L'UE veut prévenir le radicalisme

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Sinear
  • Date de début Date de début
En temps de crise l'astuce des gouvernants malhonnêtes est de désigner deux "ennemis":
- un ennemi extérieur: l'Iran? Israël? la France? ....
- un ennemi intérieur: les chômeurs fainéants/profiteurs? Les spéculateurs financiers? ....

C'est leur façon de détourner l'attention des citoyens des sujets qui fâchent.

C'est le classique du divide et impera, premier semestre de science po, je dirais... Ils ont quand meme tous lu leur Machiavelli. ;)
 
Je peux comprendre qu'un irakien devienne extrémiste parce des membres de sa famille sont décédés a cause de l'invasion US , mais un autre qui est né et a vécu en europe je comprends pas...
 
Eh oui... je l'observe tres directement. Mais ne t'en fais pas pour la Chine: l'economie US est deja entierement dans la poche des entreprises chinoises. Quand on doit autant d'argent a un investisseur, on ne peut pas se payer le luxe de le critiquer trop fort. ;)

Encore moins quand cet investisseur liquide ses bons du trésor libellés en $.
 
Oui. Mais ce radicalisme est, comme tu dis, alimente et encourage par le radicalisme ethnique de l'extreme droite. Ces islamistes essayent de construire une societe utopique (je dirais plutot dystopienne pour tous ceux qui n'adherent pas a l'ideologie) qui fait une claire distinction entre ceux qui l'acceptent et en font parti, et ceux qui la refusent.

Cette distinction radicale elle-meme entre "in-group" et "out-group" est l'equivalent de la distinction que fait l'extreme droite entre "l'ethnie locale" et "l'etranger." Dans les deux cas, il s'agit d'une ideologie qui fonctionne de la meme maniere: c.a.d. d'une maniere exclusiviste du genre "nous vs. eux". C'est le contraire du principe inclusiviste de la societe moderne du "nous faisons tous parti de la societe malgre notre diversite".

Que les extrémismes s'alimentent les uns les autres est une chose. Tous ne sont cependant pas subconséquents. D'autre part, si le terreau de l'extrémisme a souvent pour origine le sentiment de frustration (peu importe de quel ressort, psychologique, sexuel, social ou politique) cela n'est pas une norme configurative pour autant, encore moins du passage à l'acte. La question de la base intellectuelle sur laquelle se fixe l'affect est élémentaire pour comprendre ses manifestations dans le temps et dans l'espace.

C'est ici que la critique de la religion intervient, sans retour sur les ressorts criminogènes des sources dogmatiques par les croyants eux-mêmes, la lutte contre les inégalités, la modification des rapports nord-sud, la réaffirmation de l'Etat-Nation ne suffiront pas à enrayer cette dynamique cyclique.

Intention louable de Bruxelles, il faudrait mêler ambition et réactivité au rythme où se developpe le ressentiment dans un contexte de déliquescence économique et sociale majeure.
 
la ou ta comparaison ne tient pas vraiment, c'est parce que certains criteres ne sont pas les memes. Par exemple, les Juifs europeens n'avaient pas derriere eux 1,5 milliards (!) de Juifs dans des Etats-nations pour les accueillir et proteger (certes, ils ont trouve refuge en Turquie, au Maroc etc..., mais la n'est pas le point). Si le radicalisme anti-musulman devenait vraiment serieux comme l'antisemitisme des annees '30, ne crois pas que le monde restera passif a une renaissance des camps de concentration et des chambres a gaz. Et je ne fais pas uniquement allusion a une riposte economique monstre..., mais aussi a des reactions plus musclees.

Ceci dit, oui, le radicalisme monte. Ca fait peur, car pour l'instant, on se trouve encore sur la partie croissante de la courbe et que le point extreme n'est pas encore atteint. :(

J'apporterai quelques bémols à tes propos. D'abord les 1,5 milliard de Musulmans dans le monde ne sont en rien une garantie pour la sécurité des Musulmans en Europe, pour différentes raisons qu'il serait trop long d'énumérer ici. Mais surtout parce que l'extermination des Musulmans n' jamais été un discours des droites extrêmes en Europe, qui envisagent davantage un départ musclé (genre "la valise ou le cercueil" pour appeler des souvenirs ;)). Tu me diras que la "solution finale" n'a fait partie d'aucune promesse de campagne électorale et qu'elle a pourtant été appliquée, mais par des nazis en guerre et à l'idéologie autrement plus "hard" que celles de nos extrémistes...
Mais revenons à nos moutons: les extrémismes politique et religieux qui se développeraient.
Souvent les Musulmans accusent les médias de faire "monter la sauce" par des articles mettant le focus sur tels ou tels exemples, pourtant ultra minoritaires chez les Musulmans. Et cette accusation n'est certainement pas sans fondements.
Mais Marianne la semaine dernière est allée à contre-courant de cette "dramatisation" de l'actualité qui fait si bien vendre les journaux: non pas au sujet de la montée d'un Islam radical, mais au sujet de la montée de l'extrême-droite en Europe.
Je cite:"Les médias inventent une fièvre populiste en Europe ( ...)Partant d'un exemple précis, la Suède ces temps-ci, nombre de médias posent le diagnostic d'une montée irrémédiable des extrêmes droites européennes. Une fièvre populiste à relativiser. Dans le détail, les partis de la droite extrême sont souvent installés depuis longtemps dans le paysage et influencent le discours de la droite traditionnelle ou relativement détachés des partis pris idéologiques de l'extrême droite traditionnelle. (...) Suède, Belgique, Pays-Bas, Autriche, Danemark, Bulgarie, France. L’Europe entière est peu à peu gangrenée par une poussée de fièvre xénophobe si l’on en croît les éditorialistes, toujours prompts à deviner la lame de fond à venir. Et chacun de diagnostiquer l’irrémédiable vague nationalo-populiste qui s’abat sur l’Europe."
Suite plus bas...
 
