khalil Gibran

Le passage sur la Beauté est tout bonnement magnifique. C'est Dieu que je vois derrière chacune de ses paroles. Merci Soheyla de nous rappeler le meilleur de ce que renferment les hommes!
 
non très cher .... raconte moi :rouge:
Je ne l'ai pas encore lu c pourquoi je te le demandais pour que tu m'en parles! C bizarre mais je n'arrive pas bien à me rappeler les livres de Jibran que j'ai lu au nombre desquels figure "les esprits rebelles", "le prophète", "les ailes brisées", "les cendres du passé et le feu éternel". Par contre ses oeuvres m'ont laissé une impression plus qu'agréable... Je ne me rappelle que de ca: du bonheur que ses livres ont suscité en moi.
 

soheyla

Why not !!!
Je ne l'ai pas encore lu c pourquoi je te le demandais pour que tu m'en parles! C bizarre mais je n'arrive pas bien à me rappeler les livres de Jibran que j'ai lu au nombre desquels figure "les esprits rebelles", "le prophète", "les ailes brisées", "les cendres du passé et le feu éternel". Par contre ses oeuvres m'ont laissé une impression plus qu'agréable... Je ne me rappelle que de ca: du bonheur que ses livres ont suscité en moi.

il me semble qu'il y a un livre où tous ses oeuvres complètes y sont réuni !

faudrais que je vois sa





citation

" La Raison sans la Connaissance est comme un sol inculte ou un corps humain sous-alimenté " (Khalil Gibran, La voix de l'éternelle sagesse.)
 

soheyla

Why not !!!
salut soheyla,merci de ton accueil
si tu connais ce livre regroupant toutes les oeuvres de gibran,
alors n hesite pas a me le communiquer!


salut doudanet ;)
je t'en prie c'est tout à fais normal ...


après recherche sur le net j'ai trouvé ceci :


Khalil Gibran - Oeuvres Complètes - 992 pages Editeur : Robert Laffont - Collection : Bouquins 28.50 €

Date de parution : 21/09/2006
ISBN : 2221105036
EAN13 : 9782221105030


:rouge:
 

soheyla

Why not !!!
Le plaisir



Alors, un ermite, qui visitait la ville une fois par an, s'avança et dit, Parle-nous du Plaisir.
Et il répondit, disant :

Le plaisir un chant de liberté,

Mais il n'est pas la liberté.

Il est l'épanouissement de vos désirs,

Mais non leur fruit.

C'est un abîme appelant un sommet,

Mais ni un abîme ni un sommet.

C'est le prisonnier prenant son envol,

Mais non l'espace qui l'entoure.

Oui, en vérité, le plaisir est un chant de liberté.

Et je serai trop heureux de vous l'entendre chanter de tout votre cœur ; mais je ne voudrai pas vous voir perdre vos cœurs en ce chant.

Certains parmi vos jeunes recherchent le plaisir comme s'il était tout, et ils sont jugés et châtiés.

Je ne voudrais pas les juger, ni les châtier. Je voudrais qu'ils cherchent.

Car ils trouveront le plaisir, mais pas lui seul ;

Sept sont ses sœurs, et la moindre d'entre elles est plus belle que le plaisir.

N'avez-vous point entendu parler de l'homme qui creusait la terre pour découvrir des racines, et qui trouva un trésor ?

Et certains de vos anciens se souviennent du plaisir avec regret, comme des fautes commises en état d'ivresse.

Mais le regret est pour l'esprit un obscurcissement, et non son châtiment.

Ils devraient se souvenir de leurs plaisirs avec reconnaissance, ainsi qu'ils se souviennent d'une récolte d'un été.

Pourtant, si le regret les réconforte, laissez-les en être réconfortés.

Et il y a parmi vous ceux qui ne sont ni assez jeune pour chercher, ni assez vieux pour se souvenir ;

Et dans leur crainte de chercher et de se souvenir, ils fuient le plaisir, de peur de négliger l'esprit ou de lui faire offense.

Mais dans leur renoncement même est leur plaisir.

Et ainsi ils trouvent également un trésor, bien qu'ils creusent à la recherche de racines de leurs mains tremblantes.

Mais dites-moi, qui peut prétendre offenser l'esprit ? Le rossignol offensera-t-il la tranquillité de la nuit, ou la luciole celle des étoiles ?

