Israël demande l'annulation du rapport Goldstone sur Gaza

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suite et fin ....simplement écoeurant et le mot est faible

Certes, Goldstone ne peut faire totalement l’impasse sur les centaines de civils, hommes, femmes et enfants, massacrés au cours de ces trois semaines d’horreur. C’est regrettable, dit-il, mais Israël ne l’a pas fait exprès, et comme chacun sait, toute guerre a son lot de bavures techniques et dommages collatéraux inévitables. « La faute à pas de chance », quoi !

Au final, si des responsabilités doivent être pointées, il ne reste pour Goldstone que celles du Hamas, accusé pour ses tirs aveugles de roquettes artisanales vers le territoire israélien, dont les dommages sont pourtant dérisoires au regard des morts et des destructions semées par l’une des plus puissantes armées de la planète.

En phase avec l’agenda de la propagande israélienne, Goldstone, dans son exercice de « Juif repenti » (salué comme tel, depuis samedi, par des politiciens israéliens et commentateurs sionistes), pousse l’ignominie jusqu’à accuser le Hamas d’un autre crime, tout récent, pour lequel il n’a pourtant aucune compétence, ni personnelle, ni professionnelle : à savoir, l’assassinat de cinq membres d’une même famille, y compris un nourrisson de trois mois, dans la colonie juive d’Itamar en Cisjordanie.

La tuerie d’Itamar, au cours de laquelle le couple Fogel et trois de ses enfants ont été poignardés dans leur sommeil le mois dernier, n’a fait l’objet d’aucune revendication, et elle a été dénoncée comme un crime monstrueux par tous les partis palestiniens, y compris les entités militarisées de ces derniers (brigades Ezzedine al Qassam, Al Qods, martyrs d’Al Aqsa …).

Trois semaines après les faits, l’enquête policière, frappée de secret, n’a débouché sur aucune inculpation, malgré la terreur (bouclages, arrestations de masse) imposée aux populations palestiniennes survivant dans le voisinage de la colonie d’Itamar.

Des rumeurs sur l’interrogatoire d’un salarié thaïlandais de la famille Fogel (les travailleurs palestiniens étant interdits de séjour à Itamar, même comme bêtes de somme) continuent de circuler, sans être démenties ni confirmées côté israélien, où l’on évoque au contraire des recherches ADN sur des dizaines de Palestiniens raflés. Et faute d’avoir trouvé de vrais coupables, Israël est fort capable d’en inculper d’autres, de préférence des Palestiniens, bien entendu. Ce ne serait pas la première fois que la grande diplomatie israélienne se livre à ce genre d’exploits.

Quand on voit comment elle a réussi à faire plaider coupable Salah Hamouri, alors qu’il n’a commis aucun délit, et à infliger 7 ans de prison au jeune Franco-Palestinien pour lui apprendre à renoncer à toute idée de résistance, on ne se fait aucun souci sur les capacités du gouvernement israélien à se trouver des coupables... et même à fomenter des crimes pour contrer toute menace de paix.

Candidat à la rédemption, l’inspecteur Goldstone a pour sa part déjà trouvé le coupable.

CAPJPO-EuroPalestine
 
De toute façon selon l'article que Benaulit a posté, Goldstone n'est pas si crédible que ça.

"Certes, Goldstone ne peut faire totalement l’impasse sur les centaines de civils, hommes, femmes et enfants, massacrés au cours de ces trois semaines d’horreur. C’est regrettable, dit-il, mais Israël ne l’a pas fait exprès, et comme chacun sait, toute guerre a son lot de bavures techniques et dommages collatéraux inévitables. « La faute à pas de chance »".

Ah oui j'ai oublié, en fait l'état Israélien est innocent dans tout ça...légitime défense parait-il...
 
Ils sont sérieux ces **** ? Genre, on a tué des gens, mais on veut pas que le rapport soit encore d'actualité, c'est bon ? Ok, d'accord, plus de rapport. Bon sinon, pour votre achat de F-16, combien en voulez vous déjà ?
 
Que signifie cette rétractation du juge Goldstone ?

