La rabza: Portrait dune femme du XXIème siècle
A milles lieux de limage que lui colle Ni ***** Ni Soumises, la rabza est une jeune femme libre et indépendante. Méconnue du grand public, elle est une idole dans nos banlieues.
Partagée entre la culture occidentale, banlieusarde et orientale, la rabza (ou beurette pour les plus ploucs dentre nous) est un modèle dacculturation. A mi chemin entre Laurence, Kadera et Khadouja, Samia est fier de ce quelle est et de là doù elle vient. Elle noublie jamais, par exemple, de dire lorsque loccasion se présente « Mashallah », « Inchallah » ou « Hamdoullah » et arbore toujours une main de Fatma par dessus ses décolletés plongeants. Malgré ces nombreuses références à la culture indigène, il ne fait aucun doute que la rabza est une femme bien dici. Elle jouit grandement des droits acquis par les féministes layant précédés. Elle ne se soumet à aucune autorité si ce nest à la tyrannie de la mode. Car la rabza est ce quon pourrait appeler une « fashion victim ». Elle accorde toujours la couleur de son sac Prada avec celle de ses escarpins du marché de Sarcelles. Ses cheveux noirs, brunshigués et son teint halé tout au long de lannée (God save Point Soleil) rappellent ses origines mais lusage de lentilles bleues et vertes, pour masquer un regard sombre, reflètent sur son visage comme un clin doeil à loccidentalisme.
Véritable femme liberée, la rabza na rien de son illustre ainée (quon appellera ici la « soumise »). La devise de la rabza: « Ni père ni frère ». Plus aucune autorité masculine pour cette princesse du XXIème siècle! Pourtant il reste quelques traces de règles que la jeune femme sauto-impose. Prenons pour exemple le fait que les rabzas ne sortent que très rarement le soir; Les boîtes de nuits (« Cest pour les ***** » diront-elles) étant remplacées par les chichas, véritables boîtes de jours maghrébines. Cest souvent là quelles rencontrent leurs accessoires préférés: Leurs « bobeurs » (comprenez beaux beurs). Ces alters égos masculins, grands, fins, le cheveu collant de gel et épilés jusquaux doigts de pieds ne sont là que pour leurs rappeler à quel point elles sont jolies. Ils servent aussi à payer lentretien de la rabza car la beauté (superficielle) a un prix: Faux ongles, faux cils, rajouts, couleurs, lentilles et garde robes. Même la black card de Shawn Carter rougirait!
Mais la rabza nest pas matérialiste, elle est juste pleinement intégrée à la société de consommation, donc pleinement intégrée à la société française. Elle est le fruit du modèle dintégration des années 2000, lintégration par la télévision. Grâce aux publicités, aux clips et aux télé-réalités, Samia nest plus différente des Mélanie, Jessica ou Aminatou. Mais alors que Mélanie sera, malgré linfluence de la télé, soumise à la morale de sa famille et de son entourage, Samia, elle, sera dans une profonde anomie. La faute à la critique quasi systématique de la morale maghrébine par des instances associatives (***** et Soumises) et gouvernementales. Cette critique, désormais ancrée dans les murs, a entraînée le refus des rabzas à se soumettre à cette morale. Elles se retrouvent donc une liberté (acquise dans labandon du traditionalisme) emprisonnante.
A force dêtre attirée par le modèle de la femme occidentale, la jeune maghrébine est devenue une rabza, sorte de néo-bougnoule rejetée par les siens et par la société française. Car elle ne sera jamais française à part entière, toujours dorigine. Elle représente les dégâts de lintégration: Garder le pire de ce qui te constitue (en loccurrence lorientalisme à la ***) pour rejeter le meilleur. Je me rappelle quil y a quelques années, on sétait révolté de lemprise quavaient les « grands frères » sur les futures rabzas. Désormais, on ne peut que constater les effets néfastes dun trop plein de libertés accordé à ces adolescentes: Délaissement des études, âge du premier enfant en baisse, fugues en augmentation, A vouloir souvrir, elles senferment dans un ghetto de la superficialité. Rien nest plus important que leur eyeliner. Rejetées par leurs familles car trop intégrées, rejetées par leur société car trop maghrébines, ces filles se retrouvent le *** entre deux chaises, comme dans une embarcation en pleine Méditerranée. Elles témoignent de lintégration foireuse quon souhaite en France. Raison pour laquelle, je ne préfère pas me sentir intégré, si ce nest au sein de la communauté maghrébine française. En France, comme au Mcdo, il vaut mieux « venir comme vous êtes ».
