Pour moi ce livre relève du miracle

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une merveille :

voir comment les scenes du chapitre 2 et du chapitre 6 se complete :


il est mentionné que ces 2 habitat appartiennent a la meme famille

chapitre 2
À gauche du puzzle, un plateau décoré supporte une verseuse à café,
une tasse et sa soucoupe et un sucrier en métal anglais.
La scène peinte sur le plateau est partiellement masquée par ces trois objets ;
on en distingue cependant deux détails :
à droite, un petit garçon en pantalon brodé est penché au bord d’une rivière ;
au centre, une carpe sortie de l’eau gigote au bout d’une ligne ;
le pêcheur et les autres personnages restent invisibles.

En avant du puzzle et du plateau, plusieurs livres, cahiers et classeurs
sont étalés sur le parquet.
...
Les murs de la pièce sont laqués de blanc. Plusieurs affiches encadrées
y sont accrochées. L’une d’entre elles représente quatre moines à la mine
gourmande attablés autour d’un camembert sur l’étiquette duquel quatre
moines à la mine gourmande — les mêmes — sont de nouveau attablés.
La scène se répète, distinctement, jusqu’à la quatrième fois.




chapitre 6
Une des jeunes filles verse le thé.
Une autre ouvre une boîte de petits fromages en cubes.
La troisième lit un roman de Thomas Hardy sur la couverture
duquel on voit un personnage barbu, assis dans une barque au milieu
d’une rivière, pêcher à la ligne, cependant que sur la berge un chevalier
en armure semble le héler.
La quatrième regarde avec un air de profonde
indifférence une gravure qui représente un évêque penché au-dessus
d’une table sur laquelle est posé un de ces jeux appelé solitaire.

Il est fait d’une plaque de bois, dont la forme trapézoïdale évoque assez bien celle
d’un presse-raquette, dans laquelle sont ménagées vingt-cinq cuvettes
disposées en losange, susceptibles de recevoir des billes qui sont ici des
perles de belle grosseur posées à droite de la plaque sur un petit coussin
de soie noire. La gravure qui imite manifestement le célèbre tableau de
Bosch intitulé L’Escamoteur, conservé au Musée municipal de SaintGermain-en-Laye, porte un titre plaisant — bien qu’apparemment peu
explicatif — calligraphié en lettres gothiques
 
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meneur chef d'orchestre : .... anamorphose...chant du cygne noir
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Chaque puzzle de Winckler était pour Bartlebooth une aventure nouvelle, unique, irremplaçable.
Chaque fois, il avait l’impression, après avoir brisé les sceaux qui fermaient la boîte noire de Madame Hourcade
et étalé sur le drap de sa table, sous la lumière sans ombre du scialytique,
les sept cent cinquante petits morceaux de bois qu’était devenue son aquarelle,
que toute l’expérience qu’il accumulait depuis cinq, dix, ou quinze ans ne lui servirait à rien, qu’il aurait, comme
chaque fois,
affaire à des difficultés qu’il ne pouvait même pas soupçonner.
Chaque fois il se promettait de procéder avec discipline et méthode,
de ne pas se précipiter sur les pièces,
de ne pas tenter de retrouver tout de suite dans son aquarelle morcelée tel ou tel élément
dont il croyait garder le souvenir intact :
cette fois-ci il ne se laisserait pas entraîner par la passion, par le rêve ou par l’impatience,
mais il bâtirait son puzzle avec une rigueur cartésienne : diviser les problèmes pour mieux les résoudre,

les aborder dans l’ordre, éliminer les combinaisons improbables,
poser ses pièces comme un joueur d’échecs qui construit sa stratégie inéluctable et imparable :
....
Le problème principal était de rester neutre, objectif, et surtout disponible, c’est-à-dire sans préjugés.
Mais c’est là précisément que Gaspard Winckler lui tendait des pièges.
Au fur et à mesure que Bartlebooth se familiarisait avec les petits morceaux de bois,
il se mettait à les percevoir selon un axe privilégié, comme si ces pièces se polarisaient, se vectorisaient, se figeaient dans un mode de perception qui les assimilait, avec une irrésistible séduction, à des images, des formes, des silhouettes familières :
...
ou un alphabet presque complet avec des pièces en J, en K, en L, en M, en W, en Z, en X, en Y et en T.
Parfois, trois, quatre, ou cinq de ces pièces se juxtaposaient avec une facilité déconcertante ; ensuite tout se bloquait : ...
 
