samedi 18 avril 2009 - 06h:54
Jeremy Scahill
Ladministration du président Obama invite à des représailles diplomatiques, peut-être sous forme dun surcroît de sanctions contre la Corée du Nord, après le lancement par Pyongyang dune fusée dans lespace.
Le succès du tir est sujet à controverse. La Corée du Nord dit que la fusée était porteuse dun satellite, à présent en orbite autour de la terre. Ce sont les termes des médias détat qui transmettent des chants patriotiques et des images de Kim Jong-il félicité pour le lancement.
Entre-temps les Etats-Unis ont affirmé que la fusée a échoué à atteindre son orbite et est retombée dans lOcéan Pacifique. Selon le New York Times, « Les responsables et analystes à Séoul disent que la fusée du Nord, identifiée par les Américains comme Taepodong-2, a parcouru au moins 2.000 miles, doublant la portée dune précédente fusée testée en 1988 et faisant passer sa puissance de feu potentielle à celle dun missile balistique longue portée ».
Le Conseil de sécurité des Nations Unies nest pas unanime quant à la violation dune résolution onusienne par la Corée du Nord, avec les USA dun côté et la Russie, soutenue par la Chine, de lautre.
Ladministration Obama a qualifié le lancement « dacte de provocation ». « Nous pensons que la question nest pas ce qui a été tiré ; le fait quil y a eu lancement utilisant la technologie de missile balistique est en soi une violation claire et nette » a affirmé lambassadeur auprès de lONU Susan Rice, qui appelle le Conseil de sécurité à prendre davantage de sanctions contre la Corée du Nord.
Les responsables chinois disent que la Corée du Nord, comme dautres nations, a le droit de lancer des satellites. « Tout état a droit à utiliser pacifiquement lespace » a dit le vice-émissaire russe auprès de lONU, Igor N. Shscherbak.
Obama a évoqué le lancement dans son grand discours de Prague, qualifié de discours anti-nucléaire. « Les règles doivent être contraignantes » a-t-il dit à propos du lancement nord-coréen. « Les violations doivent être punies. Les mots doivent signifier quelque chose ».
Beaucoup de pays dans le monde ne manquent pas de voir lhypocrisie dans la position de ladministration Obama sur la Corée du Nord. Israël a été condamné de façon répétée par lONU pour loccupation de territoires palestiniens. En outre, il possède des centaines darmes nucléaires, dune capacité estimée à 200-400 ogives. De plus, Israël et les USA se retrouvent avec la Corée du Nord dans le petit club des nations qui ont refusé dadhérer au traité dinterdiction complète des essais nucléaires. LInde et le Pakistan ne lont pas signé, la Chine, lEgypte, lIndonésie et lIran ne lont pas ratifié.
Dans son discours de Prague, Obama a dit que son administration « poursuivra immédiatement et agressivement la ratification étatsunienne », ajoutant « Après plus de cinq décennies de pourparlers, il est temps que les essais darmes nucléaires soient enfin bannis ».
Tout cela sinscrit dans le contexte de la « crise » avec la Corée du Nord qui perdure. Lhypocrisie des Etats-Unis sur la question nucléaire leur ôte toute crédibilité quant à leur condamnation de la Corée du Nord - ou de lIran - sur cette question.
« Lactivité nucléaire et balistique de lIran constitue une réelle menace, non seulement pour les Etats-Unis mais pour les voisins de lIran et nos alliés » a dit Obama à Prague. Obama sest servi de lIran pour justifier un système controversé de missiles en Europe centrale, déclarant : « Aussi longtemps que persistera la menace de lIran, nous continuerons ... avec un système de missiles défensifs qui est rentable et éprouvé ».
Obama na pas mentionné une seule fois Israël dans son discours et na jamais reconnu son système darmement nucléaire. Peut-être Obama devrait-il demander aux nations arabes et musulmanes dans la région quelle nation elles considèrent comme la principale menace nucléaire ? Comme le dit Ali Abunimah, fondateur de ElectronicIntifada.net :
« Les règles ne sont des règles que si elles sappliquent à tout le monde. Le silence dObama face à la violation par Israël du droit international et les appels de lONU pour des enquêtes sur les crimes de guerre lors de son attaque contre Gaza, contrastent avec les appels stridents pour que le Conseil de sécurité agisse à propos de la Corée du Nord. Israël a violé des dizaines de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Obama a même refusé de reconnaître lexistence de larsenal nucléaire israélien, alors que lex-président Jimmy Carter a confirmé que le pays dispose de 150 armes nucléaires ».