Je vous laisse lire la suite de l'article trop long pour entrer dans le format imposé ici, mais on peut retenir les chiffres suivants:
Scores des partis d'extrême-droite et populistes aux dernières élections législatives en Europe:
Suède: 5,7%
Danemark: 13,9%
Pays-bas: 15,5%
Belgique:8,2%
France: 4,3%
Autriche: 28,2%
Italie: 8,3%
Finlande: 4,1%
Allemagne: 2%
Pologne: 2,8%
Slovaquie: 5,1%
Roumanie: 3,2%
Bulgarie: 9,4%
Grèce:5,6%
Hongrie:16,7%
Marianne analyse ces chiffres (voir lien ci-dessous).
Je continue la lecture de l'article:
"Selon Jean-Yves Camus : « Il est difficile de parler d'une vague nationale-populiste en Europe actuellement. Au contraire. Comme on a encore pu le voir avec les Pays-Bas, la République tchèque ou la Hongrie, les électeurs font souvent le choix de formations de la droite classique qui promettent des mesures d'austérité. Bref, la crise ne favorise pas obligatoirement l'extrême-droite ». (...)
Hubert Védrine estime que l’excès de fédéralisme européen et la surenchère européiste ont « alimenté inutilement la méfiance des peuples ». Ecolos, gauchistes atlantistes, libéraux, rêvaient alors des Etats-Unis d’Europe : « je comprends que certains aient pu voir à un moment historique donné, dans le fédéralisme, un moyen d’extirper le nationalisme en Europe », surtout après l’horreur de la Seconde Guerre mondiale et les catastrophes idéologiques que ce siègle a engendrées. « Les inspirateurs de la construction européenne ont donc fait du rejet absolu du nationalisme leur fil conducteur » or, et faute d'alternative, la nation reste la seule forme politique de l'Europe contemporaine. Le fédéralisme, qui souhaite l’avènement « d’une seule nation européenne nie l’attachement normal de chacun à sa patrie. À la recherche d’un être philosophique pur et parfait, ils auraient voulu qu’entre l’individu et l’universel, il n’y ait rien. C’est la négation par des élites abstraitement universalistes du caractère normal de ce besoin qui nourrit les extrêmes ».
Source:
http://www.marianne2.fr/Les-medias-inventent-une-fievre-populiste-en-Europe_a198207.html

A l'arrivée, on aurait donc deux extrémismes dressés l'un contre l'autre et se nourrissant non du réel, mais de l'image que les médias donnent des uns et des autres. Par réaction au rejet de l'extrême-droite, des Musulmans jouent à fond la "carte identitaire", musclant leur visibilité, pendant que l'extrême-droite utilise ces "maladresses" pour racoler un électorat...
 
Je vous laisse lire la suite de l'article trop long pour entrer dans le format imposé ici, mais on peut retenir les chiffres suivants:

Merci pour l'article.

Ce qui m'interesserait vivement, ce sont les chiffres relatifs par rapport aux elections precedentes (le pourcentage de changement).

A l'arrivée, on aurait donc deux extrémismes dressés l'un contre l'autre et se nourrissant non du réel, mais de l'image que les médias donnent des uns et des autres. Par réaction au rejet de l'extrême-droite, des Musulmans jouent à fond la "carte identitaire", musclant leur visibilité, pendant que l'extrême-droite utilise ces "maladresses" pour racoler un électorat...

Tout a fait d'accord ici!
 
Merci pour l'article.

Ce qui m'interesserait vivement, ce sont les chiffres relatifs par rapport aux elections precedentes (le pourcentage de changement).

