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Comme nos contemporains, les anciens groupes humains utilisaient probablement des perles de coquillages pour décorer leur corps et leurs vêtements. A Bizmoune, de nombreuses coquilles présentent des traces d'usure et de polis liés à la suspension, et certaines d’entre elles étaient même colorées avec de l'ocre rouge, un pigment naturel d'oxyde de fer retrouvé en résidus microscopiques sur ces coquilles. Ces éléments de parure sont parfois interprétés comme l’expression de l'identité sociale et culturelle des porteurs. Cette découverte est la première preuve matérielle directe d'un système d’échange et/ou de communication des groupes humains. Son origine est extrêmement ancienne à Bizmoune avec l’utilisation de
Tritia gibbosula
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Éléments de parures (Tritia gibbosula et Columbella rustica) provenant du niveau 4c de Bizmoune
A Bizmoune, ces coquilles marines semblent à première vue petites et insignifiantes, mais ces minuscules coquillages fournissent des informations cruciales sur l'origine du comportement symbolique tel que le langage. Les éléments de parure de Bizmounesont associés à la culture atérienne du Middle Stone Age (MSA) connue pour ses célèbres pointes atériennes pédonculées.
Par ailleurs, à Bizmoune, les Atériens exploitaient une grande variété d'animaux dont les équidés, gazelles, phacochères, gnous, grandes antilopes ou d’autres grands bovidés et même le rhinocéros.
Selon les auteurs de ces travaux, cette association d'animaux fossiles trouvés à Bizmoune témoigne d’un climat très aride avec des voies de passages entre le centre-ouest du Maroc et l'Afrique sub-saharienne et des corridors aujourd’hui disparus. Les occupants du site ont consommé d’autres petits animaux (i.e. lièvre, tortue) et des fragments d’œufs d’autruches sont également présents.
Par ailleurs, dans une grande partie de la séquence des fragments de charbons de bois proviennent de taxons tels que l'arganier ou le thuya, encore aujourd'hui présents dans la région. Ces données paléoenvironnementales sont cruciales selon les auteurs. Pour comprendre les origines de ce comportement, il est nécessaire d’examiner de près les facteurs écologiques et démographiques des groupes humains pour lesquels l’affirmation d’une appartenance ou identité propre étaient probablement très importantes.
Une équipe internationale a découvert 32 coquilles façonnées dans un niveau datant de 142 000 à 150 000 ans dans la
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