Dernière édition:
Bartlebooth retrouvait dans ce sentiment d’impasse l’essence même de sa passion : une sorte de torpeur, de ressassement, d’abrutissement opaque à la recherche de quelque chose d’informe dont il n’arrivait qu’à marmonner les contours :
...
Plus souvent heureusement, au terme de ces heures d’attente, après être passé par tous les degrés de l’anxiété et de l’exaspération contrôlées, Bartlebooth atteignait une sorte d’état second, une stase, une espèce d’hébétude tout asiatique, peut-être analogue à celle que recherche le tireur à l’arc : un oubli profond du corps et du but à atteindre, un esprit vide, parfaitement vide, ouvert, disponible, une attention intacte mais flottant librement au-dessus des vicissitudes de l’existence, des contingences du puzzle et des embûches de l’artisan.

Dans ces instants-là Bartlebooth voyait sans les regarder les fines découpes de bois s’encastrer très exactement les unes dans les autres et pouvait, prenant deux pièces auxquelles il n’avait jamais prêté attention ou dont il avait peut-être juré pendant des heures qu’elles ne pouvaient matériellement pas se réunir, les assembler d’un geste.

Cette impression de grâce durait parfois plusieurs minutes et Bartlebooth avait alors la sensation d’être un voyant : il percevait tout, il comprenait tout, il aurait pu voir l’herbe pousser, la foudre frapper l’arbre, l’érosion meuler les montagnes comme une pyramide très lentement usée par l’aile d’un oiseau qui l’effleure : il juxtaposait les pièces à toute allure, sans jamais se tromper, retrouvant sous tous les détails et artifices qui prétendaient les masquer, telle griffe minuscule, tel imperceptible fil rouge, telle encoche aux bords noirs qui lui auraient, de tout temps, désigné la solution s’il avait eu des yeux pour voir :
en quelques instants, porté par cette ivresse exaltante et sûre, une situation qui n’avait pas bougé depuis des heures ou des jours et dont il ne concevait même plus le dénouement, se modifiait du tout au tout : des espaces entiers se soudaient les uns aux autres, le ciel et la mer retrouvaient leur place, des troncs redevenaient branches, des oiseaux vagues, des ombres goémon.

Ces instants privilégiés étaient aussi rares qu’ils étaient enivrants et aussi éphémères qu’ils semblaient efficaces.


Très vite Bartlebooth redevenait comme un sac de sable, une masse inerte rivée à sa table de travail, un demeuré aux yeux vides, incapables de voir, attendant pendant des heures sans comprendre ce qu’il attendait. Il n’avait ni faim ni soif, ni chaud ni froid ; il pouvait rester sans dormir plus de quarante heures, sans rien faire d’autre que prendre une à une les pièces non encore rassemblées, les regarder, les retourner et les reposer sans même essayer de les placer, comme si n’importe quelle tentative devait être inexorablement vouée à l’échec.
 
Dernière édition:
Les novices en sont au tout début de leur initiation et doivent triompher d’épreuves préliminaires
au cours desquelles ils doivent apprendre à s’absorber dans la contemplation d’un objet
— matériel ou mental — parfaitement trivial, au point d’en oublier toute sensation, futelle la plus douloureuse :


Quant à l’objet de leur méditation, il diffère pour chacun des trois

Le troisième, qui est une vedette — française — de la chanson, est en face d’un volumineux ouvrage traitant de l’art culinaire,
un de ces livres que l’on a coutume de mettre en vente au moment des fêtes de fin d’année.
Le livre est posé sur un pupitre à musique. Il est ouvert sur une illustration représentant une réception donnée en 1890 par Lord Radnor
dans les salons de Longford Castle. Sur la page de gauche, encadrée de fleurons modern-style et d’ornements en guirlande, est donnée une
recette de MOUSSELINE AUX FRAISES

Prendre trois cents grammes de fraises des bois ou des quatre-saisons.
Les passer au tamis de Venise. Mélanger avec deux cents grammes de sucre en glace.
Mélanger et incorporer à l’appareil un demi-litre de crème fouettée très ferme.
Remplir de cet appareil de petites caisses rondes en papier et mettre à rafraîchir deux heures dans une cave à glace légèrement sanglée.
Au moment de servir, placer une grosse fraise sur chaque mousseline.



