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Soomy
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Encore un article du parisien qui donne du grain à moudre aux fachos...et qui nous fait honte une fois de plus
Dix-sept bagagistes de Roissy viennent d’être renvoyés devant le tribunal. Ils auraient écumé les affaires de plus de 3 000 voyageurs. Une pratique courante, selon eux.
La technique était bien rodée. D’abord, identifier le bagage, de préférence une valise souple, à destination de Milan, Genève, Londres ou des pays de l’Est. Ensuite, forcer l’éventuel cadenas à l’aide d’un mousqueton d’alpinisme, glisser la main à l’intérieur et retirer au petit bonheur les biens de valeur. Caméscopes, lunettes de marque, appareils photo ou espèces : au moins 176000 € de marchandises ont ainsi été dérobés dans les bagages de plus de 3000 passagers transitant par Roissy entre 2008 et 2010.
Dix-sept employés de la société Europe Handling Roissy (EHR) viennent d’être renvoyés pour ces faits devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Au départ mis en examen pour « vols et recels en bande organisée », à ce titre passibles des assises, la justice a finalement estimé que ces bagagistes indélicats travaillaient de manière « essentiellement opportuniste » et a donc requalifié le dossier en « simples » vols en réunion. Ce qui n’atténue en rien leur ampleur. Chez EHR, comme le dit Karim, un des mis en cause, « le système était organisé et bien huilé. Ça existait depuis toujours dans l’entreprise ». Au sommet de la pyramide, les anciens font la loi. Khalid, par exemple, est surnommé le « roi des voleurs ». Certains disent qu’il a même « recruté les nouveaux sur leur capacité à dépouiller les bagages », alors qu’il a été embauché en 1999. En cas de doute sur la malhonnêteté de l’impétrant, « celui-ci est systématiquement écarté ».
Restaurants de luxe, voyages, Khalid mène grand train, a même investi 50000 € dans le restaurant de sa nièce à Saint-Denis. Ses collègues ne sont pas en reste. Le compte de Karim culmine à 80000 €. Jean, lui, en a ouvert et fermé une soixantaine, quand d’autres paient régulièrement comptant des biens immobiliers, ou se servent de ces « primes » pour régler une pension alimentaire.
Dès le départ, les investigations, qui ont duré seize mois, se sont avérées compliquées, les gendarmes du transport aérien n’ayant trouvé que peu de postes d’observation. D’autant que les voleurs opéraient en soute, à l’abri des regards, par équipes de trois au maximum. Ils privilégiaient les avions du matin, au départ de Roissy, rendant ainsi plus difficiles les dépôts de plainte à l’étranger.
« Dans l’appareil, il y en a un qui faisait les bagages, pendant que l’autre faisait le guet et montait un mur de valises à l’entrée pour se cacher », résume Julien. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les voleurs soudoient les « répartiteurs », qui sont chargés de constituer les équipes. Un jour, Paulo est ainsi venu les solliciter, histoire d’intégrer la « bonne » équipe. « J’avais des difficultés financières, explique-t-il. J’ai pu augmenter mon salaire de 300 € par mois. » Les guetteurs touchent 50 ou 60 € pour leurs bonnes œuvres. D’autres employés sont payés pour transporter le butin dans les casiers. Il arrive d’ailleurs qu’ils soient fracturés, les voleurs se volant entre eux. Ce qui ne les empêche pas de se faire de petits cadeaux, tels ce « caméscope offert à X pour la naissance de son bébé ».
La suite sur: Le Parisien.fr
Dix-sept bagagistes de Roissy viennent d’être renvoyés devant le tribunal. Ils auraient écumé les affaires de plus de 3 000 voyageurs. Une pratique courante, selon eux.
La technique était bien rodée. D’abord, identifier le bagage, de préférence une valise souple, à destination de Milan, Genève, Londres ou des pays de l’Est. Ensuite, forcer l’éventuel cadenas à l’aide d’un mousqueton d’alpinisme, glisser la main à l’intérieur et retirer au petit bonheur les biens de valeur. Caméscopes, lunettes de marque, appareils photo ou espèces : au moins 176000 € de marchandises ont ainsi été dérobés dans les bagages de plus de 3000 passagers transitant par Roissy entre 2008 et 2010.
Dix-sept employés de la société Europe Handling Roissy (EHR) viennent d’être renvoyés pour ces faits devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Au départ mis en examen pour « vols et recels en bande organisée », à ce titre passibles des assises, la justice a finalement estimé que ces bagagistes indélicats travaillaient de manière « essentiellement opportuniste » et a donc requalifié le dossier en « simples » vols en réunion. Ce qui n’atténue en rien leur ampleur. Chez EHR, comme le dit Karim, un des mis en cause, « le système était organisé et bien huilé. Ça existait depuis toujours dans l’entreprise ». Au sommet de la pyramide, les anciens font la loi. Khalid, par exemple, est surnommé le « roi des voleurs ». Certains disent qu’il a même « recruté les nouveaux sur leur capacité à dépouiller les bagages », alors qu’il a été embauché en 1999. En cas de doute sur la malhonnêteté de l’impétrant, « celui-ci est systématiquement écarté ».
Restaurants de luxe, voyages, Khalid mène grand train, a même investi 50000 € dans le restaurant de sa nièce à Saint-Denis. Ses collègues ne sont pas en reste. Le compte de Karim culmine à 80000 €. Jean, lui, en a ouvert et fermé une soixantaine, quand d’autres paient régulièrement comptant des biens immobiliers, ou se servent de ces « primes » pour régler une pension alimentaire.
Dès le départ, les investigations, qui ont duré seize mois, se sont avérées compliquées, les gendarmes du transport aérien n’ayant trouvé que peu de postes d’observation. D’autant que les voleurs opéraient en soute, à l’abri des regards, par équipes de trois au maximum. Ils privilégiaient les avions du matin, au départ de Roissy, rendant ainsi plus difficiles les dépôts de plainte à l’étranger.
« Dans l’appareil, il y en a un qui faisait les bagages, pendant que l’autre faisait le guet et montait un mur de valises à l’entrée pour se cacher », résume Julien. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les voleurs soudoient les « répartiteurs », qui sont chargés de constituer les équipes. Un jour, Paulo est ainsi venu les solliciter, histoire d’intégrer la « bonne » équipe. « J’avais des difficultés financières, explique-t-il. J’ai pu augmenter mon salaire de 300 € par mois. » Les guetteurs touchent 50 ou 60 € pour leurs bonnes œuvres. D’autres employés sont payés pour transporter le butin dans les casiers. Il arrive d’ailleurs qu’ils soient fracturés, les voleurs se volant entre eux. Ce qui ne les empêche pas de se faire de petits cadeaux, tels ce « caméscope offert à X pour la naissance de son bébé ».
La suite sur: Le Parisien.fr