Et la flamme ou la fumée de votre feu sera-t-elle un fardeau pour le vent ?

Croyez-vous que l'esprit soit un étang paisible que vous pouvez troubler d'une perche ?

Souvent, en reniant le plaisir vous ne faites qu'accumuler le désir dans les replis de votre être.

Qui peut savoir si ce qui paraît oublié aujourd'hui n'est pas dans l'attente de vos lendemains ?

Votre corps, lui, connaît son hérédité et son juste besoin et ne voudra pas être déçu.

Et votre corps est la harpe de votre âme,

Et il n'en tient qu'à vous d'en issir une musique ravissante, ou des sons discordants.

Et maintenant vous vous demandez en votre cœur, "Comment allons-nous distinguer ce qui est bon dans le plaisir de ce qui ne l'est pas ?".

Allez dans vos champs et vos jardins, et vous découvrirez que butiner le nectar de la fleur est le plaisir de l'abeille,

Mais c'est aussi le plaisir de la fleur de donner son nectar à l'abeille.

Car pour l'abeille, la fleur est une source de vie,

Et pour la fleur, l'abeille est la messagère de l'amour,

Et pour tous deux, l'abeille et la fleur, donner et recevoir le plaisir sont un besoin et une extase.

Peuple d'Orphalese, soyez en vos plaisirs comme la fleur et l'abeille.
 
merci,c est tres sympa de ta part.sui désolé ,j aurais pu chercher moi aussi.
je le note et je crois bien que je vais me laisser tenter!lol
je suis donc le bienvenue!je sais qu on est toujours bien accuelli au maroc,et sui tres content de pouvoir converser avec vous!
 

soheyla

Why not !!!
merci,c est tres sympa de ta part.sui désolé ,j aurais pu chercher moi aussi.
je le note et je crois bien que je vais me laisser tenter!lol
je suis donc le bienvenue!je sais qu on est toujours bien accuelli au maroc,et sui tres content de pouvoir converser avec vous!



sois le bienvenu parmis les marocains du monde entier ;)
 
Ah oui je me rappelle de l'une des histoires que Jibran rapporte dans "Esprits rebelles" il s'agit de celle de "Madame Rose Hanie" qui fut donnée en mariage à Rachid Bey Namaan, homme très fortuné et beaucoup plus agé que Rose Hanie. Son père la lui donna pour épouse conformément aux traditions de l'époque alors qu'elle était encore toute jeune et ne connaissais rien à l'amour. Cependant, une fois mariée et le temps aidant Dieu mis sur sa route un jeune homme dont elle tomba amoureuse comme malgré elle! C'était une révélation, un signe venant du ciel! Jugez vous meme ce qu'elle en déduit:

"Ils ne comprennent ni la loi de Dieu ni le véritable dessein de la religion authentique, pas plus qu'ils ne distinguent un pécheur d'un innocent. Ils ne font que regarder à la surface des objets sans en connaitre les secrets. Ils rendent leurs verdicts aveec ignorance et jugent à l'aveuglette, mettant sur le meme pied d'égalité le criminel et l'innocent, le bon et le mauvais. Malheur à ceux qui poursuivent et jugent les autres... Aux yeux de Dieu je n'étais infidèle et adultère que quand je me trouvais dans la maison de Rashid Bey Namaan, parce qu'il m'avait prise pour femme selon les coutumes et les traditions et par la force de la précipitation, avant que les cieux m'aient faite sienne en conformité avec la loi spirituelle de l'Amour et de la Tendresse. J'étais une pecheresses aux yeux de Dieu et aux miens quand je mangeais son pain et lui offrais mon corps en retour de sa générosité. A présent je suis pure et propre parce que la loi de l'Amour m'a libérée, et rendue respectable et fidèle. J'ai cessé de vendre mon corps pour un toit et mes jours pour des vetements. Oui, j'étais une femme adultère et criminelle quand les gens me voyaient comme l'épouse la plus respectable et la plus fidèle; aujourd'hui je suis pure et noble d'ame, mais selon eux je suis débauchée car ils jugent l'ame à l'aune du corps et mesurent l'esprit à l'aune de la matière."