Pour une juriste israélienne, cela est clair : « Le point positif pour nos actions dans le futur est que si nous avons besoin de nous défendre encore une fois contre des organisations terroristes, nous pourrons dire qu’il n’y a pas d’autre moyen d’affronter la terreur que celle que nous avons utilisée durant l’opération “Plomb durci”. » (Cité dans Ethan Bronner et Isabel Kershner, « Israel Grapples with Retraction on U.N. Report », The New York Times, 3 avril 2011.)

C’est aussi ce que note le correspondant du Monde à Jérusalem (« Le juge Goldston exonère Israël pour la guerre de Gaza », Le Monde, 5 avril 2011, texte disponible pour les abonnés) :

« L’opération “Plomb durci” étant ainsi partiellement réhabilitée, il sera plus facile à Israël de justifier la nécessité de rétablir sa “dissuasion” vis-à-vis du Hamas, pour une nouvelle opération militaire à Gaza. » Ce « permis de tuer » les terroristes, c’est ce que Nétanyahou exigeait depuis longtemps, affirmant que, contre les barbares, les règles du droit international ne peuvent s’appliquer (« Le chaudron de M. Netanyahou », 16 novembre 2009).

Pourtant, cette rétractation du juge Goldstone pose plusieurs problèmes :

— il faut rappeler la campagne infâme menée contre lui jusqu’au sein de la communauté juive sud-africaine, qui avait envisagé de lui interdire d’assister à la bar-mitzva d’un de ses petits-enfants ;

— Goldstone n’est pas le seul rédacteur du rapport et il est douteux qu’il ait le droit de le « supprimer » (d’autant que d’autres membres de la commission défendaient encore les conclusions du rapport il y a trois mois – lire « Two other members of the Goldstone mission stood by its conclusions as of 3 months ago », par Ed Moloney, 4 avril 2011).

— de nombreux rapports d’autres organisations internationales, notamment Amnesty International et Human Rights Watch, ont confirmé les crimes commis par l’armée israélienne ;

...//...
 
...//...

— l’argument avancé par le juge dans son texte au Washington Post selon lequel Israël a ouvert 400 enquêtes sur les faits reprochés est absurde. Désormais, pour calmer la justice internationale, Israël ouvre des enquêtes, mais elles n’aboutissent presque jamais ;

— d’autre part, nombre d’affirmations du juge ne tiennent pas la route. Ainsi, il prétend qu’une enquête a été ouverte sur l’un des pires massacres de cette guerre, celui de la famille al-Samouni (29 morts). Or les Nations unies, dans le rapport cité par le même Goldstone à l’appui de sa thèse, affirment que l’officier responsable n’est pas l’objet d’une enquête judiciaire (lire les excellentes réfutations du récent éditorial du juge Goldstone sur le site Mondoweiss, notamment « Goldstone op-ed praises Israeli investigation of Gaza war crimes, but UN committee paints a different picture », par Adam Horowitz, 2 avril) ;

— enfin, si des points restaient à éclaircir et à confirmer dans le rapport Goldstone, c’est dû au fait que le gouvernement israélien a refusé de collaborer à la commission.

Il est douteux que la pitoyable rétractation du juge modifie l’image du gouvernement israélien. Elle aidera, en revanche, les gouvernements européens à justifier leur silence devant le blocus de Gaza et la colonisation qui continue, alors même que les révoltes arabes risquent de changer la donne. Des manifestations de jeunes se sont déroulées aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie et les deux pouvoirs ont tenté de les réprimer ; on parle pourtant à nouveau de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Mais personne ne peut cacher l’impasse stratégique dans laquelle se trouve le mouvement palestinien.

http://blog.mondediplo.net/2011-04-04-Goldstone-la-justice-et-la-recherche-de-la
 
selon le journal israelin Yediote Ah'aronote monsieur golsdston a déclaré maintes fois qu'il "s'interesse beaucoup a israel et qu'il toujours aimé visité".

il faut rappler que goldston est juif sud africain.
 
Le Conseil des Droits de l’Homme

Deux mois après cette déclaration, le Conseil des Droits de l’Homme, qui est une commission permanente de l’Assemblée Générale de l’ONU a désigné une fact finding mission, à savoir une commission chargée, avant toute procédure, de dire si des faits violant le droit international ont été commis. Je précise que le Conseil des Droits de l’Homme est un organe politique, dépourvu de compétence juridictionnelle, et qui n’a aucun lien organique avec la CPI. En revanche, désigner une mission de ce type, c’est son devoir premier.