Il y a quatre tableaux sur les murs.
Le premier est une nature morte qui, malgré sa facture moderne,
évoque assez bien ces compositions ordonnées autour du thème des cinq sens,
si répandues dans toute l’Europe de la Renaissance à la fin du XVIII e siècle :
sur une table sont disposés un cendrier dans lequel fume un havane,
un livre dont on peut lire le titre et le sous-titre — La Symphonie inachevée, roman — mais dont le nom de l’auteur reste caché,
une bouteille de rhum,
un bilboquet et,
dans une coupe, un amoncellement de fruits séchés, noix, amandes, oreillons d’abricots, pruneaux, etc.
 
voir commentaire ci dessu sur nature morte sur les 5 SENS et presence de l'echiquier :

Nature morte à l'échiquier de Lubin Baugin
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_mode_d'emploi#/media/Fichier:Lubin_Baugin_002.jpg

Il reste de ces splendeurs une nature morte représentant un luth sur une table :
le luth est tourné vers le ciel, en pleine lumière, cependant que sous la table, presque noyé dans l’ombre, on discerne son étui noir renversé ; un lutrin en bois doré, abondamment ouvragé, portant l’estampille controversée de Hugues Sambin, architecte et ébéniste dijonnais du XVI e siècle ;



https://www.bladi.info/threads/prophete-model-suivre.484875/page-2#post-16276716

Les dix paires de la contrainte "livre/tableau"
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_mode_d'emploi#L’anodin_et_le_romanesque



 
Dernière édition:
tableau ci dessu manque miroir :

C’est une salle de bains, peinte en orange mat. Sur le bord de la baignoire, une grande coquille de nacre, provenant d’une huître perlière, contient un savon et une pierre ponce. Au-dessus du lavabo, il y a un miroir octogonal encadré de marbre veiné. Entre la baignoire et le lavabo, un cardigan de cashmere écossais et une jupe à bretelles sont jetés sur un fauteuil pliant.

les 3 fleurs et le valet de trefle:

Au-dessus, sur une feuille d’un format à peu près identique, trois œillets dans un vase de verre à corps sphérique, à col court,
avec pour seule légende « PEINT AVEC LA BOUCHE ET LES PIEDS » et, entre parenthèses, « aquarelle véritable ».

on retrouve les 4 sens + le luth ou la feuille de symphonie inachevé :


Restés seuls dans le petit jour blême, les quatre jeunes gens, car tous quatre étaient jeunes à l’époque, firent l’inventaire de leurs richesses.
Flora Champigny avait au fond de son sac un restant de noisettes grillées qu’ils se partagèrent, ce qu’ils regrettèrent aussitôt car leur soif s’en trouva accrue. Valène avait un briquet et Monsieur Jérôme des cigarettes ; ils en allumèrent quelques-unes, mais de toute évidence ils auraient préféré boire. Raymond Albin proposa de passer le temps en faisant une belote et sortit de ses poches un jeu graisseux, mais il s’aperçut aussitôt qu’il y manquait le valet de trèfle.

etc ...


Bartlebooth devait, pour trouver cet angle à vrai dire presque mais pas vraiment tout à fait droit, cesser de le considérer comme la pointe d’un triangle, c’est-à-dire faire basculer sa perception, voir autrement ce que fallacieusement l’autre lui donnait à voir et, par exemple, découvrir que l’espèce d’Afrique à reflets jaunes qu’il tripotait sans savoir où la placer occupait exactement l’espace qu’il croyait devoir remplir avec une sorte de trèfle à quatre feuilles aux tons mauves éteints qu’il cherchait partout sans le trouver. La solution était évidente, aussi évidente que le problème avait semblé insoluble tant qu’il ne l’avait pas résolu, de même que dans une définition de mots croisés — telle la sublime « du vieux avec du neuf », en onze lettres, de Robert Scipion — on va chercher partout où ce n’est pas ce qui est très précisément énoncé dans la définition même, tout le travail consistant en fait à opérer ce déplacement qui donne à la pièce, à la définition, son sens et rend du même coup toute explication fastidieuse et inutile.
 