A la fin de l'histoire Rose Hanie se libère du joug des traditions qui empechent en réalité le réalisement de soi. Elle quitte Rashid Bey Namaan, homme qu'elle n'avait jamais aimé et qu'elle épousa contrainte... Elle suivra l'homme qu'elle aime afin de ne plus se sentir souillée par cet homme qu'elle navait jamais aimé et envers qui la société lui imposait fidélité... Bien que vivant avec lui dans l'opulence, elle le quittera pour vivre avec l'homme qu'elle aime en dépit de la pauvreté de ce dernier...

Quel courage n'est ce pas?
 
j avais oublié celui la sur le plaisir,ça fé un petit moment que j ai lu le "prophete",ça me fé tres plaisir justement de le redecouvrir ici,
je trouve que les mots de khalil gibran sont rempli de paix et d amour,ils sont doux pour l ame!
 

soheyla

Why not !!!
Ah oui je me rappelle de l'une des histoires que Jibran rapporte dans "Esprits rebelles" il s'agit de celle de "Madame Rose Hanie" qui fut donnée en mariage à Rachid Bey Namaan, homme très fortuné et beaucoup plus agé que Rose Hanie. Son père la lui donna pour épouse conformément aux traditions de l'époque alors qu'elle était encore toute jeune et ne connaissais rien à l'amour. Cependant, une fois mariée et le temps aidant Dieu mis sur sa route un jeune homme dont elle tomba amoureuse comme malgré elle! C'était une révélation, un signe venant du ciel! Jugez vous meme ce qu'elle en déduit:

"Ils ne comprennent ni la loi de Dieu ni le véritable dessein de la religion authentique, pas plus qu'ils ne distinguent un pécheur d'un innocent. Ils ne font que regarder à la surface des objets sans en connaitre les secrets. Ils rendent leurs verdicts aveec ignorance et jugent à l'aveuglette, mettant sur le meme pied d'égalité le criminel et l'innocent, le bon et le mauvais. Malheur à ceux qui poursuivent et jugent les autres... Aux yeux de Dieu je n'étais infidèle et adultère que quand je me trouvais dans la maison de Rashid Bey Namaan, parce qu'il m'avait prise pour femme selon les coutumes et les traditions et par la force de la précipitation, avant que les cieux m'aient faite sienne en conformité avec la loi spirituelle de l'Amour et de la Tendresse. J'étais une pecheresses aux yeux de Dieu et aux miens quand je mangeais son pain et lui offrais mon corps en retour de sa générosité. A présent je suis pure et propre parce que la loi de l'Amour m'a libérée, et rendue respectable et fidèle. J'ai cessé de vendre mon corps pour un toit et mes jours pour des vetements. Oui, j'étais une femme adultère et criminelle quand les gens me voyaient comme l'épouse la plus respectable et la plus fidèle; aujourd'hui je suis pure et noble d'ame, mais selon eux je suis débauchée car ils jugent l'ame à l'aune du corps et mesurent l'esprit à l'aune de la matière."

A la fin de l'histoire Rose Hanie se libère du joug des traditions qui empechent en réalité le réalisement de soi. Elle quitte Rashid Bey Namaan, homme qu'elle n'avait jamais aimé et qu'elle épousa contrainte... Elle suivra l'homme qu'elle aime afin de ne plus se sentir souillée par cet homme qu'elle navait jamais aimé et envers qui la société lui imposait fidélité... Bien que vivant avec lui dans l'opulence, elle le quittera pour vivre avec l'homme qu'elle aime en dépit de la pauvreté de ce dernier...

Quel courage n'est ce pas?


très belle histoire d'amour :rouge:

merci a toi de nous la conter
 

soheyla

Why not !!!
j avais oublié celui la sur le plaisir,ça fé un petit moment que j ai lu le "prophete",ça me fé tres plaisir justement de le redecouvrir ici,
je trouve que les mots de khalil gibran sont rempli de paix et d amour,ils sont doux pour l ame!


en effet .....



L amitie




Et un jeune dit, Parle-nous de l'Amitié.
Et il répondit, disant :

Votre ami est votre besoin qui a trouvé une réponse.

Il est le champ que vous semez avec amour et moissonnez avec reconnaissance.

Il est votre table et votre foyer.

Car vous venez à lui avec votre faim, et vous cherchez en lui la paix.

