme le montre le dossier iranien ou israélo-palestinien, les différences tendent à se marquer. Des différences peut-être non percues par la rue arabe mais en diplomatie les nuances sont parfois décisives.
Et de toute façon, il est évident qu'Israël, comme n'importe quel pays, a fortiori une puissance régionale, regarde quels sont ses intérêts. En supposant qu'il ait une position arrêtée en la matière, si on affirme qu'il a une prise sur la réalité, il faut montrer comment et sur quoi.