Comment percevez vous l'Amour religieusement parlant?
Pour ceux qui me lisent, en tant que musulmans, pour vous l'amour c'est quoi ?
(pour les non mariés j'entend par là)
L'amour est un sentiment si simple qui ne différencie pas beaucoup de la haine. C'est juste l'inversion des signes qui varient d'un sentiment à l'autre. L'amour est un signe positif de l'appréciation qui nous pousse, consciemment ou inconsciemment, à s'approcher d'un être qui est pour nous aimable. La haine est un signe négatif de l'appréciation qui nous pousse, consciemment ou inconsciemment, à s'éloigner d'un être qui est selon nous haïssable.
Lorsque notre organisme reçoit un stimulus extérieur, il entre dans ce que nous appelons la phase du traitement sensoriel. Captée par les récepteurs sensoriels, transmise par des voies directes et croisées, la stimulation arrive à l'écorce cérébrale qui va l'analyser puis transmettre les réponses et le résultat adoptés aux autres organes. Le résultat de cette analyse cognitive et les réponses transmises aux autres organes donnent lieu à différentes attitudes psychiques [peur, colère, angoisse, joie, amour, haine, etc], somatiques [troubles du rythme cardiaque, tremblements, rougeurs, sueurs, sourire, larmes, déséquilibres hypothalamiques, etc.], et comportementales, qui varient selon la nature de la perception [la stimulation perçue] et qui sont étroitement liées à des patterns comportementaux programmés cognitivement selon le code génétique de l'espèce humaine ou selon la nature de l'éducation/acculturation que l'être humain a reçu.
L’amour est une attitude psychique que l'être humain ressent envers le stimulus extérieur « l'homme » ou « la femme », et qui donne naissance à des attitudes somatiques qui se traduisent en général par l'accélération des battements du cœur, tremblements internes, déséquilibres hypothalamiques, et par l'envie d'être toujours prêt de cet homme ou cette femme qui nous paraît aimable, et qui vont générer un comportement machinal qui se traduit par des gestes qui ont pour objectif le rapprochement de ce prince charmant « homme » ou cette étoile étincelante « femme » qui semble « sympathique » à l'écorce cérébrale de l'être humain en question.
L'amour est le produit d'une équation qui a pour objet un être humain que l'on apprécie, et qui, d'après notre point de vue éthique, il se conduit correctement. Il est une fonction qui dépend du pouvoir de la séduction de l'être humain. La croissance de ce pouvoir entraine systématiquement l'augmentation de la quantité d'amour reçue et aussi la quantité de la jalousie suscitée. Verse-versa, la baisse du pouvoir de la séduction entraine automatiquement la baisse de la quantité d'amour reçue et la baisse de la valeur de l'intérêt que l'être humain représente pour les autres. Plus l'amour que ressent l'être humain en question s'accroît, plus l'intention qu'il montre à son partenaire augmente. Verse-versa, plus l'amour décroit, plus l'intention qu'il montre à ce partenaire diminue.
Les clefs de la séduction sont cinq : 1) La beauté corporelle ; 2) La beauté conversationnelle ; 3) La beauté culturelle ; 4) La beauté spirituelle ; 5) La beauté matérielle. Ce sont ces cinq clés qui rentrent en équation qui va donner comme produit, le degré d'amour, voire de la haine, que l'être humain va porter à la personne en face.
La divergence des critères de choix est humaine. Des êtres humains ne voient dans la nature humaine que la beauté corporelle. D'autres ne voient que la beauté matérielle. D'autres cherchent la beauté culturelle, spirituelle, ou conversationnelle. Une autre partie cherche le tout en un.
La divergence des critères de choix est aussi liée à la nature de l'éducation/acculturation que l'être humain a reçu depuis sa sortie au monde. Pour un être qui s'est abreuvé d'une culture purement religieuse, c'est la beauté spirituelle qui prime. Par contre, pour un être qui s'est abreuvé d'une culture purement matérialiste, c'est la beauté corporelle ou matérielle qui prime.
Bref, l'être humain est le produit de sa société ; et c'est l'idéologie qui règne la société qui fait de ses membres des adorateurs de la beauté corporelle, conversationnelle, culturelle, spirituelle, ou matérielle. A signaler que même la conception de la beauté corporelle varie d'une société à l'autre, et dans la même société, elle varie d'une personne à l'autre. Certaines sociétés conditionnent leurs membres à devenir des adorateurs des grosses tailles. D'autres sociétés conditionnent leurs membres à devenir des adorateurs des tailles minces. Etc.