Lorsque votre ami parle de ses pensées vous ne craignez pas le "non" de votre esprit, ni ne refusez le "oui".

Et quand il est silencieux votre cœur ne cesse d'écouter son cœur ;

Car en amitié, toutes les pensées, tous les désirs, toutes les attentes naissent et sont partagés sans mots, dans une joie muette.

Quand vous vous séparez de votre ami, ne vous désolez pas ;

Car ce que vous aimez en lui peut être plus clair en son absence, comme la montagne pour le randonneur est plus visible vue de la plaine.

Et qu'il n'y ait d'autre intention dans l'amitié que l'approfondissement de l'esprit.

Car l'amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n'est pas l'amour, mais un filet jeté au loin : et ce que vous prenez est vain.

Et donnez à votre ami le meilleur de vous-même.

Et s'il doit connaître le reflux de votre marée, laissez le connaître aussi son flux.

Car qu'est-ce que votre ami si vous venez le voir avec pour tout présent des heures à tuer ?

Venez toujours le voir avec des heures à faire vivre.

Car il est là pour remplir vos besoins, et non votre néant.

Et dans la tendresse de l'amitié qu'il y ait le rire et le partage des plaisirs.

Car dans la rosée de menues choses le cœur trouve son matin et sa fraîcheur.
 

soheyla

Why not !!!
Non je ne l'ai pas lu. Mis de quoi parle t il? Rien que le titre me fiat tourner la tete...


«Lorsque l'amour vous fait signe, suivez-le,
Quoique ses voies soient rudes et escarpées.
Et lorsque ses ailes vous enveloppent, cédez-lui,
Quoique l'épée cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.
Et lorsqu'il vous parle, croyez en lui,
Quoique sa voix puisse éparpiller vos rêves
comme le vent du nord saccage le jardin.
Car même s'il vous couronne, l'amour vous crucifiera.
Même s'il vous aide à grandir, il vous élaguera.
Même s'il s'élève à votre hauteur et s'il caresse les plus tendres de vos branches
qui frémissent sous le soleil,

Il s'enfoncera jusqu'à vos racines et secouera leur emprise dans la terre.
Comme des gerbes de blé, il vous récolte en lui-même.
Il vous bat pour vous dénuder.
Il vous tamise pour vous délivrer de votre son.
Il vous moud jusqu'à ce que vous blanchissiez.
Il vous pétrit pour vous assouplir.
Et puis, il vous soumet à son feu sacré,
pour que vous deveniez le pain sacré du festin sacré de Dieu.

Tout cela, l'amour vous le fera subir pour que vous connaissiez les secrets de votre cœur et que, par cette connaissance, vous deveniez une parcelle du cœur de la Vie.

Mais si, dans votre crainte, vous ne cherchiez de l'amour que sa paix et son plaisir, Alors vous feriez mieux de couvrir votre nudité et de vous écarter de son aire de battage, Pour gagner le monde sans raisons où vous rirez sans déployer tout votre rire, où vous pleurerez sans répandre toutes vos larmes.

L'amour ne donne rien que lui-même et ne prend rien que de lui-même.

L'amour ne possède pas, et ne veut pas être possédé,
Car l'amour se suffit à lui-même.
Lorsque vous aimez, vous ne devez pas dire: «Dieu est dans mon cœur»,
mais plutôt: «Je suis dans le cœur de Dieu. »
Et ne croyez pas que vous pourrez diriger le cours de l'amour, car c'est l'amour,
s'il croit que vous en valez la peine, qui dirigera votre cours.

L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir lui-même.
Mais si vous aimez et si vous devez éprouver des désirs,
faites que les vôtres soient ceux-ci :
Fondre et devenir un ruisseau courant qui chante sa mélodie dans la nuit.
Connaître la douleur d'une trop grande tendresse.
Être blessé par votre propre connaissance de l'amour,
Et vous laisser joyeusement saigner.
Vous réveiller le matin avec un cœur ailé
et rendre grâces pour une nouvelle journée d'amour.
Vous reposer le midi et méditer sur l'extase de l'amour.
Rentrer le soir chez vous avec reconnaissance.
Et puis enfin vous endormir avec une prière pour l'être aimé
qui vit en votre cœur et avec, sur vos lèvres, un chant de louanges.»


