Mais ces pressions sont des pressions internes qui nont aucun lien avec les pressions du monde professionnel qui sont une sorte de pressions externes. On peut parler des pressions du monde professionnel, si au-dessus de nous, on a un responsable qui nous exige des choses qui dépassent notre limite et nous demande daccomplir des tâches qui ne sont pas à notre portée. Quant à cette volonté dêtre le meilleur, produire les meilleurs résultats, atteindre la perfection, ils sont des pressions internes intrinsèquement liées à lindividu (des fois, contraintes sociales) et pas à son monde professionnel.
Loin du suicide et loin du monde professionnel, au Maroc, jai rencontré des athlètes qui ne rêvaient que dune chose : devenir champions et pouvoir participer aux jeux olympiques et au reste des compétitions internationales. Ils ont été obsédés par ce rêve à un point inimaginable. On savait davance que sils natteignent pas ce rêve, ils vont flipper. Et effectivement, le jour dans lequel ils se sont rendus compte quils sont dans lincapacité datteindre leur grand-rêve, ils nont pas flippé, mais ils se sont lancés dans le monde des drogues et des alcools.
La toxicomanie de ces athlètes, un sociologue va la lier aux pressions du monde sportif. Mais un psychosociologue, sa lecture et ses analyses vont être plus profondes. Le problème de ces athlètes navait aucun lien avec les pressions du monde sportif. Sil était lié à ces pressions, tous ces athlètes qui ont connu léchec et nont pas pu devenir des grands champions vont se lancer dans le monde des drogues et des alcools. Le problème de ces athlètes, cétait la stigmatisation, lexclusion sociale, et le manque de moyens et de perspectives pour avoir une reconnaissance sociale
Dans un monde qui stigmatise les moches, les hommes de petites tailles, ceux qui manquent de diplômes, et exclut leur identité, ils navaient quêtre champions pour avoir une reconnaissance sociale sans parler de pouvoir séduire une femme.