Ces faux « cousins » chinois qui s’imposent dans les familles ouïgoures
L’Etat chinois envoie des cadres dormir une semaine par mois dans les foyers de la minorité musulmane pour soumettre le dernier espace d’intimité à sa surveillance.
Ils étaient à la maison une semaine par mois. A partager les repas en s’assurant que Zumret Dawut, une femme ouïgoure, savait cuisiner des plats chinois, à faire mine d’aider à laver la vaisselle, mais inspectant au passage tous les recoins de la maison en quête d’un Coran suspect. A poser des questions aux enfants dès que leur mère avait le dos tourné : les parents leur parlaient-ils de Dieu ? Allaient-ils à la mosquée le vendredi ? La mère de famille avait appris à ses trois enfants, deux filles et un garçon, à répondre non à toutes ces questions de ces étranges visiteurs ou à esquiver.
La nuit aussi, les « cousins » étaient là, dormant sur un matelas au sol dans la même chambre que Mme Dawut et son mari, utilisant leur salle de bains au petit matin, puis prenant le petit déjeuner qu’elle leur préparait.
Ces « cousins », déployés dans le cadre d'un plan destiné à « vivre ensemble, cuisiner ensemble, manger ensemble, apprendre ensemble, dormir ensemble », viennent compléter l'espionnage extrêmement invasif dont sont victimes les Ouïgours dans la région du Xijiang. Des informateurs sont présents dans les mosquées, dans les écoles, les rues sont bardées de caméras, leurs smartphones sont épiés tout comme l'est désormais leur foyer.