:rouge:
 
Parle-nous de la Liberté.
Et il répondit : Je vous ai vu vous prosterner aux portes de la cité et dans vos foyers, et vous vouer au culte de votre propre liberté, Comme les esclaves qui s'humilient devant un tyran et le louent, alors qu'il les anéantit. Oui, dans le bosquet du temple et dans l'ombre de la citadelle, j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un joug ou des menottes. Et mon cœur saigna en moi ; car vous ne pouvez être libre lorsque vous forgez une chaîne du désir même de la liberté, et quand vous ne cessez de parler de la liberté comme d'un but et un accomplissement.

Vous serez libre en vérité non pas quand vous jours seront sans tourments et vos nuits sans un désir ou un chagrin, Mais d'avantage quand ces choses étrangleront votre vie, et que pourtant vous vous élèverez au-dessus d'elles, nu et sans entraves. Et comment vous élèverez-vous au-delà de vos jours et de vos nuits, à moins que vous ne rompiez les chaînes que vous-même, à l'aurore de votre entendement, avez fixé autour de votre âge mûr ?

En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses anneaux scintillent au soleil et éblouissent vos yeux. Et à quoi voulez-vous renoncer dans votre quête de la liberté, si ce n'est à des parcelles de vous même ? S'il existe une loi injuste que vous voudriez abolir, cette loi fut écrite de votre propre main sur votre propre front. Vous ne pouvez l'effacer en brûlant vos tables de la loi, ni en lavant le front de vos juges, même si vous déversiez sur eux la mer toute entière.

Et s'il existe un despote que vous voudriez détrôner, voyez d'abord si l'image de son trône érigée en vous est détruite. Car comment le tyran peut-il régner sur les affranchis et les fiers, s'il n'existe une tyrannie dans leur propre liberté et une honte dans leur propre fierté ?

Et s'il existe un tourment que vous voudriez dissiper, le siège de cette crainte est dans votre cœur et non dans la main du tourment. Vraiment, toutes les choses se meuvent dans votre être en une continuelle étreinte fatale ; ce que vous désirez et ce que vous redoutez, ce qui vous attire et ce qui vous répugne, ce que vous poursuivez et ce que vous voulez fuir.

Ces choses se meuvent en vous comme la lumière et l'ombre, en couples enlacés. Et quand l'ombre se dissipe et disparaît, la lumière qui persiste devient l'ombre d'une autre lumière.

Et telle est votre liberté qui, quand elle perd ses entraves, devient l'entrave d'une plus grande liberté.
 

soheyla

Why not !!!
Parle-nous de la Liberté.
Et il répondit : Je vous ai vu vous prosterner aux portes de la cité et dans vos foyers, et vous vouer au culte de votre propre liberté, Comme les esclaves qui s'humilient devant un tyran et le louent, alors qu'il les anéantit. Oui, dans le bosquet du temple et dans l'ombre de la citadelle, j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un joug ou des menottes. Et mon cœur saigna en moi ; car vous ne pouvez être libre lorsque vous forgez une chaîne du désir même de la liberté, et quand vous ne cessez de parler de la liberté comme d'un but et un accomplissement.

Vous serez libre en vérité non pas quand vous jours seront sans tourments et vos nuits sans un désir ou un chagrin, Mais d'avantage quand ces choses étrangleront votre vie, et que pourtant vous vous élèverez au-dessus d'elles, nu et sans entraves. Et comment vous élèverez-vous au-delà de vos jours et de vos nuits, à moins que vous ne rompiez les chaînes que vous-même, à l'aurore de votre entendement, avez fixé autour de votre âge mûr ?

En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses anneaux scintillent au soleil et éblouissent vos yeux. Et à quoi voulez-vous renoncer dans votre quête de la liberté, si ce n'est à des parcelles de vous même ? S'il existe une loi injuste que vous voudriez abolir, cette loi fut écrite de votre propre main sur votre propre front. Vous ne pouvez l'effacer en brûlant vos tables de la loi, ni en lavant le front de vos juges, même si vous déversiez sur eux la mer toute entière.

Et s'il existe un despote que vous voudriez détrôner, voyez d'abord si l'image de son trône érigée en vous est détruite. Car comment le tyran peut-il régner sur les affranchis et les fiers, s'il n'existe une tyrannie dans leur propre liberté et une honte dans leur propre fierté ?

