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L’appel a été lancé sur Facebook. Une manifestation propalestinienne pour dénoncer les bombardements israéliens sur Gaza sera organisée samedi à Bruxelles à proximité de la gare du Midi.
Celle-ci n’a pas été formellement autorisée par la Ville de Bruxelles, mais elle n’a pas non plus été interdite, puisque les autorités communales assurent que des mesures ont été prises pour encadrer ce rassemblement spontané.
Du côté du ministère de l’Intérieur, on n’entend pas museler la liberté d’expression, mais on est également prêt à parer à toute dérive, "comme lors de chaque manifestation", nous assure-t-on.
Ce rassemblement, comme d’autres qui pourraient suivre, inquiète cependant la communauté juive, qui garde en tête les appels à tuer les Juifs proférés le 12 juillet à Anvers.
Le lendemain, des incidents avaient eu lieu devant des synagogues à Paris. Dans un communiqué, le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) redoute que ces événements soient susceptibles de mettre en danger les Juifs de Belgique et de porter atteintes aux valeurs démocratiques : "Soutenir une cause ne peut jamais déboucher sur des appels au meurtre d’une partie de la population, ou à l’incitation à la haine, sanctionnée par la loi", peut-on y lire.
Eviter les récupérations
Le fait est qu’aujourd’hui la communauté juive a peur. Julien Klener, le président du Consistoire central israélite de Belgique, l’admet : "Je pensais avoir atteint la limite de mes angoisses existentielles, mais quand je vois ce qui se passe en France et quand j’entends à nouveau, d’une façon ou d’une autre, ‘mort aux Juifs’, je me sens personnellement visé parce que je suis un de ces Juifs.
Alors, oui, je suis angoissé !" La communauté juive qui ne manque également pas de faire remarquer un élément spécifique du conflit israélo-palestinien : c’est le seul qui donne lieu à des manifestations aussi importantes, indique Maurice Sosnowski. "Sur la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak, le Mali, etc. je n’ai jamais vu une manifestation."
La communauté musulmane ne voit pas le problème de la même façon. Pour Isabelle Praille, ex-vice-présidente de l’Exécutif des musulmans de Belgique et membre de son assemblée générale, qui participera à la manifestation de samedi, "la population belge est concernée parce qu’il s’agit avant tout d’une question humaine. Les gens se mobilisent pour la cause humaine". En revanche, l’ethnicisation de la religion est regrettable, dit-elle, car il s’agit d’un problème politique. "Dire le contraire est nuisible pour tout le monde."
Khalid Hajji, président du conseil d’administration du CEOM (Conseil européen des oulémas marocains) abonde : "L’histoire et la géographie du conflit israélo-palestinien font que la communauté musulmane en Belgique est concernée par les événements actuels et qu’elle se mobilise en faveur des Palestiniens
." Mais il se défend de toute récupération religieuse : " Ce sont les hommes politiques qui peuvent, et doivent, résoudre le conflit. Les citoyens belges, eux, ont le droit de manifester et de faire entendre leur opinion.
Notre rôle à nous, en tant qu’institution religieuse, ce n’est pas d’appeler à manifester, mais de veiller à ce que l’expression de ces opinions différentes ne nous séparent pas en tant que citoyens." C’est aussi le point de vue de Maurice Sosnowski : " Tout le monde souhaite une solution pacifique et je pense que c’est possible. Mais ce n’est pas ici, dans nos communautés, qu’on va résoudre le problème."
Un appel commun
Ce vendredi, les représentants des communautés juive et musulmane se réunissent pour faire une déclaration commune autour des récents événements à Gaza et en Israël.
"Cette démarche s’inscrit dans un esprit de continuité", précise Khalid Hajji. "Depuis longtemps, nous travaillons à construire des ponts entre les différentes communautés et à établir un dialogue entre elles.
Nous avons une vieille tradition de vivre-ensemble en Europe, qui ne doit pas disparaître à cause de ce conflit." Mais les incidents qui ont eu lieu ces derniers jours en France et même en Belgique ont révélé certaines tensions, ce qui n’est pas sans inquiéter les représentants de la communauté musulmane. "Nous devons être très vigilants. Il faut impérativement dissiper les amalgames, car aucun dérapage n’est justifié", conclut Khalid Hajji.