C’est dans ce contexte qu’a été désigné non Goldstone, mais la commission Goldstone :

- Richard Goldstone, ancien juge à la Cour constitutionnelle d’Arique du Sud, et ancien procureur près du Tribunal pour l’Ex-Yougoslavie,

- Christine Chinkin, professeur de droit international à la « London School of Economics and Political Science »,

- Hina Jilani, de la Cour Suprême du Pakistan, chargée de nombreuses missions au sein de l’ONU et membre de la commission international d’enquête sur la Darfour,

- le Colonel Desmond Travers, un ancien officier irlandais, membre de l’équipe de direction l’Institute for International Criminal Investigations.

La commission a conclu que des faits relevant de la qualification de crime de guerre et de crime contre l’humanité ont été vraisemblablement étécommis. Elle a été vivement attaquée, et elle a toujours répondu à tout.
 
Goldstone fait cavalier seul

La semaine dernière, Goldstone se lâche dans le Washington Post :

Dès hier, Hina Jilani a répliqué, sur Middle East Monitor.

Que Goldstone ait soudain des doutes, plus de deux ans après les faits, et au point de renier les conclusions du rapport, surprend, pour le moins.

Depuis deux ans, les rapports se sont multipliés, et tous dans le même sens. Entre autres, on peut citer :

- Le rapport dirigé par John Dugard

- Celui d’Amnesty International

- Ou de Human Rights Watch

S’il a un doute sur les faits, Goldstone doit réunir la commission (Un travail collectif de 4 personnes) et demander de manière argumentée au Conseil des droits de l’homme d’être redésigné pour un complément de mission. Mais une tribune solitaire de quelques dizaines de lignes dans le Washington Post, ce n’est pas au niveau.

Surtout, le rapport n’est pas une pièce judiciaire. C’est de l’ordre du renseignement général. Heureusement, le droit pénal international s'affirme par les jugements. Il ne dépend pas de tel au tel rapport, aussi bien rédigé soit-il, mais en dehors de toute pièce d’accusation, de tout droit de la défense et en dehors de contrôle juridictionnel.

Alors qu’a fait l’ONU ?

Après bien de la peine, le Conseil de Droits de l’Homme a homologué le rapport de la Commission Goldstone, et a transmis le dossier à la maison-mère, l’Assemblée Générale de l’ONU.

L’AG ONU a à son tour homologué le rapport Goldstone. Elle n’a aucun lien avec la Cour Pénale Internationale. La seule instance de l’ONU ayant un lien organique avec la CPI est le Conseil de Sécurité. Par exemple, il a, avec la résolution 1970, saisi la CPI de l’affaire libyenne,... sans attendre un quelconque rapport Goldstone (Le double standard, on connaît).

Pour ce qui est de Plomb Durci, L’AG ONU a dit que de tels faits devaient être jugés, sauf à donner une prime à l'impunité pénale. Elle a évoqué la compétence de la CPI, mais elle a rappelé que la justice internationale avait un caractère subsidiaire, et qu’il fallait privilégier le jugement par les autorités locales, Israël et la Palestine. C’est seulement en cas d’échec qu’il faudra appeler aux services de la justice internationale.
 
Un petit cours de Droit


Ensuite, et surtout, lisez le point 4 : l’AG ONU reconnaît à la Palestine la fonction juridictionnelle… . Or cette question est essentielle, car elle anéantit les critiques tombées sur la déclaration faite par le ministre de la justice de la Palestine le 22 janvier 2009 à la CPI.

Que disaient ces critiques ? La Palestine n’est pas un Etat, n’a pas de compétence juridictionnelle étatique et ne pouvait donner compétence à la CPI.

Et que dit l’AG ONU ? Le gouvernement de Palestine a une compétence juridictionnelle et doit chercher à l’exercer.