Et s'il existe un tourment que vous voudriez dissiper, le siège de cette crainte est dans votre cœur et non dans la main du tourment. Vraiment, toutes les choses se meuvent dans votre être en une continuelle étreinte fatale ; ce que vous désirez et ce que vous redoutez, ce qui vous attire et ce qui vous répugne, ce que vous poursuivez et ce que vous voulez fuir.

Ces choses se meuvent en vous comme la lumière et l'ombre, en couples enlacés. Et quand l'ombre se dissipe et disparaît, la lumière qui persiste devient l'ombre d'une autre lumière.

Et telle est votre liberté qui, quand elle perd ses entraves, devient l'entrave d'une plus grande liberté.


incroyable j'allais le poster à l'instant meme :rouge:



@qayloula

je t'en prie :cool:
 
celui ci me plait beaucoup!
Parle-nous de la Connaissance de soi.
Il répondit :

Vos coeurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits.

Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos coeurs.

Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée.

Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves.

Et il est bon qu'il en soit ainsi.

La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer,

Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux.

Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu,

Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge,

Car le soi est une mer sans limites ni mesures.

Ne dites pas: "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt: "J'ai trouvé une vérité".

Ne dites pas: "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt: "J'ai rencontre l'âme marchant sur mon chemin".

Car l'âme marche sur tous les chemins.

L'âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu'elle ne croit tel un roseau.

L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables.
 

soheyla

Why not !!!
merci bcp dadounet ;)



Le bien et le mal




Et un des aïeux de la cité dit, Parle-nous du Bien et de Mal.
Et il répondit :

Du bien en vous je puis parler, mais non de ce qui est mal.

Car qu'est-ce que le mal sinon le bien torturé par sa propre faim et sa propre soif ?

En vérité, quand le bien est affamé, il recherche la nourriture même dans les grottes obscures, et quand il a soif il se désaltère même dans des eaux mortelles.

Vous êtes bon quand vous êtes unis avec vous-même.

Pourtant, vous n'êtes pas mauvais quand vous n'êtes pas uni avec vous-même.

Car une maison divisée n'est pas un repaire de voleurs, elle n'est qu'une maison divisée.

Et un navire sans gouvernail peut dériver sans but près d'îles dangereuses, mais ne pas sombrer.

Vous êtes bon quand vous vous efforcez de donner de vous-même.

Pourtant, vous n'êtes pas mauvais quand vous cherchez le profit pour vous-même.

Car quand vous cherchez le profit vous n'êtes qu'une racine qui s'agrippe à la terre et tête à son sein.

Certainement, le fruit ne peut dire à la racine, "Soit à mon image, plein et mûr et toujours généreux de ton abondance".

Car pour le fruit, donner est une nécessité, et recevoir est une nécessité pour la racine.

Vous êtes bon quand vous êtes pleinement conscients dans votre parole.

Pourtant, vous n'êtes point mauvais quand vous êtes endormi alors que votre langue titube sans but.

Et même un discours chancelant peut fortifier une langue faible.

Vous êtes bon quand vous marchez vers votre but fermement et d'un pas hardi.

Pourtant, vous n'êtes point mauvais quand vous y allez en boitant.

Même celui qui boite ne va pas à reculons.

Mais vous qui êtes forts et rapides, veillez à ne pas boiter devant les estropiés en croyant être gentil.

Vous êtes bon d'innombrables manières et vous n'êtes point mauvais quand vous n'êtes pas bon.

Vous ne faites que musarder et paresser.

Quel malheur que les cerfs ne puissent donner leur promptitude aux tortues.

Votre bonté réside dans votre aspiration envers votre moi-géant : et cette aspiration existe en vous tous.

Mais en certain d'entre vous, cette aspiration est un torrent qui se rue puissamment vers la mer, emportant les secrets des coteaux et les chants de la forêt.

Et en d'autres, elle est un ruisseau paisible qui se perd en méandres et en détours et s'attarde avant d'atteindre le rivage.

Mais que ceux chez qui l'aspiration brûle ne disent pas à ceux chez qui elle est faible, "Pourquoi es-tu lent et hésitant ?".

Car celui qui est vraiment bon ne demande pas à celui qui est nu, "Où sont tes vêtements ?", ni au sans logis, "Qu'est devenue ta maison ?"
 
