Mariama91
Belted Buckled and Booted
Cet été, au Maroc, en plein après-midi de galération totale pendant la sieste familiale, ma voisine m'a raconté une anecdote qui fait notre malheureux quotidien ici en France.
Un jeune turc habillé presque à l’identique du requin lambda se baladant sur les Champs-Elysées l’a hélé d’un retentissant “Kuzen!” (ce que j’ai d’abord pris pour “mon amie”, mais qui s’est ensuite avéré être “Cousine”, en turc), pour lui demander une cigarette. Son sang n’a fait qu’un tour: "si je suis venu passer quelques semaines à Berlin, c’est justement pour m’éloigner de certains désagréments parisiens. L’amalgame que fait le weshwesh lambda avec moi en étant un… Et ça m’arrive tous les jours."
Puis coup de gueule solidaire !
Combien de fois va-t-il falloir te le dire? Je ne suis pas ta sine-cou, ni ton gine-fran. Aucun membre de ta famille n’a quelque lien que ce soit avec la mienne. Ce n’est pas parce que je suis plus bronzée que je suis forcément la fille de la mère du beau-frère du grand-oncle de ton père. Si je te file une clope, ce n’est pas parce que je pense que nous avons les mêmes aïeux, mais c’est parce que tu l’as demandé gentiment. Et si je ne t’en file pas, ce n’est pas parce que je suis une “sale traître” ou une “****** de raciste”, c’est parce que tu n’as pas dit le mot magique. Petit indice: le mot magique, ce n’est pas “Vas-y, fais pas ta ****”.
Mais je vais aller plus loin. Comment peux-tu croire un seul instant que je puisse avoir envie d’une quelconque communion avec toi. Comment, avec ta panoplie de carnaval, ta casquette de côté et tes “Nique sa mère” à tout va alors que quand la tienne t’engueule parce que tu rentres après 19 heures 30, tu fermes bien ta grande bouche et tu vas faire la vaisselle, ne comprends-tu pas qu’en tentant de créer un lien, aussi artificiel et ténu soit-il, tu me donnes immédiatement envie de courir dans le sens inverse ? Pas parce que tu me fais peur, mais juste parce qu’à cause de ton ton, de ta façon de parler (Bordel de *****, tu es né en France, tu vas apprendre à parler autrement qu’en utilisant des onomatopées??) et de ton style à la ***, tous les autres abrutis de cette terre pensent faire un trait d’esprit drôle et fin lorsqu’ils m’alpaguent d’un “Wesh, wesh!”.
Puis gros coup de gueule suite à l'article dans Libé de la chère Catherine !!!
Mais si seulement tu étais le seul à avoir l’amalgame facile. Non. Puisqu’il y a toi aussi, l’abruti aux cheveux blonds, bruns ou roux, plaqués sur le côté, en chemise Figaret et ceinture argentine, ou pas. Toi, le moins bronzé qui te retournes vers moi en tapant des mains dès qu’on passe un “Rai'N'b fever” dans un mariage. Toi qui me demandes si moi et ma collègue sommes soeurs juste parce que tu te dis que deux arabes qui travaillent dans le même société c’est trop pour être une simple coïncidence. Toi qui ne peut t’empêcher un “J’addooooooore le couscous” dès que tu entends dire que je suis d’origine Marocaine. Est-ce que tu m’entends dire “Tiens, vous êtes frères?” quand je croise deux blonds dans la rue? Est-ce que je m’exclame, ah, tiens “Je suis faaaaaan de galette au Sarrazin” lorsque tu m’apprends que tes parents sont originaires de Paimpol? Hein? Et puis pourquoi me la poses-tu cette question, “t’es de quelle origine toi?” en quoi cela va-t-il t’apprendre quoi que ce soit sur ma personnalité ou sur qui je suis vraiment? Est-ce que je te demandes, moi si tu es Lorrain ou Franc-Comtois? Serait-ce parce que cela te permet de me mettre dans une confortable case?
Et puis mets-toi aussi dans la tête que ce n’est pas parce qu’une personne est d’origine maghrébine qu’elle a obligatoirement un avis éclairé sur les déboires judiciaires de Cheb Mami (Même si moi j’en ai un, qui se résume à “J’espère bien que tu finiras ta vie à pourrir au fond d’une cellule humide, sale ***** de cogneur de femme”, ni sur le conflit israëlo-palestinien. Je me fous royalement qu’une bande d’abruti ait sifflé la Marseillaise. Qu’ils soient ou non Algérien ne change rien à leur bêtise.