On lit :

« 4. Demande instamment, conformément aux recommandations de la mission d’établissement des faits, que la partie palestinienne procède dans les trois mois à des investigations indépendantes, crédibles et conformes aux normes internationales, sur les graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme qui ont été signalées par la Mission d’établissement des faits, afin que les responsabilités soient établies et que justice soit faite. »

L’argument essentiel opposé à la déclaration de compétence du 22 janvier 2009 tombe : La Palestine dispose de la compétence juridictionnelle, et n'ayant pas des moyens matériels de l’exercer, elle peut confier ce droit à la CPI, dans le cadre de l’article 12.3 du statut.

Si on raisonne à partir du droit fondamental, historique, on parvient à la même conclusion.

La Palestine était une province arabe de l’Empire Ottoman, comme les autres qui sont toutes devenues des Etats indépendants : Egypte, Syrie, Irak Liban, Jordanie… Lorsqu’après l’éclatement de l’Empire Ottoman, suite à la première guerre mondiale, la Société des Nations (SDN) a organisé un partage de la dette de l’Empire en proportion des territoires des nouveaux Etats, la Palestine était considérée comme l’un d’eux, à stricte égalité. Un Etat sous mandat de gestion, comme les autres, car trop faible pour accéder sans délai à l’indépendance, mais ce mandat ne remettait pas en cause la souveraineté, qui est inaliénable.

En 1947, l’ONU a recommandé un plan de partage, mais elle ne pouvait donner ce qui ne lui appartenait pas, la souveraineté du peuple palestinien sur la Palestine. Seul le peuple palestinien pourrait, par un référendum librement consenti, renoncer à sa souveraineté. Il ne l’a jamais fait, et il reste titulaire du titre, même s’il ne peut librement l’exercer.

Titulaire du titre, il peut en confier l’exercice à la CPI par le jeu de l’article 12.3 du statut.
 
Un petit cours de Droit


Ensuite, et surtout, lisez le point 4 : l’AG ONU reconnaît à la Palestine la fonction juridictionnelle… . Or cette question est essentielle, car elle anéantit les critiques tombées sur la déclaration faite par le ministre de la justice de la Palestine le 22 janvier 2009 à la CPI.

Que disaient ces critiques ? La Palestine n’est pas un Etat, n’a pas de compétence juridictionnelle étatique et ne pouvait donner compétence à la CPI.

Et que dit l’AG ONU ? Le gouvernement de Palestine a une compétence juridictionnelle et doit chercher à l’exercer.

On lit :

« 4. Demande instamment, conformément aux recommandations de la mission d’établissement des faits, que la partie palestinienne procède dans les trois mois à des investigations indépendantes, crédibles et conformes aux normes internationales, sur les graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme qui ont été signalées par la Mission d’établissement des faits, afin que les responsabilités soient établies et que justice soit faite. »

L’argument essentiel opposé à la déclaration de compétence du 22 janvier 2009 tombe : La Palestine dispose de la compétence juridictionnelle, et n'ayant pas des moyens matériels de l’exercer, elle peut confier ce droit à la CPI, dans le cadre de l’article 12.3 du statut.

Si on raisonne à partir du droit fondamental, historique, on parvient à la même conclusion.

La Palestine était une province arabe de l’Empire Ottoman, comme les autres qui sont toutes devenues des Etats indépendants : Egypte, Syrie, Irak Liban, Jordanie… Lorsqu’après l’éclatement de l’Empire Ottoman, suite à la première guerre mondiale, la Société des Nations (SDN) a organisé un partage de la dette de l’Empire en proportion des territoires des nouveaux Etats, la Palestine était considérée comme l’un d’eux, à stricte égalité. Un Etat sous mandat de gestion, comme les autres, car trop faible pour accéder sans délai à l’indépendance, mais ce mandat ne remettait pas en cause la souveraineté, qui est inaliénable.

En 1947, l’ONU a recommandé un plan de partage, mais elle ne pouvait donner ce qui ne lui appartenait pas, la souveraineté du peuple palestinien sur la Palestine. Seul le peuple palestinien pourrait, par un référendum librement consenti, renoncer à sa souveraineté. Il ne l’a jamais fait, et il reste titulaire du titre, même s’il ne peut librement l’exercer.

Titulaire du titre, il peut en confier l’exercice à la CPI par le jeu de l’article 12.3 du statut.

Merci pour toutes ces informations.
 
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