Kalame
:)
http://www.courrierinternational.com/article/2010/07/19/le-racisme-a-visage-decouvert
(...)
Minijupe, sari, niqab ou burqa : même combat
Aujourdhui, un nombre croissant de jeunes femmes choisissent de porter le voile intégral parce quelles y voient un moyen daffirmer leur identité. En invoquant lautorité de lEtat pour réglementer les codes vestimentaires dans les lieux publics, on étend considérablement les pouvoirs de ce dernier sur un aspect du comportement des citoyens qui relève largement du privé. Du moment quon est habillé, lespace public occidental est entièrement libre : cest une évidence dans toutes les capitales européennes. Les femmes qui portent les minijupes les plus courtes sassoient dans le bus à côté dautres femmes habillées en sari, en tenue de ville ou en salwar kameez [tenue indienne composée dun pantalon et dune tunique]. Aucun des codes culturels exprimés par ces vêtements nest considéré comme relevant de lEtat. Et ils ne doivent pas lêtre. En Occident, les lieux publics ont joué un rôle crucial dans lapparition dune culture de la tolérance ; cest dans cet espace que des étrangers se côtoient même sils ne partagent parfois rien dautre quun lieu géographique pendant un temps limité cinq minutes de queue à un arrêt de bus, par exemple. Nous avons surmonté et toléré des différences de classe, de culture, de nationalité et de race dans nos rues et sur nos places.
(...)
Une douteuse obsession du visage et de lidentité
Il nest pas difficile de comprendre que certaines femmes une petite minorité peuvent être choquées par la sexualisation généralisée de la culture occidentale et cherchent à sen distancier par leur tenue vestimentaire. Or cest un choix dont des parlementaires français majoritairement mâles ont décidé de les priver (les femmes représentent moins de 20 % des membres de lAssemblée nationale). Ils ont soutenu, le 13 juillet, que les femmes devaient être libérées du voile intégral. Forcer les gens à être libres est une pratique déplorable qui a un long passé derrière elle. Beaucoup ont écrit à son sujet, dont George Orwell, mais les époques sont trop souvent aveuglées par leurs préjugés pour se souvenir que la libération ne peut en aucun cas être imposée. Madeleine Bunting tale irait à l'encontre de la Constitution.
Le débat sur le voile permet en toute légitimité de clouer au pilori et de tourner en ridicule un tout petit nombre de femmes en raison de ce qu'elles portent. Des hommes politiques français ont décrit le voile intégral comme un "cercueil ambulant" ; des commentaires diffusés sur Internet n'expriment que mépris et dérision à l'égard de celles qui le portent - ils décrivent des femmes "qui se cachent sous une couverture" et "sortent avec un sac sur la tête". En France, le nombre de celles qui dissimulent leur visage sous une burqa ou un niqab est estimé [par le gouvernement] à 2 000, sur un total de 5 millions de musulmans. La réaction [des politiques] est donc totalement disproportionnée. Soyons clairs : le niqab et la burqa sont des interprétations extrêmes de l'obligation islamique d'arborer pour les femmes une tenue modeste. Peu d'islamologues préconisent leur port et beaucoup, comme [l'intellectuel islamiste helvético-égyptien] Tariq Ramadan, le déconseillent. Le voile intégral est aussi étranger à nombre de cultures musulmanes qu'il l'est à l'Occident. Et même s'il existe des patriarcats où des femmes pourraient être encouragées, voire contraintes par leur mari ou leur père à le porter, ces cas ne doivent en aucun cas être généralisés.
Aujourd'hui, un nombre croissant de jeunes femmes choisissent de porter le voile intégral parce qu'elles y voient un moyen d'affirmer leur identité. En invoquant l'autorité de l'Etat pour réglementer les codes vestimentaires dans les lieux publics, on étend considérablement les pouvoirs de ce dernier sur un aspect du comportement des citoyens qui relève largement du privé. Du moment qu'on est habillés, l'espace public occidental est entièrement libre : c'est une évidence dans toutes les capitales européennes. Les femmes qui portent les minijupes les plus courtes s'assoient dans le bus à côté d'autres femmes habillées en sari, en tenue de ville ou en salwar kameez [tenue indienne composée d'un pantalon et d'une tunique]. Aucun des codes culturels exprimés dans ces vêtements n'est considéré comme relevant de l'Etat. Et ils ne doivent pas l'être. En Occident, les lieux publics ont joué un rôle crucial dans l'apparition d'une culture de la tolérance ; c'est dans cet espace que des étrangers se côtoient même s'ils ne partagent parfois rien d'autre qu'un lieu géographique pendant un temps limité - cinq minutes de queue à un arrêt de bus, par exemple. Nous avons surmonté et toléré des différences de classe, de culture, de nationalité et de race dans nos rues et sur nos places.
