Un missionnaire étranger accusé de prosélytisme chrétien a été expulsé jeudi du Maroc, a-t-on appris vendredi auprès d'une source de sécurité.
"Un missionnaire âgé d'une cinquantaine d'années, qui serait de nationalité américaine a été expulsé jeudi via l'aéroport de Marrakech", a déclaré une source de sécurité. Pour sa part, le ministère de l'Intérieur a fait état de l'interpellation jeudi d'un missionnaire, sans préciser sa nationalité et sans indiquer qu'une mesure d'expulsion a été prise à son encontre.
"Le missionnaire ciblait un groupe de 14 Marocains" dans la petite ville d'Amizmiz, 55 km au sud de Marrakech, "dans le but de propager le credo évangéliste du royaume", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. "Une perquisition a permis la saisie de matériel informatique à vocation didactique, des supports pédagogiques, ainsi qu'une importante documentation prosélyte", a-t-il ajouté. "Le groupe de Marocains qui accompagnait le missionnaire a été relaxé", selon la source de sécurité.
En décembre 2009, cinq ressortissants étrangers (deux Sud-africains, deux Suisses et un Guatémaltèque) avaient été expulsés du Maroc pour des motifs similaires.
AFP
Maroc : L'armée interrompt une formation biblique !
Portes Ouvertes - 14/02/2010 17:50:00
Pas moins de 15 véhicules militaires ont entouré la maison. Les chrétiens présents n'en revenaient pas : ils s'étaient juste réunis pour participer à une formation biblique. Les faits se sont déroulés le 4 février dernier à Amizmiz, une petite ville au Sud de Marrakech. 19 personnes, dont 5 enfants, étaient réunis dans une maison privée lorsqu'environ 60 officiers, deux capitaines et un colonel des forces armées royales marocaines ont fait irruption dans le bâtiment. Ils ont arrêté tout le groupe, confisquant les bibles et deux ordinateurs.
Les chrétiens marocains ont été retenus en garde à vue pendant plus de 14 heures avant d'êtres libérés. Deux bébés de six mois et trois enfants de moins de 4 ans étaient avec eux. « Pendant tout ce temps, ils nous répétaient que ces arrestations avaient été personnellement ordonnées par le nouveau ministre de la justice marocaine et par le plus haut commandement de la gendarmerie, le général Housni Benslimane » explique le responsable de cette formation dont nous ne pouvons pas révéler le nom pour des raisons de sécurité. Dans le groupe, se trouvait aussi un étranger qui a été immédiatement expulsé du pays.
Selon une agence de presse arabe, l'opération a été ordonnée « suite à des informations sur une réunion secrète destinée à initier des gens au christianisme et qui pourrait ébranler la foi des musulmans et les valeurs du Royaume ».
En mars et en décembre derniers, la police avait déjà interrompu deux autres formations réunissant des chrétiens d'origine musulmane. Tous les participants avaient aussi été arrêtés et interrogés pendant plusieurs heures avant d'être relâchés le lendemain.
La liberté religieuse est garantie par la Constitution marocaine et l'apostasie (changement de croyance) n'est pas explicitement illégale, mais l'article 220 du code pénal condamne toute tentative destinée à faire changer d'avis un musulman au sujet de sa foi. Pour justifier cette contradiction, un porte-parole du gouvernement marocain a déclaré en avril 2009 : « La liberté de religion ne signifie pas la liberté de choisir sa foi ».
Pourtant, les chrétiens marocains ne se sentent pas en contradiction avec les valeurs nationales, bien au contraire. Comme nous l'explique un pasteur : « Les chrétiens marocains sont fiers d'être Marocains. Ils désirent simplement avoir leur droit à la liberté religieuse reconnue et acceptée par le gouvernement.»
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