Être belle, ou, pire, se faire belle, est passible de prison en Iran. Le chef de la police de Téhéran a prévenu : toute femme surprise le visage hâlé sera immédiatement arrêtée. « Nous devons être fermes envers les femmes au comportement défiant la loi islamique, a-t-il martelé. On voit dans le nord de Téhéran des femmes et des jeunes filles bronzées comme des mannequins. C’est intolérable. » Cette inquiétante déclaration intervient en pleine radicalisation du discours islamique au pays des ayatollahs. Mi-avril, l’un des hauts responsables religieux, Kazem Sedighi, a dénoncé les femmes aux tenues « immodestes », coupables de répandre l’adultère… et d’entraîner les séismes qui frappent régulièrement le pays ». Il a exhorté les Iraniens à « se réfugier dans la religion avant d’être enseveli sous les ruines ». Après tout, la femme est un bouc émissaire plus accessible que la faille sismique sur laquelle trône Téhéran. Le pouvoir en place pense ainsi contrer une opposition plus menaçante depuis la dernière présidentielle. Les leaders de cette opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, on appelé à manifester le 12 juin pour marquer l’anniversaire de « l’élection » de Mahmoud Ahmadinejad.
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