Ainsi il n y a qu en faisant appel a une reference exterieure a l homme que l on peut etre en mesure d etablir un droit qui sera multilateralement accepte,un droit qui fera l unanimite car n emanant pas d une conscience humaine (il est bien plus facile d accepter le diktat d une autorite transcendante a l humain que celui d un humain comme nous)
Deux choses en te lisant:
1) il y aurait un Droit supérieur à un autre parce que divin et l'autre humain. Soit. Il faut juste croire en Dieu mais pourquoi pas...
2) Ce Droit fixé par le divin serait supérieur pas seulement parce que divin versus humain, mais supérieur parce qu'éternel, universel, valable par tous, pour tous, et pour tous les temps. Et là je dis non. Un droit qui n'évolue pas va forcément "fixer" la société.
Il y a un jeu entre Société et Droit : l'un change l'autre. Parfois c'est la Société qui change le Droit (sur le divorce, l'homosexualité etc.), parfois c'est le Droit qui change la Société ( sur la peine de mort par exemple).
Pour l'exemple, zappons Dieu de la réflexion, et imaginons une société qui s'imagine parfaite au point de décider de ne plus toucher à ses lois. Même si tous ses membres trouvaient les textes parfaits, même si personne ne contestait les règles, décrets etc., cette société serait ipso facto une société malade car le propre des sociétés est d'évoluer, et non de se figer. Sauf à rêver d'une "amishisation" comme perfection...(et des Musulmans - pas les Musulmans- ont manifestement le fantasme de devenir le pendant islamique des Amish chrétiens...)
Je reprends l'exemple du droit à l'héritage des femmes dans l'Islam : c'est un progrès par rapport à la situation antérieure. Le croyant a deux choix : appliquer le texte et empêcher tout progrès sur la question, ou appliquer le sens du texte (= faire progresser le droit à l'héritage des femmes). La seconde lecture permet à la société d'évoluer tout en gardant la parole divine éternelle (puisqu'elle montre une direction et non un but). La première lecture n'est pas une lecture mais une récitation (pas de distanciation vis à vis du texte). Avec la récitation du texte religieux, la parole divine n'est éternelle qu'en apparence, en bloquant les évolutions possibles d'une Société. L'immobilité a souvent l'apparence de lÉternité.
Faut-il lire les textes religieux, ou les apprendre? A en juger par la vitesse à laquelle certains dégainent les sourates sur Bladi comme réponse à toutes questions, on ne peut qu'être inquiet : la religion, comme le Droit, ne s'apprennent pas...ils s'interprètent. Et l'interprétation en matière religieuse a un nom : la spiritualité.