Islam et Boudhisme
Pour la Tradition islamique, il n’y a, au fond, qu’une seule religion, la religion immuable (
ad-din al-qayyim), dont l’Islam constitue la dernière manifestation. Cette religion immuable est la reconnaissance par le serviteur de sa “dette” (
dayn) et des devoirs afférents vis-à-vis de son seigneur, le Dieu unique, qui est le même pour tous les hommes. Depuis le premier d’entre eux, Adam (
‘alayhi-s-salâm), jusqu’au “Sceau des prophètes”, Muhammad (
çallâ-Llâhu ‘alayhi wa sallam), les messagers de Dieu n’ont cessé d’appeler les hommes au témoignage de l’Unicité de Dieu et à l’adoration qui vient de la connaissance et y mène. En conséquence le Coran invite les musulmans à la reconnaissance de tous les messages qui ont précédé celui de l’Islam : “Dis, nous croyons en Dieu, à ce qui est descendu sur nous, à ce qui est descendu sur Abraham, Ismaël, Isaac et Jacob, et sur les tribus, à ce qui a été donné à Moïse, à Jésus et aux Prophètes de la part de leur Seigneur
1.”
Cependant, si l’unité transcendante des religions est une évidence pour qui sait considérer leurs principes métaphysiques, la diversité apparente des dogmes et des rites est un fait qui a sa raison d’être providentielle, puisque Dieu dit dans le Coran : “Nous n’avons envoyé de prophète qu’avec la langue de son peuple afin qu’il l’éclaire
2.” En effet, si le message est toujours et partout le même, les hommes sont différents et la parole de Dieu ne saurait être épuisée par une seule révélation : “Dis, si la mer était de l’encre pour écrire les paroles de mon Seigneur, la mer serait assurément tarie avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur, même si l’on apportait encore la même quantité d’encre
3.”
Cette position de principe s’étend d’abord aux croyants des religions qui sont, comme l’Islam issues du monothéisme abrahamique, les Juifs et les Chrétiens, avec les Sabéens de Harrân, constituent,
stricto sensu, les “Gens du Livre” mainte fois mentionnés dans le Coran. Mais,
latto sensu, elles recouvrent tous les Prophètes porteurs d’un message religieux authentique, en quelque lieu qu’ils aient proclamé ce message, dans le Moyen-Orient où l’Extrême-Orient, puisqu’il faut bien reconnaître que c’est de l’Orient qu’est venue la Lumière -
ex Oriente Lux. La Tradition islamique rapporte qu’il existe beaucoup de prophètes, et comme le dit le Coran : “De certains prophètes je t’ai donné le nom, mais pour beaucoup d’entre eux, je n’ai pas mentionné de nom.” Certains commentateurs ont identifié le
Dhû-l-kifl mentionné dans les sourates
al-anbiyâ’ et
Câd avec le Bouddha, “Maître de Kapilavastu” où il naquit au VIème siècle av. J.C. Il faisait partie de “ceux qui patientent
4”, et des “meilleurs
5”.
https://www.ihei-asso.org/dialogue-...vec-les-autres-traditions/islam-et-boudhisme/