(...)
Minijupe, sari, niqab ou burqa : même combat
Aujourdhui, un nombre croissant de jeunes femmes choisissent de porter le voile intégral parce quelles y voient un moyen daffirmer leur identité. En invoquant lautorité de lEtat pour réglementer les codes vestimentaires dans les lieux publics, on étend considérablement les pouvoirs de ce dernier sur un aspect du comportement des citoyens qui relève largement du privé. Du moment quon est habillé, lespace public occidental est entièrement libre : cest une évidence dans toutes les capitales européennes. Les femmes qui portent les minijupes les plus courtes sassoient dans le bus à côté dautres femmes habillées en sari, en tenue de ville ou en salwar kameez [tenue indienne composée dun pantalon et dune tunique]. Aucun des codes culturels exprimés par ces vêtements nest considéré comme relevant de lEtat. Et ils ne doivent pas lêtre. En Occident, les lieux publics ont joué un rôle crucial dans lapparition dune culture de la tolérance ; cest dans cet espace que des étrangers se côtoient même sils ne partagent parfois rien dautre quun lieu géographique pendant un temps limité cinq minutes de queue à un arrêt de bus, par exemple. Nous avons surmonté et toléré des différences de classe, de culture, de nationalité et de race dans nos rues et sur nos places.
(...)
Une douteuse obsession du visage et de lidentité
Il nest pas difficile de comprendre que certaines femmes une petite minorité peuvent être choquées par la sexualisation généralisée de la culture occidentale et cherchent à sen distancier par leur tenue vestimentaire. Or cest un choix dont des parlementaires français majoritairement mâles ont décidé de les priver (les femmes représentent moins de 20 % des membres de lAssemblée nationale). Ils ont soutenu, le 13 juillet, que les femmes devaient être libérées du voile intégral. Forcer les gens à être libres est une pratique déplorable qui a un long passé derrière elle. Beaucoup ont écrit à son sujet, dont George Orwell, mais les époques sont trop souvent aveuglées par leurs préjugés pour se souvenir que la libération ne peut en aucun cas être imposée. Madeleine Bunting tale irait à l'encontre de la Constitution.
Le débat sur le voile permet en toute légitimité de clouer au pilori et de tourner en ridicule un tout petit nombre de femmes en raison de ce qu'elles portent. Des hommes politiques français ont décrit le voile intégral comme un "cercueil ambulant" ; des commentaires diffusés sur Internet n'expriment que mépris et dérision à l'égard de celles qui le portent - ils décrivent des femmes "qui se cachent sous une couverture" et "sortent avec un sac sur la tête". En France, le nombre de celles qui dissimulent leur visage sous une burqa ou un niqab est estimé [par le gouvernement] à 2 000, sur un total de 5 millions de musulmans. La réaction [des politiques] est donc totalement disproportionnée. Soyons clairs : le niqab et la burqa sont des interprétations extrêmes de l'obligation islamique d'arborer pour les femmes une tenue modeste. Peu d'islamologues préconisent leur port et beaucoup, comme [l'intellectuel islamiste helvético-égyptien] Tariq Ramadan, le déconseillent. Le voile intégral est aussi étranger à nombre de cultures musulmanes qu'il l'est à l'Occident. Et même s'il existe des patriarcats où des femmes pourraient être encouragées, voire contraintes par leur mari ou leur père à le porter, ces cas ne doivent en aucun cas être généralisés.
Aujourd'hui, un nombre croissant de jeunes femmes choisissent de porter le voile intégral parce qu'elles y voient un moyen d'affirmer leur identité. En invoquant l'autorité de l'Etat pour réglementer les codes vestimentaires dans les lieux publics, on étend considérablement les pouvoirs de ce dernier sur un aspect du comportement des citoyens qui relève largement du privé. Du moment qu'on est habillés, l'espace public occidental est entièrement libre : c'est une évidence dans toutes les capitales européennes. Les femmes qui portent les minijupes les plus courtes s'assoient dans le bus à côté d'autres femmes habillées en sari, en tenue de ville ou en salwar kameez [tenue indienne composée d'un pantalon et d'une tunique]. Aucun des codes culturels exprimés dans ces vêtements n'est considéré comme relevant de l'Etat. Et ils ne doivent pas l'être. En Occident, les lieux publics ont joué un rôle crucial dans l'apparition d'une culture de la tolérance ; c'est dans cet espace que des étrangers se côtoient même s'ils ne partagent parfois rien d'autre qu'un lieu géographique pendant un temps limité - cinq minutes de queue à un arrêt de bus, par exemple. Nous avons surmonté et toléré des différences de classe, de culture, de nationalité et de race dans nos rues et sur nos places.