Dernière édition:
Dans La Vie Mode d'Emploi de Georges Perec
Dans La Vie mode d'emploi17 de Georges Perec, paru en 1978, la Nature Morte à l'échiquier fait partie des tableaux donnant lieu à des « Allusions et détails »18, parfois très minces, qui se répartissent dans dix chapitres:

  • chapitre 15 : « …et une partition de musique, d'un format à l'italienne, ouverte. » (p. 8519)
  • chapitre 30 : « …le seul objet véritablement précieux qu'il eût jamais possédé: une mandore du xviie siècle… » (p. 179)
  • chapitre 31 : « Un livre d'art de grand format, intitulé Ars Vanitatis, est ouvert sur ses genoux, montrant une reproduction en pleine page d'une de ces célèbres Vanités […] : […] d'attributs se rapportant aux cinq sens […] : le goût […] remplaçant le classique verre de vin; […] l'odorat enfin, n'est pas évoqué par les traditionnels bouquets […] d'œillets… » (p. 181)
  • chapitre 38 : « …et sortit de ses poches un jeu graisseux, mais il s'aperçut aussitôt qu'il y manquait le valet de trèfle. » (p. 221)
  • chapitre 55 : « …sur des tranches grillées de ce pain rond utilisé pour les pan bagnats.» et « …d'une importante charcuterie de Pithiviers… » (p. 323)
  • chapitre 60 : « …trois œillets dans un vase de verre à col sphérique, à col court, avec pour seule légende “PEINT AVEC LA BOUCHE ET LES PIEDS”… » (p. 359)
  • chapitre 63 : « …est accrochée une aumônière, une bourse de cuir vert fermée par un cordonnet de cuir noir… » (p. 379)
  • chapitre 68 : « un échiquier de voyage, en cuir synthétique… » (p. 407)
  • chapitre 80 : « …et une assiette octogonale en étain… » (p. 480)
  • chapitre 95 : « …le très beau verre de cristal taillé… » (p. 570)



Ces sources d'inspiration ne sont bien sûr pas les seules, et de nombreuses autres œuvres y figurent. Parmi les livres, on peut citer : L’Aleph22,
Un champion de jeûne de Franz Kafka42,
Contre Sainte-Beuve43,
Le Testament d'un excentrique44, L
es verts champs de moutarde de l’Afghanistan
de Harry Mathews45,
Nouvelles Impressions d’Afrique de Raymond Roussel43,
Tristes tropiques46,
Les Villes invisibles47
et bien d'autres.
 
Dernière édition:
jeu de verre de perle herman hesse :
http://www.babelio.com/livres/Hesse-Le-Jeu-des-perles-de-verre/8364


https://www.bladi.info/threads/lexique-concepts-clef-pensees.475077/#post-16144981
https://www.bladi.info/threads/responsabilite-choix-libre-choix.425163/#post-14330578
https://www.bladi.info/threads/cherche-classe-thematiquement.441396/#post-16144975


"Qu'adviendrait-il si, un jour, la science, le sens du beau et celui du bien se fondaient en un concert harmonieux ?
Qu'adviendrait-il si cette synthèse devenait un merveilleux instrument de travail,
une nouvelle algèbre, une chimie spirituelle
qui permettrait de combiner, par exemple, des lois astronomiques avec une phrase de Bach et un verset de la Bible,
pour en déduire de nouvelles notions qui serviraient à leur tour de tremplin à d'autres opérations de l'esprit ?
"



 


https://diacritik.com/2019/02/11/pierre-bayard-resoudre-les-cold-cases-litteraires-la-verite-sur-dix-petits-negres/

Vous qui pensiez connaître l’affaire pour avoir lu Dix petits nègres et le nom de l’assassin nommément désigné par Agatha Christie, révisez votre jugement : Pierre Bayard a mené une contre-enquête tout aussi minutieuse que malicieuse et son verdict est sans appel. The truth is out there, la vérité est ailleurs, conclusion à laquelle les dénouements des épisodes d’X-Files nous a habitués. Retour sur l’un des plus célèbres cold cases de l’histoire littéraire, avec l’inspecteur Bayard, le temps d’un grand entretien.



