France-Libye: ce que Sarkozy a promis à lopposition libyenne 12/03/2011
Selon une source bien informée, voici le contenu de léchange entre Nicolas Sarkozy et les deux représentants de lopposition libyenne quil recevait ce matin à lElysée (photo).
Les Libyens ont demandé au président français :
- de brouiller les transmissions militaires de larmée de Kadhafi.
- de détruire le bunker du colonel.
- de neutraliser les trois aéroports qui lui servent à mener ses opérations (notamment la base de Syrte doù partent lessentiel des avions qui bombardent les villes à lOuest de Benghazi, et laéroport proche du Tchad où arrivent les mercenaires.)
- de reconnaître officiellement lopposition, représentée par le Conseil exécutif, comme la seule autorité légitime.
- dimposer une no fly zone.
Selon la source du "Nouvel Observateur", Nicolas Sarkozy a tout accepté. Il a seulement expliqué que la zone dexclusion aérienne sera probablement impossible à obtenir au Conseil de Sécurité.
Sur les frappes ciblées, il a dit quil allait, demain, demander aux Européens de mener une opération commune. Il a précisé que lAllemagne était réticente. Il a dit quil était tout à fait hostile à une intervention sous pavillon de lOtan (qu'autrement dit, il ne souhaite pas une participation des Etats-Unis).
Il a affirmé quen tout état de cause et si nécessaire la France effectuerait ces frappes elle-même.
Cest Bernard-Henry Lévy qui a facilité la rencontre. Il a téléphoné de Benghazi à Nicolas Sarkozy jeudi soir, alors quil se trouvait avec le patron du Conseil National de Transition et son porte-parole. Il a proposé au chef de lEtat de rencontrer des représentants de cette opposition cette semaine, ce que Nicolas Sarkozy a accepté tout de suite.
Bernard-Henry Lévy était présent lors de la rencontre de ce matin. Sur son rôle, il dit : « Je suis peu suspect de complaisance avec Nicolas Sarkozy. Je suis en désaccord à peu près total avec tout ce quil fait ces temps-ci, souvent même choqué. Mais ce matin jétais heureux et fier de la position prise par mon pays. »
Interrogé sur les risques dune nouvelle intervention militaire occidentale dans un pays arabe, BHL a répondu : « Rien ne dit que cette neutralisation des bases de la mort sera luvre dune aviation européenne. Il y a au moins une aviation dans la région, celle de lEgypte, qui a les moyens logistiques et la base pour le faire. »
http://www.alterinfo.net/notes/Fran...sition-libyenne_b2768694.html?com#com_1938423