PS : La source est tirée d'un blog.
A milles lieux de limage que lui colle Ni ***** Ni Soumises, la rabza est une jeune femme libre et indépendante. Méconnue du grand public, elle est une idole dans nos banlieues.
Partagée entre la culture occidentale, banlieusarde et orientale, la rabza (ou beurette pour les plus ploucs dentre nous) est un modèle dacculturation. A mi chemin entre Laurence, Kadera et Khadouja, Samia est fier de ce quelle est et de là doù elle vient. Elle noublie jamais, par exemple, de dire lorsque loccasion se présente « Mashallah », « Inchallah » ou « Hamdoullah » et arbore toujours une main de Fatma par dessus ses décolletés plongeants. Malgré ces nombreuses références à la culture indigène, il ne fait aucun doute que la rabza est une femme bien dici. Elle jouit grandement des droits acquis par les féministes layant précédés. Elle ne se soumet à aucune autorité si ce nest à la tyrannie de la mode. Car la rabza est ce quon pourrait appeler une « fashion victim ». Elle accorde toujours la couleur de son sac Prada avec celle de ses escarpins du marché de Sarcelles. Ses cheveux noirs, brunshigués et son teint halé tout au long de lannée (God save Point Soleil) rappellent ses origines mais lusage de lentilles bleues et vertes, pour masquer un regard sombre, reflètent sur son visage comme un clin doeil à loccidentalisme.
Véritable femme liberée, la rabza na rien de son illustre ainée (quon appellera ici la « soumise »). La devise de la rabza: « Ni père ni frère ». Plus aucune autorité masculine pour cette princesse du XXIème siècle! Pourtant il reste quelques traces de règles que la jeune femme sauto-impose. Prenons pour exemple le fait que les rabzas ne sortent que très rarement le soir; Les boîtes de nuits (« Cest pour les ***** » diront-elles) étant remplacées par les chichas, véritables boîtes de jours maghrébines. Cest souvent là quelles rencontrent leurs accessoires préférés: Leurs « bobeurs » (comprenez beaux beurs). Ces alters égos masculins, grands, fins, le cheveu collant de gel et épilés jusquaux doigts de pieds ne sont là que pour leurs rappeler à quel point elles sont jolies. Ils servent aussi à payer lentretien de la rabza car la beauté (superficielle) a un prix: Faux ongles, faux cils, rajouts, couleurs, lentilles et garde robes. Même la black card de Shawn Carter rougirait!
Mais la rabza nest pas matérialiste, elle est juste pleinement intégrée à la société de consommation, donc pleinement intégrée à la société française. Elle est le fruit du modèle dintégration des années 2000, lintégration par la télévision. Grâce aux publicités, aux clips et aux télé-réalités, Samia nest plus différente des Mélanie, Jessica ou Aminatou. Mais alors que Mélanie sera, malgré linfluence de la télé, soumise à la morale de sa famille et de son entourage, Samia, elle, sera dans une profonde anomie. La faute à la critique quasi systématique de la morale maghrébine par des instances associatives (***** et Soumises) et gouvernementales. Cette critique, désormais ancrée dans les murs, a entraînée le refus des rabzas à se soumettre à cette morale. Elles se retrouvent donc une liberté (acquise dans labandon du traditionalisme) emprisonnante.
A force dêtre attirée par le modèle de la femme occidentale, la jeune maghrébine est devenue une rabza, sorte de néo-bougnoule rejetée par les siens et par la société française. Car elle ne sera jamais française à part entière, toujours dorigine. Elle représente les dégâts de lintégration: Garder le pire de ce qui te constitue (en loccurrence lorientalisme à la ***) pour rejeter le meilleur. Je me rappelle quil y a quelques années, on sétait révolté de lemprise quavaient les « grands frères » sur les futures rabzas. Désormais, on ne peut que constater les effets néfastes dun trop plein de libertés accordé à ces adolescentes: Délaissement des études, âge du premier enfant en baisse, fugues en augmentation, A vouloir souvrir, elles senferment dans un ghetto de la superficialité. Rien nest plus important que leur eyeliner. Rejetées par leurs familles car trop intégrées, rejetées par leur société car trop maghrébines, ces filles se retrouvent le *** entre deux chaises, comme dans une embarcation en pleine Méditerranée. Elles témoignent de lintégration foireuse quon souhaite en France. Raison pour laquelle, je ne préfère pas me sentir intégré, si ce nest au sein de la communauté maghrébine française. En France, comme au Mcdo, il vaut mieux « venir comme vous êtes ».
PS : La source est tirée d'un blog.