http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...le-malaise-de-la-france-des-petits-blancs.php
Aymeric Patricot raconte la double peine souvent ressentie par les «petits Blancs», méprisés des élites et se sentant parfois étrangers dans leur propre pays. Il démontre que, depuis le milieu des années 2000, une « question raciale » jusqu'alors inconnue (ou tabou) en France s'est ajoutée à la « question sociale ». Non pas que les secondes se substituent aux premières, mais elles viennent s'y ajouter et compliquent le jeu.
Au coeur de cette société complexe, l'auteur s'interroge sur une catégorie particulière, les « Petits Blancs » dont il se demande si l'on doit la comparer aux White Trash américain. Ce dernier se caractérise notamment par l'angoisse d'être pris entre deux feux : les anciens esclaves se font un malin plaisir de lui cracher dessus parce qu'il représente, par sa couleur de peau, l'ancien maître ; et les bourgeois blancs le méprisent pour son comportement, sa saleté.
De fait, la fracture qui existe désormais entre la bourgeoisie blanche et les « petits Blancs » est désormais si profonde qu'elle relève, à bien des égards, d'une différence raciale : certains membres autoproclamés de l'élite n'hésitent pas à voir dans les plus pauvres des gens dégénérés, pour lesquels on ne pourrait plus rien.
A cette première opposition « venue d'en haut », les « petits Blancs » doivent en affronter une autre, « venue d'en bas » (de la rue), c'est à dire d'autres communautés qui ne sont plus si minoritaires par rapport aux années 1980. Or, ce second front est légitimé par le raisonnement des associations antiracistes, qui est le même depuis trente ans, à savoir que les discriminations sont le fait des Blancs, point final. La politique de ces associations, pour la plupart, était de sceller une alliance entre les différentes composantes minoritaires françaises contre une majorité perçue comme blanche et catholique. Peut-être justifiée à l'époque de leur création par l'urgence et le déséquilibre de la situation, cette grille de lecture, aujourd'hui totalement faussée et fermée, n'est certainement pas de nature à apaiser le débat.
La conclusion est que le Blanc français (notamment quand il est pauvre) ressent une certaine angoisse à se voir interdire de nommer sa différence au nom du fait qu'il serait membre de la majorité. En tant que tel, il lui faudrait accueillir toute la diversité du monde sans prétendre lui-même avoir une quelconque épaisseur. A l'échelle des relations internationales, cette évidence est à mettre en relation avec une autre, énoncée par Henry LAURENS et consistant en « un multiculturalisme à sens unique que les pays occidentaux devraient pratiquer chez eux du fait des immigrations venues du Tiers-Monde, tandis que les pays du Sud auraient le droit de défendre leur personnalité culturelle. » (
http://www.bladi.info/threads/contradictions-lideologie-anti-imperialiste.346044/)
Aymeric PATRICOT conclut ainsi l'interview : « Je pense que nous observons déjà les symptômes d'une société dont la brutalité s'accroît. [...] il existe de nouvelles formes de misère, des rancœurs qui cristallisent. Tout dépendra, me semble-t-il, de l'évolution économique : mais si nous tombons à des niveaux de pauvreté que connaît la Grèce, je ne vois pas ce qui empêcherait le pays de renouer avec des violences d'un autre âge. »