- Fabien Azoulay a été condamné en Turquie à 16 ans et 8 mois de prison pour avoir acheté du GBL, un solvant classé comme stupéfiant dans le pays.
- Homosexuel et de confession juive, l’homme de 43 ans est victime, depuis son incarcération, de multiples sévices physiques et psychologiques.
- Ses avocats et ses proches en appellent désormais au chef de l’Etat pour faire aboutir sa demande de transfèrement en France.
« Son état est très inquiétant. Pour lui, c’est impossible de tenir une quatrième année », souffle Sophie Wiesenfeld, docteure en droit et présidente du comité de soutien du quadragénaire. Après sa condamnation, Fabien Azoulay a demandé son transfèrement en France. Mais selon ses proches, cette demande est restée lettre morte côté turc. « C’est une victime collatérale des mauvaises relations diplomatiques entre la France et la Turquie », analyse la présidente du comité de soutien. Pour mobiliser l’opinion publique, une pétition a été lancée la semaine dernière et son entourage en appelle désormais au chef de l’Etat.
« Il prend énormément de médicaments »
Fabien Azoulay n’aurait dû rester que quelques jours à Istanbul. Comme beaucoup de Français, ce gérant d’un spa à New York a fait le déplacement pour une greffe d’implants capillaires. À son arrivée à l’hôtel, il commande sur Internet du GBL. Ce solvant industriel, utilisé également comme excitant sexuel, a été classifié quelques mois auparavant comme stupéfiant par la Turquie. « Il ne le savait pas. Le produit a été intercepté par les douanes, les policiers ont suivi le colis et quand Fabien a voulu le récupérer, il a été interpellé », raconte Carole-Olivia Montenot, l’une de ses avocates. Le 27 février 2018, la justice turque le condamne à une peine de 20 ans de prison, ramenée à 16 ans et 8 mois.Incarcéré à proximité de la capitale turque, Fabien Azoulay a fait l’objet de violences aggravées de la part de son codétenu. Homosexuel et de confession juive, le Français a été brûlé et son codétenu condamné pour les sévices qu’il lui a infligés. Depuis, Fabien Azoulay a été transféré dans une prison située à Giresun, à 800 kilomètres d’Istanbul. Mais son état et ses conditions de détention restent très préoccupants, dénonce la présidente de son comité de soutien : « Il prend énormément de médicaments, des antidépresseurs. Il envoie des lettres bouleversantes, insoutenables. Beaucoup d’islamistes sont détenus dans le même établissement, il est régulièrement sommé par ses codétenus de se convertir à l’islam », détaille-t-elle.