Bonjour 
Une des questions en éthique contemporaine, et encore plus en éthique appliquée, tourne autour du concept de personne.
En effet, en éthique, il y a une distinction entre l'individu (comme organisme biologique) et la personne (comme sujet de droit inclus dans une communauté morale égalitaire). Un individu qui ne serait pas une personne aurait beaucoup moins de droits.
La question se pose dans des cas comme l'avortement ou les droits des animaux. Le fœtus est-il une personne au même sens qu'un enfant ou un adulte? Si oui, cela voudrait dire que quand on avorte, on commet un meurtre, quelle que soit la loi dans notre pays. Si non, quand le fœtus devient-il une personne? Et pourquoi?
De même, certains animaux sont-ils des personnes? Comme des chimpanzés, des gorilles? Voire des éléphants, des dauphins, des macaques, etc.? Si on dit oui, de quel droit les opprime-t-on pour les manger, dans les zoos, ou les laboratoire de recherche? Si non, qu'est-ce qui manque à un animal pour être une personne? Les études en biologie ont révélé depuis une quarantaine d'années que les animaux sont beaucoup plus proches des humains qu'on l'aurait imaginé, non seulement génétiquement, mais aussi par leur intelligence et leur sensibilité!
Et qu'Est-ce qu'un enfant profondément handicapé du cerveau possède, qui manque à un animal, objectivement? Les humains vont en général protéger l'enfant et manger l'animal, en se fondant sur leur conscience, mais sur quoi repose ce jugement spontané? Après tout, autrefois la conscience a aussi commis des erreurs : sur les femmes, les Noirs, etc.
Les religieux ont des réponses, qui reposent sur des révélations divines. L'être humain est l'image de Dieu. Dieu s'est incarné en homme, et non en gorille. L'être humain a une âme immortelle, et les animaux non. Sauf que la plupart des philosophes de nos jours essaient d'argumenter indépendamment des révélations divines, de façon à rejoindre le plus de monde possible et à viser une sorte de consensus minimal fondé sur les faits objectifs et la raison. Même les philosophes catholiques ne vont pas toujours invoquer leur révélation ou l'autorité des papes, mais tenteront d'apporter des arguments rationnels pour défendre leurs positions.
Mais finalement, quel critère détermine qui est une personne? Et pourquoi? Et ce critère reflète-t-il les intuitions de la majorité?
Il y a des philosophes, surtout athées, qui désespèrent de la possibilité de justifier rationnellement notre croyance en l'égalité fondamentale de tous les humains (peu importe leurs capacités, leur âge, leur handicap, etc.), et encore plus la croyance en l'exclusivité morale des humains par rapport aux animaux. Il y a aussi ceux qui pensent que le concept de droits de la personne est même pas pertinent, et qu'il faut justifier autrement le traitement éthique qu'on doit aux autres individus.
Il y a des philosophes qui sont dans une position inconfortable, parce qu'ils rejettent la moralité de l'avortement, mais n'accordent pas le statut de personne aux animaux, sans expliquer en quoi un fœtus est "objectivement" supérieur à des mammifères supérieurs pleinement développés. D'autres sont aussi en difficulté, parce qu'ils acceptent le droit à l'avortement, mais n'expliquent pas très bien pourquoi ce droit ne s'étendrait pas à l'infanticide....
Il y a là-dedans une croyance assez répandue en une sorte d'individualisme méthodologique : chaque individu doit être jugé selon ses propres "mérites" (ou capacités), et non par son appartenance à un groupe arbitrairement défini. Le groupe ne peut conférer de statut à un individu seulement par convention. Si c'est inacceptable pour les hommes par rapport aux femmes, ou les blancs par rapport aux Noirs, pourquoi ce le serait ailleurs?
Votre avis?
Une des questions en éthique contemporaine, et encore plus en éthique appliquée, tourne autour du concept de personne.
En effet, en éthique, il y a une distinction entre l'individu (comme organisme biologique) et la personne (comme sujet de droit inclus dans une communauté morale égalitaire). Un individu qui ne serait pas une personne aurait beaucoup moins de droits.
La question se pose dans des cas comme l'avortement ou les droits des animaux. Le fœtus est-il une personne au même sens qu'un enfant ou un adulte? Si oui, cela voudrait dire que quand on avorte, on commet un meurtre, quelle que soit la loi dans notre pays. Si non, quand le fœtus devient-il une personne? Et pourquoi?
De même, certains animaux sont-ils des personnes? Comme des chimpanzés, des gorilles? Voire des éléphants, des dauphins, des macaques, etc.? Si on dit oui, de quel droit les opprime-t-on pour les manger, dans les zoos, ou les laboratoire de recherche? Si non, qu'est-ce qui manque à un animal pour être une personne? Les études en biologie ont révélé depuis une quarantaine d'années que les animaux sont beaucoup plus proches des humains qu'on l'aurait imaginé, non seulement génétiquement, mais aussi par leur intelligence et leur sensibilité!
Et qu'Est-ce qu'un enfant profondément handicapé du cerveau possède, qui manque à un animal, objectivement? Les humains vont en général protéger l'enfant et manger l'animal, en se fondant sur leur conscience, mais sur quoi repose ce jugement spontané? Après tout, autrefois la conscience a aussi commis des erreurs : sur les femmes, les Noirs, etc.
Les religieux ont des réponses, qui reposent sur des révélations divines. L'être humain est l'image de Dieu. Dieu s'est incarné en homme, et non en gorille. L'être humain a une âme immortelle, et les animaux non. Sauf que la plupart des philosophes de nos jours essaient d'argumenter indépendamment des révélations divines, de façon à rejoindre le plus de monde possible et à viser une sorte de consensus minimal fondé sur les faits objectifs et la raison. Même les philosophes catholiques ne vont pas toujours invoquer leur révélation ou l'autorité des papes, mais tenteront d'apporter des arguments rationnels pour défendre leurs positions.
Mais finalement, quel critère détermine qui est une personne? Et pourquoi? Et ce critère reflète-t-il les intuitions de la majorité?
Il y a des philosophes, surtout athées, qui désespèrent de la possibilité de justifier rationnellement notre croyance en l'égalité fondamentale de tous les humains (peu importe leurs capacités, leur âge, leur handicap, etc.), et encore plus la croyance en l'exclusivité morale des humains par rapport aux animaux. Il y a aussi ceux qui pensent que le concept de droits de la personne est même pas pertinent, et qu'il faut justifier autrement le traitement éthique qu'on doit aux autres individus.
Il y a des philosophes qui sont dans une position inconfortable, parce qu'ils rejettent la moralité de l'avortement, mais n'accordent pas le statut de personne aux animaux, sans expliquer en quoi un fœtus est "objectivement" supérieur à des mammifères supérieurs pleinement développés. D'autres sont aussi en difficulté, parce qu'ils acceptent le droit à l'avortement, mais n'expliquent pas très bien pourquoi ce droit ne s'étendrait pas à l'infanticide....
Il y a là-dedans une croyance assez répandue en une sorte d'individualisme méthodologique : chaque individu doit être jugé selon ses propres "mérites" (ou capacités), et non par son appartenance à un groupe arbitrairement défini. Le groupe ne peut conférer de statut à un individu seulement par convention. Si c'est inacceptable pour les hommes par rapport aux femmes, ou les blancs par rapport aux Noirs, pourquoi ce le serait ailleurs?
Votre avis?