Le célèbre militant libanais et président du réseau stratégique AMMAN Anis Nakache reste convaincu et convaincant que ce qui se passe dans le monde arabe en termes de bouleversements sinscrit dans une stratégie qui vise le démembrement de ces pays.
‫اÙاخبارÙØ© اÙسÙرÙØ© - ØÙار اÙÙس اÙÙÙاش 17-1-2013‬‎ - YouTube
Une guerre coûte cher ; et mieux vaut détruire un pays de lintérieur. Cest lintime ***-viction de cet homme qui a consacré sa vie à soutenir la cause palestinienne et ne cache pas son penchant pour la pensée islamique. Invité, hier, du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS), pour animer une conférence sur ce quil préfère appeler les « transformations politiques arabes », le conférencier croit dur comme fer quune nouvelle carte du monde arabe se profile à lhorizon. Et « diviser pour mieux régner » est le principal cata- lyseur. Pour Anis Nakache, ce que certains appellent printemps arabes reste intimement lié au retrait américain des territoires irakiens.
Car, pour lui, ce retrait est intervenu après que ladministration américaine eut fini par admettre sa défaite militaire et après avoir compris quelle ne peut faire face aux poches de résistance dans ce pays. A partir de la leçon irakienne, les Américains ont décidé dabandonner la politique de loccupation qui demande dénormes dépenses et des pertes humaines. Et le mieux est dencourager les changements revendiqués de lintérieur mais guidés par lextérieur. Et il ira jusquà dire que « les peuples veulent et lOccident en profite ». Les Occidentaux, dont les pays sont en faillite, veulent se replacer, et faire face à une véritable crise qui menace leurs fondements en cherchant à sapproprier les ressources et les richesses des pays arabes au nom de la démocratie. Mais pour Anis Nakache, les armées ont un grand rôle à jouer pour faire face à cette situation. Et pour exemples il citera la Tunisie où larmée sest impliquée et a demandé au président déchu Ben Ali de quitter le pays et en Egypte où là larmée a participé à 50 % dans la chute de Hosni Moubarak.
Au Yémen, elle est restée en observateur ce qui peut entraîner une guerre civile. Pour le cas de la Syrie, les enjeux sont plus importants.
A ce propos, le conférencier dira que les médias parlent dune révolution virtuelle. Le but de cette guerre médiatique est de faire face à un bloc en phase de constitution composé de la Syrie, lIran et la Turquie. Et aujourdhui si la Syrie fait lobjet dune attaque comme ce qui sest passé en Libye cest lexplosion de toute la région.
Et justement ce sont les blocs qui dérangent. Et aujourdhui alors que les Occidentaux restent groupés et défendent leurs intérêts dune seule voix, ils veulent inculquer aux arabes lindividualisme. Mais les Arabes doivent comprendre que leur salut réside dans leur union car la théorie des ensembles est la plus juste.
Nora Chergui