Israël-Palestine : quand l'occupation rime avec destruction

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Soleil assassiné
VIB
Mahmoud Abbas assiste aujourd'hui au lever du drapeau de la Palestine devant le siège de l'Unesco, à Paris. Pendant ce temps, à Jérusalem, la rampe d'accès à l'esplanade des Mosquées vient d'être fermée sur ordre des Israéliens, qui ont pris le risque de provoquer la colère des populations musulmanes de la région - sur l'esplanade, la mosquée al-Aqsa est le troisième lieu saint de l'islam.

Loin de ces grandes affaires, le DWG (Displacement Working Group) travaille minutieusement. Rassemblement d'ONG sous le patronage de l'Ocha-oPt (1), le DWG comptabilise toutes les expropriations, les exactions, les violences subies par les Palestiniens dans les territoires depuis 2009. Nous avons pu nous les procurer, en exclusivité.

Ça ressemble à un inventaire à la Prévert. Maisons, écoles, mosquées, citernes, abris pour animaux : tous ces équipements ont en commun d'être détruits jour après jour par les Forces de défense israéliennes (FDI). Souvent au mépris du droit international humanitaire qui oblige la puissance occupante (en l'occurrence, Israël) à prendre en charge les territoires sous son administration.

Zonage

Pour comptabiliser ces données, le DWG tient le compte non seulement des bâtiments détruits, mais aussi des personnes déplacées et "affectées". C'est-à-dire les personnes touchées, d'une manière ou d'une autre, par ces destructions. Comme l'explique un consultant dans une ONG française, "quand un générateur électrique est détruit, 70 personnes peuvent être concernées. Et quand une famille est expropriée sans autre solution que de s'abriter ailleurs, c'est une autre famille qui est affectée par ce genre de situation. Ou encore les clients d'un commerce détruit qui se retrouvent sans ressources..."

Ce sont Jérusalem-Est et la zone C les plus touchés. Le zonage de la Palestine date des accords d'Oslo : dans les zones A et B, l'Autorité palestinienne exerce le contrôle sur le développement et la construction. C'est par exemple la zone où se situe Ramallah. Ce territoire, qui couvre 40 % de la Palestine, est relativement épargné par les Israéliens. Le statut de Jérusalem-Est est particulier, mais l'État hébreu y exerce de fait son autorité et y implante sans cesse des colonies. La zone C, elle, est entièrement sous contrôle israélien : une administration civile est chargée du développement de ce territoire (routes, constructions) et de la protection des civils - 150 000 Palestiniens.

Conditions de vie

De fait, les permis de construire sont quasiment impossibles à obtenir et les Palestiniens, comme la communauté internationale (ONU, ONG, plans de développement des chancelleries, dont la France), sont obligés de lancer des projets illégaux aux yeux des Israéliens, que l'administration civile sanctionne d'un ordre de démolition.
 
Résultat : le graphique montre que les destructions connaissent une nette augmentation, comme l'indique aussi un rapport de l'UNRWA (2). Le DWG fait remarquer qu'une nouvelle tendance se dessine : plutôt que de s'en prendre aux maisons, Israël vise les moyens de subsistance, tels que les citernes, les abris pour les animaux, etc. Pour la population de la zone C, largement composée de Bédouins, l'effet reste le même : les conditions de vie y sont de plus en plus difficiles. Au point que, selon un responsable de l'ONU, "il y a une véritable urgence humanitaire dans les territoires". Le nombre de personnes "affected" ne cesse d'augmenter, poussant les Palestiniens à fuir la zone C. Ces destructions, ces exils causent de véritables traumatismes, que le meilleur des rapports pourra difficilement mesurer.

(1) Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires pour les territoires palestiniens occupés

(2) Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
 
En 1996, quand Nétanyahou était déjà premier ministre, l'ouverture d'un tunnel archéologique le long de l'un des murs du site avait provoqué de violentes émeutes qui avaient fait 70 morts palestiniens et 17 tués chez les policiers israéliens. En 2000, la visite controversée d'Ariel Sharon sur l'esplanade avait selon les Palestiniens contribué au déclenchement de l'Intifada d'al-Aqsa.

La police israélienne s'efforce de prévenir les accès de rage palestiniens et de contrôler les juifs religieux extrémistes qui veulent un jour reconstruire l'ancien Temple à la place des sites musulmans et réclament le libre accès au site. Sans parler d'empêcher des actes d'illuminés, comme celui du déséquilibré australien qui avait incendié al-Aqsa en 1969.




GROS LOL pour ce qui est souligné en gras..
 
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