Le rôle primordial du spécialiste en médecine interne dans la prise en charge des maladies graves

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
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La médecine interne est la spécialité qui s'intéresse à l'état de santé du patient dans sa globalité. Elle fait de l'interniste le spécialiste par excellence des diagnostics complexes, des prises en charges « délicates » (pathologies multiples, terrain particulier), des maladies rares et des soins apportés aux personnes âgées.
Le champ d’action de la médecine interne croise le chemin des autres spécialités. Il est vaste, mais il ne saurait être question pour l’interniste de prendre en charge tous les problèmes médicaux des patients, du diagnostic au traitement le plus sophistiqué. Néanmoins, l’approche globale du malade peut parfois éviter les écueils d’une approche mono-organique. Pour remplir ce rôle, cette spécialité s’appuie sur une formation pluridisciplinaire reposant sur une étude transversale de tous les organes et des pathologies qui leur sont afférentes


Cette spécialité est la plus longue des spécialités : elle s'acquiert en 5 ans (le plus souvent complétée par une sous-spécialité en gériatrie, immunologie, génétique, maladies rares... effectuée en 1 ou 2 ans) contre 3 ou 4 ans pour la plupart des autres spécialités.

Une situation contrastée suivant les pays

La médecine interne obéit schématiquement dans les systèmes de santé à deux types de modèle suivant qu’elle a tendance à être considérée comme une spécialité de dernier niveau, du « dernier recours » ou qu’on lui confère plutôt un rôle de pivot et de coordination générale des soins.
Le Maroc a privilégié la première approche en s’inspirant de la France, ce qui implique des effectifs réduits. La plupart d’entre eux parachèvent par ailleurs leur formation par une sous-spécialisation dans des domaines de pointe comme la gériatrie, les maladies infectieuses, les maladies rares, l’immunologie clinique, la génétique…A l’inverse, en adoptant la seconde orientation, les internistes représentent le plus important groupe de spécialistes - 25 % - en Allemagne ou en Suisse (plus de 6 300 internistes dans ce dernier pays !) avec une forte présence en médecine libérale.

Regain d’intérêt pour une médecine plus transversale
Les pays les plus avancés en matière médicale perçoivent que, pour faire face à l’explosion des dépenses de santé, le parcours du patient ne doit pas se transformer en un marathon d’explorations techniques, malgré leur nécessité
Les systèmes de santé de tous les pays sont toutefois confrontés de manière croissante à des patients multi-morbides . Dans ces cas complexes, un ensemble de spécialistes compétents travaillant en parallèle sur ces patients peut se révéler moins performant pour maîtriser les problèmes dans leur globalité. L’information, les diagnostics, les mesures thérapeutiques et la coordination du traitement nécessitent alors une personne de référence avec une prise en charge holistique qui reprend l’avantage sur un ensemble d’actes peu standardisables.

Nouvelles missions accordées à la médecine interne
L’idée s’impose d’accroître le rôle et les compétences des internistes. Ainsi, en Grande-Bretagne, une nouvelle discipline médicale s’est développée au cours de ces dernières années, « la médecine aiguë » : il s’agit, à côté de la médecine d’urgence et de réanimation, de faire prendre, pendant les 24 à 72 premières heures après l’admission à l’hôpital, les mesures initiales concernant le diagnostic et le traitement.

Une discipline médicale à mettre en valeur
Les exemples développés ci-dessus démontrent que la médecine interne peut intervenir plus largement en exerçant un juste arbitrage entre l’examen clinique et le « tout technique » toujours plus onéreux. Elle est certainement capable de contribuer au Maroc à la maîtrise de plus en plus nécessaire des problèmes de ressources au sein du système de santé, en croissance constante, et cela si l’on veut éviter de laisser « au bord de la route » une majorité de la population qui connaît des difficultés à accéder aux soins faute de ressources suffisantes.
Une gestion rationalisée des soins qu’offre la médecine interne, notamment pour les personnes âgées, assurerait là aussi une prise en charge optimisée des seniors.

LA MEDECINE INTERNE LA SPECIALITE LA PLUS COMPLETE POUR LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ÄGEES
Même si la médecine interne apparaît comme intellectuellement attractive, il faut reconnaître cependant que le cœur de son activité, l’examen clinique et l’interrogatoire qui, par définition prennent beaucoup de temps, risque d’attirer moins de nouvelles générations d’étudiants au Maroc par rapport aux autres spécialités bénéficiant de gestes techniques plus rémunérateurs.

Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار

Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie



 
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