Un jeune turc habillé presque à l’identique du requin lambda se baladant sur les Champs-Elysées l’a hélé d’un retentissant “Kuzen!” (ce que j’ai d’abord pris pour “mon amie”, mais qui s’est ensuite avéré être “Cousine”, en turc), pour lui demander une cigarette. Son sang n’a fait qu’un tour: "si je suis venu passer quelques semaines à Berlin, c’est justement pour m’éloigner de certains désagréments parisiens. L’amalgame que fait le weshwesh lambda avec moi en étant un… Et ça m’arrive tous les jours."
Puis coup de gueule solidaire !
Combien de fois va-t-il falloir te le dire? Je ne suis pas ta sine-cou, ni ton gine-fran. Aucun membre de ta famille n’a quelque lien que ce soit avec la mienne. Ce n’est pas parce que je suis plus bronzée que je suis forcément la fille de la mère du beau-frère du grand-oncle de ton père. Si je te file une clope, ce n’est pas parce que je pense que nous avons les mêmes aïeux, mais c’est parce que tu l’as demandé gentiment. Et si je ne t’en file pas, ce n’est pas parce que je suis une “sale traître” ou une “****** de raciste”, c’est parce que tu n’as pas dit le mot magique. Petit indice: le mot magique, ce n’est pas “Vas-y, fais pas ta ****”.
Mais je vais aller plus loin. Comment peux-tu croire un seul instant que je puisse avoir envie d’une quelconque communion avec toi. Comment, avec ta panoplie de carnaval, ta casquette de côté et tes “Nique sa mère” à tout va alors que quand la tienne t’engueule parce que tu rentres après 19 heures 30, tu fermes bien ta grande bouche et tu vas faire la vaisselle, ne comprends-tu pas qu’en tentant de créer un lien, aussi artificiel et ténu soit-il, tu me donnes immédiatement envie de courir dans le sens inverse ? Pas parce que tu me fais peur, mais juste parce qu’à cause de ton ton, de ta façon de parler (Bordel de *****, tu es né en France, tu vas apprendre à parler autrement qu’en utilisant des onomatopées??) et de ton style à la ***, tous les autres abrutis de cette terre pensent faire un trait d’esprit drôle et fin lorsqu’ils m’alpaguent d’un “Wesh, wesh!”.
Puis gros coup de gueule suite à l'article dans Libé de la chère Catherine !!!
Mais si seulement tu étais le seul à avoir l’amalgame facile. Non. Puisqu’il y a toi aussi, l’abruti aux cheveux blonds, bruns ou roux, plaqués sur le côté, en chemise Figaret et ceinture argentine, ou pas. Toi, le moins bronzé qui te retournes vers moi en tapant des mains dès qu’on passe un “Rai'N'b fever” dans un mariage. Toi qui me demandes si moi et ma collègue sommes soeurs juste parce que tu te dis que deux arabes qui travaillent dans le même société c’est trop pour être une simple coïncidence. Toi qui ne peut t’empêcher un “J’addooooooore le couscous” dès que tu entends dire que je suis d’origine Marocaine. Est-ce que tu m’entends dire “Tiens, vous êtes frères?” quand je croise deux blonds dans la rue? Est-ce que je m’exclame, ah, tiens “Je suis faaaaaan de galette au Sarrazin” lorsque tu m’apprends que tes parents sont originaires de Paimpol? Hein? Et puis pourquoi me la poses-tu cette question, “t’es de quelle origine toi?” en quoi cela va-t-il t’apprendre quoi que ce soit sur ma personnalité ou sur qui je suis vraiment? Est-ce que je te demandes, moi si tu es Lorrain ou Franc-Comtois? Serait-ce parce que cela te permet de me mettre dans une confortable case?
Et puis mets-toi aussi dans la tête que ce n’est pas parce qu’une personne est d’origine maghrébine qu’elle a obligatoirement un avis éclairé sur les déboires judiciaires de Cheb Mami (Même si moi j’en ai un, qui se résume à “J’espère bien que tu finiras ta vie à pourrir au fond d’une cellule humide, sale ***** de cogneur de femme”, ni sur le conflit israëlo-palestinien. Je me fous royalement qu’une bande d’abruti ait sifflé la Marseillaise. Qu’ils soient ou non Algérien ne change rien à leur bêtise.