Certaines statistiques résument bien le parcours de l'Algérie au niveau mondial : vingt-et-un ans (1986) que le pays ne s'est pas qualifié pour une phase finale de Coupe du Monde de la FIFA. Une trop longue traversée du désert pour cette nation à fort potentiel (33 millions d'habitants dont 70% ont moins de 30 ans).
En remontant le fil du temps, on s'aperçoit que la première participation des Fennecs à une Coupe du Monde de la FIFA date de 1982, en Espagne. Un baptême du feu spectaculaire ! Véritables inconnus, les Algériens décrochent, pour leur première apparition, une victoire aussi surprenante que méritée face au finaliste, la République fédérale d'Allemagne (2:1). Ce jour-là, le monde entier découvre deux des perles du football local, Rabah Madjer et Lakhdar Belloumi. Ce coup de tonnerre initial restera malheureusement sans suite. Lors de son second match, l'Algérie s'inclinera contre l'Autriche (0:2) avant de battre le Chili (3:2).
Et pourtant, il s'en est fallu de peu pour que l'Algérie ne passe en huitièmes de finale. A la mi-temps du match contre les Sud-américains les hommes du capitaine Fergani se pensaient qualifiés - menant largement (3:0). Malheureusement, un coupable relâchement permet aux Chiliens de revenir au score. Car dans l'autre match, l'Autriche est déjà presque qualifiée tandis que la RFA est dans l'obligation de gagner pour continuer sa route. L'Allemagne s'impose 1:0, but de Hrubesch (10').
En se qualifiant ensuite pour Mexique 86, l'Algérie confirme qu'elle est - sur la décennie 80 - l'une des meilleures formations du continent. Le tirage au sort impose de gros calibres aux Fennecs : le Brésil triple champion du monde, et l'Espagne finaliste de l'Euro 84.
Pour son entrée en matière, l'Algérie partage les points (1:1) avec l'Irlande du Nord. Face au Brésil, les Fennecs font jeu égal avec les artistes sud-américains. Mais une fatale erreur de communication entre le gardien, Nasser Drid, et son défenseur, Abdallah Liégeon, permet à l'équipe de Careca de s'imposer sur la plus petite des marges (1:0). Pour son dernier match de poule, l'Espagne inflige une cinglante défaite (0:3) aux coéquipiers de Madjer. Cette sortie par la petite porte annonce les prémices d'une longue absence.
Avant de disparaître de la scène internationale à l'orée des années 90, l'Algérie clôture une période faste entamée par deux victoires aux Jeux méditerranéens (1975) et panafricains (1978), avant un dernier baroud d'honneur victorieux lors de la CAN 1990 (1:0, face au Nigeria).
Les fans attendent donc de revoir cette équipe du Maghreb retrouver son lustre d'antan. Bien qu'ayant été éliminée par la Guinée en qualifications pour la CAN 2008, l'Algérie se reconstruit doucement. Mais la renaissance de son football ne passera que par une stabilité de l'encadrement. Depuis l'indépendance du pays (1962), trente-quatre entraîneurs se sont déjà succédé...