https://www.bladi.info/threads/prophete-model-suivre.484875/page-2#post-16276716


http://escarbille.free.fr/vme/?lmn=27&zz=1

chapitrecontraintevaleurtexte
57-ch. de bonne,11/Orlowska​
elle essuie une petite suspension aux branches de cuivre ajouré qui semble une copie en réduction d'un lustre d'intérieur hollandais
82-Gratiolet,2/chambre​
Au dessus du lit, présence surprenante dans cette chambre d'adolescente, est accroché un théorbe à caisse ovale
96-Dinteville,3/salle de bain​
Au pied du lit il y a des mules à semelles de bois
98-Réol,2/chambre​
un grand miroir de soixante-dix-huit centimètres
79-escaliers,11​
une sorte de petit barbet à poils frisés nommé Scrambled Eggs
99-Bartlebooth,5/bureau​
un homme de la Renaissance , au visage en lame de couteau,
portant un chapeau à larges bords et un long manteau de fourrure
78-escaliers,10​
des sortes de socques en bois maintenus au pied par une large lanière de cuir
37-Louvet,1/salle​
alcôve tendue de rideaux rouges
39-Marcia,3/chambre/(Massy)​
la suite des petites gravures […] était l'oeuvre de Jeanne de Chénany
76-caves,4/Beaumont/.​
photographie de mariage de Fernand de Beaumont et de Véra Orlova […] , lui prenant dans sa main la main ouverte qu'elle lui tend
 
Dernière édition:


Le Saint Jérôme d'Antonello est une référence picturale présente dans l'œuvre de Georges Perec, qui en fait une description détaillée dans Espèces d'espaces27, au chapitre « L'espace » (« La conquête de l'espace », 2).

Il fait également partie des dix tableaux qui, dans La Vie mode d'emploi, donnent lieu à des « Allusions et détails » répertoriés dans son « Cahier des charges28 », et qui sont parfois très minces :


  • préambule : « un oranger nain » (p. 1829), et peut-être, quoique non noté dans le « Cahier des charges », « un pupitre avec un livre ouvert » (p. 17)
  • chapitre 1 : « une sorte de récipient en cuivre sans anses » (p. 20)
  • chapitre 7 : « un coffre Renaissance » (p. 46)
  • chapitre 21 : « [un mouchoir] rouge [noué aux quatre coins qui évoque vaguement] une calotte de cardinal » (p. 107)
  • chapitre 25 : « la serviette de lin bise à franges, à double bordure bistre, pendue à un clou [derrière la porte] » (p. 146)
  • chapitre 27 : « les deux pots à pieds coniques, décorés de chevrons noirs et blancs, plantés de touffes bleuâtres [de romarin] […], avec ses [fausses] fleurs d’oranger » (p. 159)
  • chapitre 33 : « cet homme manifestement presbyte, en train de lire un livre posé sur un pupitre incliné » (p. 205)
  • chapitre 43 : « Anton Tailor & Shirt-Maker 16 bis, avenue de Messine Paris8e EURope 21-45 surmontant une silhouette de lion » (p. 244)
  • chapitre 44 : le chapitre reprend le Préambule, et donc l'allusion au « pupitre avec un livre ouvert » (p. 250) et à « l'oranger nain » (p. 251). Il ajoute aussi (non noté dans le Cahier des charges) « un magnifique paon [en train de faire la roue] » (p. 251)
  • chapitre 51 : « [l'antique] lion [de pierre] » (p. 292), qui se retrouve au chapitre 59 : « un lion [de pierre] » (p. 350)
  • chapitre 53 : « Sa minutie, son respect, son habileté, étaient extraordinaires. Dans un cadre long de quatre centimètre et large de trois, [elle] faisait entrer un paysage tout entier avec un ciel bleu pâle parsemé de petits nuages blancs, un horizon de collines mollement ondulées [aux flancs couverts de vignes, un château], deux routes au croisement desquelles galopait un cavalier vêtu de rouge monté sur un cheval bai, [un cimetière avec deux fossoyeurs portant des bêches], un cyprès, des oliviers, une rivière bordée [de peupliers] avec trois pêcheurs assis au bord des rives, et, dans une barque, deux tout petits personnages vêtus de blanc. » (p. 309)
  • chapitre 65 : « sur le sol, un spectaculaire carrelage, alternance de rectangles blancs, gris et ocre parfois décorés de motifs en losange » (p. 394)
  • chapitre 66 : « quelques livres enluminés avec des reliures et des fermoirs de métal incrustés d’émaux, […] une étonnante gravure […] représentant à gauche un paon (peacock), vu de profil, épure sévère et rigide où le plumage se ramasse en une masse indistincte et presque terne et auquel seuls le grand œil bordé de blanc et l’aigrette en couronne donnent un frisson de vie » (p. 397)
 

