Besancenot flingue le Taser au tribunal
Ambiance électrique hier devant la 17e chambre correctionnelle de Paris. Olivier Besancenot contre SMP Technologies, la société qui distribue en France le Taser et qui l'attaque pour avoir déclaré en juin 2007 que le pistolet électrique aurait « probablement fait taire plus de 150 personnes aux USA ». Une arme non létale qui tue, ça fait désordre.
Soutenu par Alain Krivine, Arlette Laguiller et Mohamed Mechmache d'AClefeu, le leader de la LCR n'a pas pu s'expliquer avec Antoine Di Zazzo, directeur général de Taser France, absent. Alors que ce dernier vient d'être mis en examen dans l'affaire de l'espionnage du même Besancenot. « C'est une petite affaire civile qui ne nécessite pas sa présence », a justifié son avocate Catherine Hennequin. Devant le tribunal, le facteur a dit « assumer plus que jamais » ses propos. Il a expliqué avoir « sciemment utilisé la campagne présidentielle [de 2007] pour lancer un débat public sur le Taser » et a répété sa demande « d'un moratoire de l'usage de ce pistolet ». Idée relayée à la barre par Benoît Muracciole, d'Amnesty International, qui a estimé qu'à ce jour dans le monde, « plus de 290 personnes sont mortes après l'utilisation du Taser ». Chiffre contredit par un médecin urgentiste parisien cité par Taser, qui a réfuté toute « causalité directe » entre l'arme et un quelconque décès. Dans sa plaidoirie, l'avocate de SMP a déploré qu'on ne puisse jamais fournir « la liste des personnes décédées ». Délibéré au 24 novembre.
Bastien Bonnefous - ©2008 20 minutes