l'affaire du Watergate
L’affaire du Watergate est le plus grave scandale politique qu’aient jamais connu les États-Unis. Il contraignit le président en place à démissionner, et modifia pour longtemps les rapports d’influence entre le président et le Congrès, tout comme le prestige attaché à l’institution. Jamais une affaire policière n’avait eu de telles répercussions à l’échelle de la politique intérieure. Et pourtant, tout avait commencé comme une « tentative de cambriolage de troisième ordre » (selon un porte-parole de la Maison Blanche)...
En effet, le 17 juin 1972, à une heure du matin, le gardien de l’immeuble du siège du Parti démocrate, le Watergate, fait sa ronde de nuit. Il remarque que deux portes, qu’il avait pris soin de fermer quelques temps auparavant, ont été forcées. La police, discrètement alertée, saisit cinq hommes en flagrant délit dans les locaux du parti. Une banale arrestation. Banale? Pas si sûr. A y regarder de plus près, ces cinq cambrioleurs ne ressemblent guère à des cambrioleurs ordinaires. On trouve sur eux de l’argent liquide leur appartenant, un impressionnant arsenal de matériel électronique d’écoute et d’espionnage, qui les fait plus ressembler à des agents secrets qu’à des voleurs.
Tout de suite se pose la question : d’où cet argent vient-il ? Flairant le scoop, deux journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward, vont mener tambour battant une enquête qui va très rapidement les amener jusqu’au CRP (Comité pour la Réélection du Président), et, par delà cet organisme écran, le proche entourage de Nixon. De son côté, l’enquête judiciaire met rapidement en lumière le rôle occulte joué par la CIA, ainsi que ses collusions avec le CRP.
C’est alors que les têtes commencent à tomber. Un homme de main, Hunt, puis le président du CRP, parti « s’occuper de sa famille ». Mais bien d’autres questions restent sans réponse. La plus importante d’abord, pourquoi les cinq hommes se sont-ils introduits dans le quartier général du Parti démocrate ? Pour poser des micros, semble-t-il, mais au profit de qui ? Pour voler des documents, peut-être, mais lesquels ? Ah ! si du moins l’on connaissait le nom du responsable de l’opération, de celui qui a donné le feu vert...