Importante victoire électorale pour les conservateurs de merkel en allemagne

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Pour le parti social-démocrate, la perte de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, land le plus peuplé du pays, est de très mauvais augure pour la suite.

LE MONDE | 14.05.2017 à 18h27 • Mis à jour le 14.05.2017 à 20h05 | Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant)

Importante victoire électorale pour les conservateurs de Merkel en Allemagne
Pour le parti social-démocrate, la perte de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, land le plus peuplé du pays, est de très mauvais augure pour la suite.

A moins de cinq mois des élections législatives allemandes, le Parti social-démocrate (SPD) a essuyé une cuisante défaite, dimanche 14 mai, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Selon les premières estimations, le parti obtiendrait en effet à peine plus de 31 % des voix. Aux dernières élections régionales, en 2012, il avait obtenu 39,1 % des suffrages exprimés.

Pour l’Union chrétienne démocrate (CDU), le parti conservateur présidé par la chancelière Angela Merkel, le résultat de ce dimanche est en revanche une excellente nouvelle. En 2012, la CDU avait obtenu 26,3 % des voix. Cette fois, la CDU arrive en tête du scrutin, avec environ 34 % des voix.

Pour Martin Schulz, qui brigue le poste de chancelier fédéral à l’automne, ce résultat est de très mauvais augure pour la suite. D’abord, parce que la Rhénanie-du-Nord-Westphalie est, avec ses près de 18 millions d’habitants, le Land le plus peuplé du pays. Ensuite, parce que cette vieille région industrielle du nord-ouest de l’Allemagne est un des bastions historiques de la social-démocratie : depuis 1966, tous les ministres-présidents qui s’y sont succédé étaient membres du SPD, à l’exception de Jürgen Rüttgers (CDU), qui dirigea la région de 2005 à 2010. Enfin, cette défaite historique du SPD est aussi un revers personnel pour M. Schulz puisque c’est dans ce Land qu’il est né, en 1955, et qu’il a dirigé, comme maire, la ville de Würselen, de 1987 à 1998.

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Troisième défaite régionale pour le SPD
Pour Martin Schulz, qui brigue le poste de chancelier fédéral à l’automne, ce résultat est de très mauvais augure pour la suite. Michael Sohn / AP

Pour le SPD, le résultat de ce dimanche est également inquiétant dans la mesure où il intervient après deux autres défaites récentes : dans la Sarre, le 26 mars, et dans le Schleswig-Holstein, le 7 mai. Dans le premier cas, le SPD pensait faire quasiment jeu égal avec la CDU : il a été devancé de 11 points. Dans le second cas, les sociaux-démocrates espéraient dépasser les conservateurs d’une courte tête : ils sont finalement arrivés cinq points derrière.

Pour Mme Merkel, les trois succès consécutifs de la CDU dans la Sarre, le Schleswig-Holstein et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie sont en revanche de nature à créer une dynamique favorable en vue de la bataille pour les législatives. Ils lui permettent en effet de tourner la page de la difficile année 2015, marquée notamment par la lourde défaite de la CDU en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.

Dans ce Land, fief électoral de Mme Merkel, la CDU était en effet arrivée troisième derrière le SPD et le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), lors des élections régionales du 4 septembre 2015. Les observateurs y avaient vu, à l’époque, un avertissement pour la suite, et plusieurs journaux avaient alors évoqué le « crépuscule de l’ère Merkel », contestée y compris dans son propre parti pour sa politique d’accueil à l’égard des réfugiés.

Après les résultats de ce dimanche dans en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le SPD n’échappera sans doute pas à un sérieux examen de conscience. Au lendemain de sa défaite dans le Schleswig-Holstein, le 7 mai, plusieurs responsables du parti avaient imputé leur mauvais score aux erreurs commises par leur candidat durant la campagne. Cette fois, ce sera plus difficile, ne serait-ce qu’en raison de la personnalité de leur candidate, Hannelore Kraft, ministre-présidente de Rhénanie-du-Nord-Westphalie depuis 2010, qui est une figure respectée, y compris par ses adversaires politiques.

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Martin Schulz contraint à être plus offensif

Dans l’immédiat, ces trois défaites successives du SPD pourraient conduire M. Schulz à se faire plus présent et plus offensif sur la scène politique et médiatique nationale. Après une entrée en campagne dynamique, dans la foulée de l’annonce de sa candidature à la chancellerie, fin janvier, le nouvel homme fort du SPD s’était fait en effet assez discret ces dernières semaines.

Le dernier enseignement du scrutin de ce dimanche concerne les « petits » partis. Les écologistes, d’abord, qui ne recueillent que 6 % des voix, soit 5 points de moins qu’en 2012. Le parti d’extrême-droite AfD qui, avec un peu moins de 8 % des voix, fera son entrée dans le parlement régional, mais n’obtient pas le score à deux chiffres qu’il escomptait. Le parti libéral-démocrate ***, enfin, qui, avec environ 12 % des voix (3 points de plus qu’en 2012), s’impose comme la troisième force de la région. Pour le jeune président du parti, Christian Lindner, qui était tête de liste en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ce score pourrait être important pour la suite : chassé du Bundestag en 2013, le *** espère en effet y faire son retour en septembre, afin, pourquoi pas, de servir de partenaire gouvernemental à la CDU, comme ce fut le cas entre 2009 et 2013, lors du second mandat de Mme Merkel à la tête du pays.

Thomas Wieder (Berlin, correspondant)

http://www.lemonde.fr/europe/articl...les-conservateurs-de-merkel_5127597_3214.html
 
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