Et ce fait historique, quil concède au crédit dObama, ne devrait jamais être oublié : une seule nation dans le monde a utilisé larme atomique : les Etats-Unis.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6482
Jeremy Scahill
Ladministration du président Obama invite à des représailles diplomatiques, peut-être sous forme dun surcroît de sanctions contre la Corée du Nord, après le lancement par Pyongyang dune fusée dans lespace.
Le succès du tir est sujet à controverse. La Corée du Nord dit que la fusée était porteuse dun satellite, à présent en orbite autour de la terre. Ce sont les termes des médias détat qui transmettent des chants patriotiques et des images de Kim Jong-il félicité pour le lancement.
Entre-temps les Etats-Unis ont affirmé que la fusée a échoué à atteindre son orbite et est retombée dans lOcéan Pacifique. Selon le New York Times, « Les responsables et analystes à Séoul disent que la fusée du Nord, identifiée par les Américains comme Taepodong-2, a parcouru au moins 2.000 miles, doublant la portée dune précédente fusée testée en 1988 et faisant passer sa puissance de feu potentielle à celle dun missile balistique longue portée ».
Le Conseil de sécurité des Nations Unies nest pas unanime quant à la violation dune résolution onusienne par la Corée du Nord, avec les USA dun côté et la Russie, soutenue par la Chine, de lautre.
Ladministration Obama a qualifié le lancement « dacte de provocation ». « Nous pensons que la question nest pas ce qui a été tiré ; le fait quil y a eu lancement utilisant la technologie de missile balistique est en soi une violation claire et nette » a affirmé lambassadeur auprès de lONU Susan Rice, qui appelle le Conseil de sécurité à prendre davantage de sanctions contre la Corée du Nord.
Les responsables chinois disent que la Corée du Nord, comme dautres nations, a le droit de lancer des satellites. « Tout état a droit à utiliser pacifiquement lespace » a dit le vice-émissaire russe auprès de lONU, Igor N. Shscherbak.
Obama a évoqué le lancement dans son grand discours de Prague, qualifié de discours anti-nucléaire. « Les règles doivent être contraignantes » a-t-il dit à propos du lancement nord-coréen. « Les violations doivent être punies. Les mots doivent signifier quelque chose ».
Beaucoup de pays dans le monde ne manquent pas de voir lhypocrisie dans la position de ladministration Obama sur la Corée du Nord. Israël a été condamné de façon répétée par lONU pour loccupation de territoires palestiniens. En outre, il possède des centaines darmes nucléaires, dune capacité estimée à 200-400 ogives. De plus, Israël et les USA se retrouvent avec la Corée du Nord dans le petit club des nations qui ont refusé dadhérer au traité dinterdiction complète des essais nucléaires. LInde et le Pakistan ne lont pas signé, la Chine, lEgypte, lIndonésie et lIran ne lont pas ratifié.
Dans son discours de Prague, Obama a dit que son administration « poursuivra immédiatement et agressivement la ratification étatsunienne », ajoutant « Après plus de cinq décennies de pourparlers, il est temps que les essais darmes nucléaires soient enfin bannis ».
Tout cela sinscrit dans le contexte de la « crise » avec la Corée du Nord qui perdure. Lhypocrisie des Etats-Unis sur la question nucléaire leur ôte toute crédibilité quant à leur condamnation de la Corée du Nord - ou de lIran - sur cette question.
« Lactivité nucléaire et balistique de lIran constitue une réelle menace, non seulement pour les Etats-Unis mais pour les voisins de lIran et nos alliés » a dit Obama à Prague. Obama sest servi de lIran pour justifier un système controversé de missiles en Europe centrale, déclarant : « Aussi longtemps que persistera la menace de lIran, nous continuerons ... avec un système de missiles défensifs qui est rentable et éprouvé ».
Obama na pas mentionné une seule fois Israël dans son discours et na jamais reconnu son système darmement nucléaire. Peut-être Obama devrait-il demander aux nations arabes et musulmanes dans la région quelle nation elles considèrent comme la principale menace nucléaire ? Comme le dit Ali Abunimah, fondateur de ElectronicIntifada.net :
« Les règles ne sont des règles que si elles sappliquent à tout le monde. Le silence dObama face à la violation par Israël du droit international et les appels de lONU pour des enquêtes sur les crimes de guerre lors de son attaque contre Gaza, contrastent avec les appels stridents pour que le Conseil de sécurité agisse à propos de la Corée du Nord. Israël a violé des dizaines de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Obama a même refusé de reconnaître lexistence de larsenal nucléaire israélien, alors que lex-président Jimmy Carter a confirmé que le pays dispose de 150 armes nucléaires ».
Et ce fait historique, quil concède au crédit dObama, ne devrait jamais être oublié : une seule nation dans le monde a utilisé larme atomique : les Etats-Unis.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6482