A
AncienMembre
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Bonjour à tous, Salut à chacun,
Aymeric Patricot a publié récemment, en 2013, un ouvrage : Les petits Blancs. Un voyage dans la France d'en bas.
Ce dernier est très important, dans le sens où celui-ci aborde pour la première fois, frontalement et sans instrumentalisation militante, un problème fondamental de la société française.
Quel est ce problème ? Il part d'un constat difficile : malgré le discours officiel d'une République qui s'affirme réellement une et indivisible, il est évident que la société française est aujourd'hui divisée en communautés. Ces communautés sont verticales ou horizontales, c'est à dire fondées sur le revenu (pour les premières) ou sur l'identité culturelle (pour les secondes), et s'entrecroisent pour donner lieu à des catégories bien spécifiques du peuple français.
L'une de ces catégories est l'objet du livre d'A. Patricot : il s'agit des "petits blancs". Qu'est-ce qu'un petit blanc ? Selon ses propres mots : "un blanc pauvre et qui découvre sa couleur de peau dans un contexte de métissage". L'auteur aborde cette population par le biais de la souffrance et du sentiment d'indifférence qui l'entoure. N'est-elle pas la seule communauté du pays à ne pas avoir de chaîne TV dédiée, d'associations qui lui soient propres, de représentants culturels attitrés... ni même de nom consacré ?
Par quoi cette communauté se se sent-elle menacée ? Principalement pas trois choses :
1. Le dédain des élites politiques classiques. La droite se désintéresse d'eux parce qu'ils sont pauvres et la gauche parce qu'ils sont blancs, ne correspondant donc plus aux canons de l'électorat socialiste défini par Terra Nova (http://www.lexpress.fr/actualites/1...ort-terra-nova-suscite-des-remous_992645.html).
2. Les autres communautés, mieux organisées et bénéficiant (relativement selon les cas) d'un meilleur traitement politique et médiatique.
3. Son propre déclassement économique, social et identitaire. Cette couche de la population s'appauvrit, son statut social (protégé jusque dans les années 80 par le mouvement ouvrier) se désagrège, son identité, liée à un mode de vie qui disparaît et à des lieux dont elle est progressivement chassée par la pression économique ou démographique (les autres communautés) se dissout...
Se sentant abandonnée de tous, cette communauté qui, malgré son identification encore floue, demeure majoritaire, tend, par la communauté du ressentiment, à se tourner vers elle-même en un dangereux mouvement de repli défensif. C'est sur cette vague que surfe le FN, et sur laquelle il peut continuer de surfer longtemps si les autres partis politiques ne s'emparent pas maintenant de la question.
Il s'agit enfin d'un phénomène non-typiquement français, mais européen : http://www.lesechos.fr/05/05/2010/L...r-compte-des-banlieues-blanches-anglaises.htm
Ce magma qui prend forme peut être le début de quelque chose de très dangereux.
Aymeric Patricot a publié récemment, en 2013, un ouvrage : Les petits Blancs. Un voyage dans la France d'en bas.
Ce dernier est très important, dans le sens où celui-ci aborde pour la première fois, frontalement et sans instrumentalisation militante, un problème fondamental de la société française.
Quel est ce problème ? Il part d'un constat difficile : malgré le discours officiel d'une République qui s'affirme réellement une et indivisible, il est évident que la société française est aujourd'hui divisée en communautés. Ces communautés sont verticales ou horizontales, c'est à dire fondées sur le revenu (pour les premières) ou sur l'identité culturelle (pour les secondes), et s'entrecroisent pour donner lieu à des catégories bien spécifiques du peuple français.
L'une de ces catégories est l'objet du livre d'A. Patricot : il s'agit des "petits blancs". Qu'est-ce qu'un petit blanc ? Selon ses propres mots : "un blanc pauvre et qui découvre sa couleur de peau dans un contexte de métissage". L'auteur aborde cette population par le biais de la souffrance et du sentiment d'indifférence qui l'entoure. N'est-elle pas la seule communauté du pays à ne pas avoir de chaîne TV dédiée, d'associations qui lui soient propres, de représentants culturels attitrés... ni même de nom consacré ?
Par quoi cette communauté se se sent-elle menacée ? Principalement pas trois choses :
1. Le dédain des élites politiques classiques. La droite se désintéresse d'eux parce qu'ils sont pauvres et la gauche parce qu'ils sont blancs, ne correspondant donc plus aux canons de l'électorat socialiste défini par Terra Nova (http://www.lexpress.fr/actualites/1...ort-terra-nova-suscite-des-remous_992645.html).
2. Les autres communautés, mieux organisées et bénéficiant (relativement selon les cas) d'un meilleur traitement politique et médiatique.
3. Son propre déclassement économique, social et identitaire. Cette couche de la population s'appauvrit, son statut social (protégé jusque dans les années 80 par le mouvement ouvrier) se désagrège, son identité, liée à un mode de vie qui disparaît et à des lieux dont elle est progressivement chassée par la pression économique ou démographique (les autres communautés) se dissout...
Se sentant abandonnée de tous, cette communauté qui, malgré son identification encore floue, demeure majoritaire, tend, par la communauté du ressentiment, à se tourner vers elle-même en un dangereux mouvement de repli défensif. C'est sur cette vague que surfe le FN, et sur laquelle il peut continuer de surfer longtemps si les autres partis politiques ne s'emparent pas maintenant de la question.
Il s'agit enfin d'un phénomène non-typiquement français, mais européen : http://www.lesechos.fr/05/05/2010/L...r-compte-des-banlieues-blanches-anglaises.htm
Ce magma qui prend forme peut être le début de quelque chose de très dangereux.