Je suis juif, et aujourdhui jai honte.
Par Serge Grossvak, le 7.01.2009
Je suis juif et jentends ces bruits, ces bombes, ces souffrances qui hurlent. Cest lhistoire qui me revient pour méclater à la face. Lhistoire que mes parents mont légué pour honnir la guerre honteuse. Je suis juif et je vois le sang, le sang qui coule sous les bombes comme à Guernica. Je suis juif et je sais la révolte désespérée contre létouffement et la famine du ghetto de Varsovie. Je sais lindifférence absolue qui précédait, comme à Gaza.
Je suis juif et je suis frère de racine et dhistoire de ces hommes dIsraël. Ces fils de victimes adossant aujourdhui larmure des bourreaux. Quelle honte, quel désespoir de voir ceux qui ont tant souffert, qui ont été tant terrorisés nengendrer de leur passé quun abomineux dédain pour lâme humaine !
Cest à désespérer. Est-ce la victoire posthume dHitler que cette sauvagerie distillée ? Est-ce sa victoire que ce reniement de lhumanisme ? Ah ma mère ! Je me souviens lorsquenfant tu me fis lapprentissage de ce gardien dimmeuble qui vous avait averti, il était communiste, puis de ces religieuses vous extrayant dun Paris devenu trop dangereux. Ah ma mère ! Je me souviens de ce poème dAragon où le résistant arménien avait pour derniers mots « vive le peuple allemand » devant les Nazis qui allaient lachever. Ma mère, où se cache aujourdhui la dignité de nos frères dIsraël ou de notre famille aveuglée de haine et de conquête ? Ma mère, il était dur de naître en portant les souffrances de vos vies, mais les enfants daujourdhui vont devoir affronter bien pire : la honte !
Gaza martyr, Liban martyr, Jenine martyr et rien dautre ne vibre dans leur âme quun énervement et une volonté de soumettre ! Que leur demeure t il de sens humain ? Nauraient ils plus quun Bush dans les os ?
Les palestiniens perdent leurs chairs, leur sang, leur terre. Les juifs perdent leur âme, aveuglément engagés derrière lÉtat dIsraël. Lhorreur sajoute à lhorreur sans jamais permettre quémerge une étincelle dintelligence. Lintelligence, la bonne intelligence . La Paix ! Cette Paix qui en tout lieu du monde a la même science : celle du respect partagé. Cette Paix de Kant pour tous les peuples de la terre.
Ce respect est honteusement dénié en affamant, en occupant, en excluant, en dominant. Ce dénie qui légitime la rage et fait monter les haines. Ce dénie qui rend impossible la fin des armes et des souffrances. Ce dénie qui nous plonge dans un massacre récurent où la vie na plus la valeur dune vie.
Le respect, cest le Droit, partout dans le monde. Le respect, cest Israël entrant dans la Loi du monde, comme tout le monde. La Loi du monde délimite des frontières depuis 40 ans. Au-delà de ces frontières rien nest à régenter, à occuper. Des frontières où commence la liberté des autres. Des frontières, tout simplement, comme partout dans le monde. Des frontières pour que monte le respect, premier pas, tout premier pas des humains.
Pour que demain les peuples partagent leurs rêves et que les frontières soient une invitation amicale aux rencontres.
Serge Grossvak,
de l'Union juive française pour la paix,
mercredi, 07 janvier 2009
www.ujfp.org
Par Serge Grossvak, le 7.01.2009
Je suis juif et jentends ces bruits, ces bombes, ces souffrances qui hurlent. Cest lhistoire qui me revient pour méclater à la face. Lhistoire que mes parents mont légué pour honnir la guerre honteuse. Je suis juif et je vois le sang, le sang qui coule sous les bombes comme à Guernica. Je suis juif et je sais la révolte désespérée contre létouffement et la famine du ghetto de Varsovie. Je sais lindifférence absolue qui précédait, comme à Gaza.
Je suis juif et je suis frère de racine et dhistoire de ces hommes dIsraël. Ces fils de victimes adossant aujourdhui larmure des bourreaux. Quelle honte, quel désespoir de voir ceux qui ont tant souffert, qui ont été tant terrorisés nengendrer de leur passé quun abomineux dédain pour lâme humaine !
Cest à désespérer. Est-ce la victoire posthume dHitler que cette sauvagerie distillée ? Est-ce sa victoire que ce reniement de lhumanisme ? Ah ma mère ! Je me souviens lorsquenfant tu me fis lapprentissage de ce gardien dimmeuble qui vous avait averti, il était communiste, puis de ces religieuses vous extrayant dun Paris devenu trop dangereux. Ah ma mère ! Je me souviens de ce poème dAragon où le résistant arménien avait pour derniers mots « vive le peuple allemand » devant les Nazis qui allaient lachever. Ma mère, où se cache aujourdhui la dignité de nos frères dIsraël ou de notre famille aveuglée de haine et de conquête ? Ma mère, il était dur de naître en portant les souffrances de vos vies, mais les enfants daujourdhui vont devoir affronter bien pire : la honte !
Gaza martyr, Liban martyr, Jenine martyr et rien dautre ne vibre dans leur âme quun énervement et une volonté de soumettre ! Que leur demeure t il de sens humain ? Nauraient ils plus quun Bush dans les os ?
Les palestiniens perdent leurs chairs, leur sang, leur terre. Les juifs perdent leur âme, aveuglément engagés derrière lÉtat dIsraël. Lhorreur sajoute à lhorreur sans jamais permettre quémerge une étincelle dintelligence. Lintelligence, la bonne intelligence . La Paix ! Cette Paix qui en tout lieu du monde a la même science : celle du respect partagé. Cette Paix de Kant pour tous les peuples de la terre.
Ce respect est honteusement dénié en affamant, en occupant, en excluant, en dominant. Ce dénie qui légitime la rage et fait monter les haines. Ce dénie qui rend impossible la fin des armes et des souffrances. Ce dénie qui nous plonge dans un massacre récurent où la vie na plus la valeur dune vie.
Le respect, cest le Droit, partout dans le monde. Le respect, cest Israël entrant dans la Loi du monde, comme tout le monde. La Loi du monde délimite des frontières depuis 40 ans. Au-delà de ces frontières rien nest à régenter, à occuper. Des frontières où commence la liberté des autres. Des frontières, tout simplement, comme partout dans le monde. Des frontières pour que monte le respect, premier pas, tout premier pas des humains.
Pour que demain les peuples partagent leurs rêves et que les frontières soient une invitation amicale aux rencontres.
Serge Grossvak,
de l'Union juive française pour la paix,
mercredi, 07 janvier 2009
www.ujfp.org