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Dans La Vie mode d'emploi49 de Georges Perec, Les Ambassadeurs de Holbein font partie des « Allusions et détails »50, parfois très minces, réparties dans onze chapitres, et qui reprennent largement l'article de Michel Butor consacré au tableau dans Répertoire III :

  • chapitre 3 : « …un morceau de bois flotté dont la forme évoque assez précisément une racine de ginseng » (p. 29) et « donnée en 1890 par Lord Radnor dans les salons de Longford Castle » (p. 3051)
  • chapitre 14 (Dinteville, 1) : le titre, et un des personnages de ce chapitre (p. 77) renvoient bien sûr au commanditaire du tableau
  • chapitre 36 : « C'est un industriel allemand, nommé Herman Fugger… » (du nom de la famille des banquiers de Charles Quint, qui dominait la ville d'Augsbourg, où Holbein est né) (p. 216)
  • chapitre 46 : « …une carte postale qui représentait un globe terrestre que son manche en bois tourné faisait ressembler à une toupie. C'était un des premiers globes connus, celui que Johannes Schœner, un cartographe ami de Copernic, avait exécuté en 1520 à Bamberg, et qui était conservé à la Bibliothèque de Nuremberg. » (p. 266)
  • chapitre 59 : « Le sol, peint avec une précision extrême, est un carrelage géométrique dont les motifs reproduisent la mosaïque de marbre, apportée de Rome vers 1268 par des artisans italiens pour le chœur de l'Abbaye de Westminster dont Robert Ware était alors abbé. » (p. 351)
  • chapitre 75 : « …à l'occasion de la nouvelle sortie aux Ambassadeurs de son film » (p. 448) et « Le Seigneur de Polisy, tragédie de Raymond Guiraud… » (p. 451)
  • chapitre 81 : « …un béret orné de l'ancienne médaille de l'Ordre de Saint-Michel, représentant l'Archange en train de terrasser le Dragon » (p. 485)
  • chapitre 85 : « …les colles historiques: Qui était l'ami de John Leland ? » (p. 508)
  • chapitre 89 : « Il reste de ces splendeurs une nature morte représentant un luth sur une table: le luth est tourné vers le ciel, cependant que sous la table, presque noyé dans l'ombre, on discerne son étui noir renversé » (p. 545)
  • chapitre 91 : « Quelques objets plus identifiables émergent çà et là de ce bric-à-brac: un goniomètre, sorte de rapporteur en bois articulé, réputé avoir appartenu à Nicolas Kratzer » (p. 556)
  • chapitre 96 (Dinteville, 3) : « Mais deux ans environ après son installation à Lavaur… » (p. 575)
 
5Conversions de Harry MathewsLes Ménines


Au cours d'une soirée donnée par un Américain millionnaire et érudit, le narrateur des Conversions gagne une herminette.
Détenteur de cet objet insolite, le narrateur se découvrira un jour légataire d'une fortune fabuleuse...
Mais il lui faut au préalable élucider trois énigmes gravées sur le manche de la hache.
D'un mot à l'autre sa quête le conduit à travers le monde.



 

 

 
W

 
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La lettre W détermine la tragédie et le climax de l'intrigue,
faisant apparemment référence à l'île W dans un autre roman de Perec W ou le Souvenir d'enfance.
Le W fait aussi référence au troisième personnage symbolique de l'œuvre, Gaspard Winckler qui a accompagné Bartlebooth dans sa quête et la destruction programmée de ses œuvres, cette dernière étant elle aussi une illusion ainsi que le montre le dernier chapitre du roman :
« C'est le vingt-trois juin mille neuf-cent-soixante-quinze et il va être huit heures du soir. Assis devant son puzzle, Bartlebooth vient de mourir. Sur le drap de la table, quelque part dans le ciel crépusculaire du quatre cent trente-neuvième puzzle, le trou noir de la seule pièce non encore posée dessine la silhouette presque parfaite d'un X. Mais la pièce que le mort tient entre ses doigts a la forme, depuis longtemps prévisible dans son ironie même, d'un W19. »

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