Celle-ci n’a pas été formellement autorisée par la Ville de Bruxelles, mais elle n’a pas non plus été interdite, puisque les autorités communales assurent que des mesures ont été prises pour encadrer ce rassemblement spontané.
Du côté du ministère de l’Intérieur, on n’entend pas museler la liberté d’expression, mais on est également prêt à parer à toute dérive, "comme lors de chaque manifestation", nous assure-t-on.
Ce rassemblement, comme d’autres qui pourraient suivre, inquiète cependant la communauté juive, qui garde en tête les appels à tuer les Juifs proférés le 12 juillet à Anvers.
Le lendemain, des incidents avaient eu lieu devant des synagogues à Paris. Dans un communiqué, le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) redoute que ces événements soient susceptibles de mettre en danger les Juifs de Belgique et de porter atteintes aux valeurs démocratiques : "Soutenir une cause ne peut jamais déboucher sur des appels au meurtre d’une partie de la population, ou à l’incitation à la haine, sanctionnée par la loi", peut-on y lire.
Eviter les récupérations
Le fait est qu’aujourd’hui la communauté juive a peur. Julien Klener, le président du Consistoire central israélite de Belgique, l’admet : "Je pensais avoir atteint la limite de mes angoisses existentielles, mais quand je vois ce qui se passe en France et quand j’entends à nouveau, d’une façon ou d’une autre, ‘mort aux Juifs’, je me sens personnellement visé parce que je suis un de ces Juifs.
Alors, oui, je suis angoissé !" La communauté juive qui ne manque également pas de faire remarquer un élément spécifique du conflit israélo-palestinien : c’est le seul qui donne lieu à des manifestations aussi importantes, indique Maurice Sosnowski. "Sur la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak, le Mali, etc. je n’ai jamais vu une manifestation."
La communauté musulmane ne voit pas le problème de la même façon. Pour Isabelle Praille, ex-vice-présidente de l’Exécutif des musulmans de Belgique et membre de son assemblée générale, qui participera à la manifestation de samedi, "la population belge est concernée parce qu’il s’agit avant tout d’une question humaine. Les gens se mobilisent pour la cause humaine". En revanche, l’ethnicisation de la religion est regrettable, dit-elle, car il s’agit d’un problème politique. "Dire le contraire est nuisible pour tout le monde."
Khalid Hajji, président du conseil d’administration du CEOM (Conseil européen des oulémas marocains) abonde : "L’histoire et la géographie du conflit israélo-palestinien font que la communauté musulmane en Belgique est concernée par les événements actuels et qu’elle se mobilise en faveur des Palestiniens
." Mais il se défend de toute récupération religieuse : " Ce sont les hommes politiques qui peuvent, et doivent, résoudre le conflit. Les citoyens belges, eux, ont le droit de manifester et de faire entendre leur opinion.
Notre rôle à nous, en tant qu’institution religieuse, ce n’est pas d’appeler à manifester, mais de veiller à ce que l’expression de ces opinions différentes ne nous séparent pas en tant que citoyens." C’est aussi le point de vue de Maurice Sosnowski : " Tout le monde souhaite une solution pacifique et je pense que c’est possible. Mais ce n’est pas ici, dans nos communautés, qu’on va résoudre le problème."
Un appel commun
Ce vendredi, les représentants des communautés juive et musulmane se réunissent pour faire une déclaration commune autour des récents événements à Gaza et en Israël.
"Cette démarche s’inscrit dans un esprit de continuité", précise Khalid Hajji. "Depuis longtemps, nous travaillons à construire des ponts entre les différentes communautés et à établir un dialogue entre elles.
Nous avons une vieille tradition de vivre-ensemble en Europe, qui ne doit pas disparaître à cause de ce conflit." Mais les incidents qui ont eu lieu ces derniers jours en France et même en Belgique ont révélé certaines tensions, ce qui n’est pas sans inquiéter les représentants de la communauté musulmane. "Nous devons être très vigilants. Il faut impérativement dissiper les amalgames, car aucun dérapage n’est justifié", conclut Khalid Hajji.