Le Fou

Vous me demandez comment je devins un fou. Cela m'arriva ainsi: un jour, bien avant que de nombreux dieux ne fussent nés, je m'éveillai d'un profond sommeil et trouvais que tous mes masques étaient volés, les sept masques que j'ai façonnés et portés durant sept vies; je courus alors sans masque à travers les rues grouillantes de la ville en criant: "Aux voleurs! Aux voleurs! Aux maudits voleurs!"

Hommes et femmes se moquèrent de moi; de crainte, certains coururent vers leur maison.
Et quand j'atteignis la place du marché, un jeune homme, debout sur le toit d'une maison, s'écria: "C'est un fou." Je levais la tête pour le regarder; le soleil embrassa mon propre visage nu pour la première fois. Pour la première fois le soleil embrassa mon propre visage nu et mon ame s'enflamma d'amour pour le soleil, et je ne voulus plus de mes masques. Et, comme dans une extase, je criai: "Bénis, bénis soient les voleurs qui me dépouillèrent de mes masques!"

C'est ainsi que je devins un fou.
Et dans ma folie, j'ai retrouvé à la fois ma liberté et ma sécurité; la liberté d'être seul et la sécurité de n'être pas compris; car ceux qui nous comprennent nous asservissent de quelque manière.
Mais je ne voudrais pas me targuer de ma sécurité. Même un voleur dans sageole est à l'abris d'un autre voleur
 

soheyla

Why not !!!
La parole


Puis un érudit dit, Parle-nous de la Parole.
Et il répondit, disant :

Vous parlez quand vous cessez d'être en paix avec vos pensées ;

Et quand vous ne pouvez d'avantage demeurer dans la solitude de votre cœur vous venez vivre dans vos lèvres, et leur son devient un divertissement et un passe-temps.

Dans bien de vos paroles, la pensée est à moitié massacrée.

Car la pensée est un oiseau de l'espace, qui dans une cage de mots peut certes déplier ses ailes, mais ne peut voler.

Il y a ceux parmi vous qui recherchent le bavard de peur d'être seul.

Le silence de la solitude révèle à leurs yeux leur moi dans sa nudité et ils voudraient s'enfuir.

Et il y a ceux qui parlent et qui, sans le savoir et sans le préméditer, révèlent une vérité qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes.

Et il y a ceux qui recèlent la vérité en eux, mais qui ne la disent pas avec des mots.

Au sein de tels êtres, l'esprit demeure dans le battement du silence.

Quand vous rencontrez votre ami sur le bord de la route ou sur la place publique, laissez votre esprit animer vos lèvres et diriger votre langue.

Laissez la voix de votre voix parler à l'oreille de son oreille ;

Car son âme retiendra la vérité de votre cœur, comme le goût du vin persiste dans la bouche,

Alors que sa couleur est oubliée, et que le flacon n'est plus.



@qayloula t'es ou? ;)
 
La parole


Puis un érudit dit, Parle-nous de la Parole.
Et il répondit, disant :

Vous parlez quand vous cessez d'être en paix avec vos pensées ;

Et quand vous ne pouvez d'avantage demeurer dans la solitude de votre cœur vous venez vivre dans vos lèvres, et leur son devient un divertissement et un passe-temps.

Dans bien de vos paroles, la pensée est à moitié massacrée.

Car la pensée est un oiseau de l'espace, qui dans une cage de mots peut certes déplier ses ailes, mais ne peut voler.

Il y a ceux parmi vous qui recherchent le bavard de peur d'être seul.

Le silence de la solitude révèle à leurs yeux leur moi dans sa nudité et ils voudraient s'enfuir.

Et il y a ceux qui parlent et qui, sans le savoir et sans le préméditer, révèlent une vérité qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes.

Et il y a ceux qui recèlent la vérité en eux, mais qui ne la disent pas avec des mots.

Au sein de tels êtres, l'esprit demeure dans le battement du silence.

Quand vous rencontrez votre ami sur le bord de la route ou sur la place publique, laissez votre esprit animer vos lèvres et diriger votre langue.

