Iran: Procès en appel de la journaliste irano-américaine
JUSTICE - Roxana Saberi a été condamnée à huit ans de prison pour espionnage, en première instance.
La peine sera-t-elle confirmée? Le procès en appel de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, condamnée à huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis, s'est ouvert dimanche à Téhéran.
«Il est possible que le verdict soit rendu aujourd'hui et je m'attends à une réduction de la peine», a expliqué à la presse l'avocat de Roxana Saberi, Abdolsamad Khoramshahi, avant d'entrer dans le tribunal révolutionnaire de la capitale iranienne.
Roxana Saberi a été introduite dans le tribunal par trois gardes. Portant un tchador bleu sombre et des sandales blanches, elle paraissait pâle et troublée.
Arrêtée à la fin janvier à Téhéran la journaliste a été condamnée début avril à huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis, un pays avec qui l'Iran entretient des relations hostiles. Le procès s'est tenu à huis clos et la journaliste a dit ensuite à son père, Reza Saberi, avoir fait de faux aveux en échange d'une promesse, non tenue, de libération rapide.
Un verdict immédiat?
Elle a alors entamée une grève de la faim, dont son père a dit mardi dernier qu'elle venait de l'arrêter. Reza Saberi n'a pas été admis dans la salle du tribunal dimanche, le procès en appel se tenant lui aussi à huis-clos. Le porte-parole du pouvoir judiciaire Ali Reza Jamshidi a dit samedi qu'il «n'était pas clair si un verdict serait rendu» immédiatement, a rapporté l'agence officielle Irna.
Il s'est dit «convaincu que le jugement sera équitable et juste», en remarquant que «la cour d'appel compte trois juges et qu'on porte une plus grande attention et précision» au dossier à l'étude.
Dialogue irano-américain
Le jugement en première instance avait été prononcé par un juge après une comparution de moins d'une heure. La condamnation avait provoqué de nombreux appels à la libération de Roxana Saberi, notamment du président Barack Obama et des autorités américaines.
La journaliste est née et a été élevée aux Etats-Unis. De nationalité américaine, elle a aussi la citoyenneté iranienne par son père, émigré aux Etats-Unis. Mais les autorités iraniennes ne reconnaissent pas le principe de la double nationalité. Elle collaborait à plusieurs médias étrangers depuis Téhéran jusqu'au retrait de sa carte de presse par les autorités en 2006.
L'affaire intervient alors que l'administration américaine a multiplié les gestes d'ouverture envers la République islamique, pour renouer un dialogue interrompu depuis presque trente ans après la révolution de 1979.
Avec agence