Laissez la voix de votre voix parler à l'oreille de son oreille ;

Car son âme retiendra la vérité de votre cœur, comme le goût du vin persiste dans la bouche,

Alors que sa couleur est oubliée, et que le flacon n'est plus.


ma parole,il n'était pas inspirer ce jour ou il a dû boire un coup de trop ce jour :D
 

soheyla

Why not !!!
Le temps



Et l'astronome dit, Maître, qu'en est-il du Temps ?

Et il répondit :

Vous voudriez mesurer le temps, qui est infini et incommensurable.

Vous voudriez ajuster votre conduite et même diriger la course de votre esprit en fonction des heures et des saisons.

Du temps vous voudriez faire un fleuve, sur la berge duquel vous seriez assis pour le regarder couler.

Pourtant, ce qui est éternel en vous connaît l'éternité de la vie,

Et il sait qu'hier n'est que le souvenir d'aujourd'hui et que demain est son rêve.

Et que ce qui en vous chante et s'émerveille réside encore au sein du premier instant qui dispersa les étoiles dans l'univers.

Qui parmi vous ne ressent point que son pouvoir d'aimer est sans limites ?

Et pourtant qui ne ressent pas cet amour même, bien que sans limites, concentré au centre de son être, et n'errant pas de pensée d'amour en pensée d'amour, ni de geste d'amour en geste d'amour ?

Le temps n'est-il pas comme l'amour, indivisible et sans repos ?

Mais si dans vos pensées vous devez mesurer le temps en saisons, que chaque saison encercle toutes les autres saisons.

Et qu'aujourd'hui étreigne le passé dans le souvenir, et le futur dans le désir


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Je suis en train de lire le jardin du prophète. Magnifique.

Sinon tous ces livres ne peuvent susciter que du bonheur, ils prêtent surtout à reflexion.

Je me demandais prq on les introduiraient pas dans notre système éducatif. C'est une vraie référence.

Je ne l'ai pas encore lu c pourquoi je te le demandais pour que tu m'en parles! C bizarre mais je n'arrive pas bien à me rappeler les livres de Jibran que j'ai lu au nombre desquels figure "les esprits rebelles", "le prophète", "les ailes brisées", "les cendres du passé et le feu éternel". Par contre ses oeuvres m'ont laissé une impression plus qu'agréable... Je ne me rappelle que de ca: du bonheur que ses livres ont suscité en moi.
 
Le temps



Et l'astronome dit, Maître, qu'en est-il du Temps ?

Et il répondit :

Vous voudriez mesurer le temps, qui est infini et incommensurable.

Vous voudriez ajuster votre conduite et même diriger la course de votre esprit en fonction des heures et des saisons.

Du temps vous voudriez faire un fleuve, sur la berge duquel vous seriez assis pour le regarder couler.

Pourtant, ce qui est éternel en vous connaît l'éternité de la vie,

Et il sait qu'hier n'est que le souvenir d'aujourd'hui et que demain est son rêve.

Et que ce qui en vous chante et s'émerveille réside encore au sein du premier instant qui dispersa les étoiles dans l'univers.

Qui parmi vous ne ressent point que son pouvoir d'aimer est sans limites ?

Et pourtant qui ne ressent pas cet amour même, bien que sans limites, concentré au centre de son être, et n'errant pas de pensée d'amour en pensée d'amour, ni de geste d'amour en geste d'amour ?

Le temps n'est-il pas comme l'amour, indivisible et sans repos ?

Mais si dans vos pensées vous devez mesurer le temps en saisons, que chaque saison encercle toutes les autres saisons.

Et qu'aujourd'hui étreigne le passé dans le souvenir, et le futur dans le désir


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Une femme dit alors : Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.

Il répondit :

Votre joie est votre tristesse sans masque.

Et le même puits d’où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.

Comment en serait-il autrement ?

Plus profonde est l’entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.

La coupe qui contient votre vin n’est-elle pas celle que le potier flambait dans son four ?

Le luth qui console votre esprit n’est-il pas du même bois que celui creusé par les couteaux ?

Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n’est autre que ce qui causait votre tristesse.

Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu’en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.

Certains parmi vous disent : La joie est plus grande que la tristesse", et d’autres disent : "Non, c’est la tristesse qui est la plus grande".

Moi je vous dis qu’elles sont inséparables.

Elles viennent ensemble, et si l’une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l’autre est endormie sur votre lit.
En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.

Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.


Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s’élèvent ou retombent.


Khalil Gibran, Le Prophète.
 
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