L'article aborde cet angle "historique":
"Si pour monter un dossier lourd et sérieux sur l’extrême droite, il est bon d’accumuler les exemples. La méthode vaut à l’inverse. Est-il utile de parler du Front national qui, depuis 1984 –alors qu’il n’avait jamais dépassé la barre des 1%- dépasse depuis régulièrement les 10%, pour atteindre 16,86% à la présidentielle de 2002. Aux régionales de 2010, le FN affichait encore 11,42% au premier tour. Une « montée en puissance » dans la droite ligne des scores qu’il réalise depuis maintenant…25 ans. "
"En Autriche, alors qu’il y a tout juste deux ans, la coalition des frères ennemis de l’extrême Jörg HaIder et Heinz-Christian Strache frisait les 30% ( !), les élections d’avril pour le poste honorifique de chef de l’Etat ont vu la candidate d’extrême droite recueillir 15% des suffrages.
Score qualifié d’échec d’autant que seulement…trois candidats étaient en course. La campagne de Barbara Rosenkranz a même été jugée trop extrémiste par les observateurs. Encore plus récemment, le parti d’extrême droite FPÖ a obtenu 10,83% des suffrages dans le land de Styrie, doublant ses voix par rapport à 2005 (4,56%) mais bien loin de ses résultats des années 1990-2000 où le parti affichait des scores de 17%."
Et d'autres analyses concernant d'autres pays...
 
En Belgique francophone le FN n'a plus d'élu.
Le parti de Modrikanem a un élu.

En Flandre le Vlaams Blok devenu Vlaams Belang (droite nationaliste et peu favorable à l'immigration marocaine) a perdu un paquet d'élus et vit des disputes internes.
 
Il faut noter que les scores des partis institutionnels ne sont pas un instantané de l'état des lieux politique et militant d'un pays ou d'une région. La réalité du radicalisme politique en Europe est bien plus complexe. Ces chiffres ne mesurent pas le développement et l'impact communautaire des groupes clandestins, c'est-à-dire les plus extrêmes, ceux-là même qui ne se retrouvent pas nécessairement dans les rassemblements étatiques, jugés policés. Cette grille d'analyse réductrice biaise à mon avis la réalité du phénomène. Il aurait fallut par exemple croiser les chiffres de l'explosion du nombre d'agressions à caractère raciste, xénophobe ou homophobe dans ce même espace, ou mettant en exergue la prolifération de groupuscules paramilitaires, milices, ligues et autres associations affinitaires particulièrement actifs. Par ailleurs l'extrémisme religieux ne privilégie pas la participation éléctorale comme expression de ses idéaux politiques. Si la dynamique décrite par Marianne est globalement juste du point de vue statistique, elle ne dit rien du climat social et politique concret européen. Comme le post initial soulevait la question de la lutte contre l'extrémisme à l'échelle européenne je pense que l'article peut être trompeur si on transpose ses conclusions qui concernent le populisme à visée éléctorale à l'étude, plus large, du repli identitaire et de l'extrémisme politique.
 
Il faut noter que les scores des partis institutionnels ne sont pas un instantané de l'état des lieux politique et militant d'un pays ou d'une région. La réalité du radicalisme politique en Europe est bien plus complexe.

On est bien d'accord et on a toujours dit en France que Le Pen était loin de faire le plein des voix des racistes...Dans le cas contraire, il aurait été président depuis longtemps.
Il existe apparemment peu de sources sur l'augmentation des crimes racistes en Europe; je n'ai trouvé en cherchant vite que ce site et cet article de fin 2007:
http://www.libertysecurity.org/article1604.html
Il a au moins le mérite de dresser un état des lieux, ou plutôt de rappeler la difficulté à le faire avec précision:
"La lutte contre le racisme, une lutte de longue haleine. Les données manquent cruellement. Pourtant, parmi les 11 bons élèves européens qui comptabilisent les crimes racistes perpétrés sur leur territoire, 8 ont enregistré, l’année dernière, une augmentation des incidents xénophobes. C’est ce qui ressort du premier rapport publié par la toute nouvelle Agence des Droits Fondamentaux, et présenté lundi en commission des libertés civiles. Selon les mots du rapport, « la violence et les crimes racistes restent une maladie sociale grave à travers l’Europe ».
Et plus loin:
"Seul bon élève européen en matière d’enregistrement des données : le Royaume-Uni. A lui seul, il a compilé plus de rapports sur des actes racistes que les 26 autres pays européens réunis. Un modèle à suivre ?"
Il faut toutefois, avant de jeter la pierre un peu vite aux européens, se rappeler qu'ils ont subi de plein fouet une politique libérale, menée aussi bien par des gouvernements de droite comme de gauche, qui s'est traduite par une génération qui vit plus difficilement que la précédente...ce qui n'était peut-être pas arrivé depuis le début de la révolution industrielle.
 
L'UE emboîte le pas des usa sur la nouvelle guerre contre l'islamisme, hier c'était le communisme et demain, ils passeront à autre chose tout en continuant au nom du sacro-saint capitalisme à entretenir des liens commerciaux étroits avec des pays comme la Chine ou l'arabie saoudite......c'est la monnaie qui dirige le monde, le reste n'est que foutaise et supercherie !!
 
L'UE emboîte le pas des usa sur la nouvelle guerre contre l'islamisme, hier c'était le communisme et demain, ils passeront à autre chose tout en continuant au nom du sacro-saint capitalisme à entretenir des liens commerciaux étroits avec des pays comme la Chine ou l'arabie saoudite......c'est la monnaie qui dirige le monde, le reste n'est que foutaise et supercherie !!

Ça n'était pas facile en Europe avec l'immigration musulmane bien avant que les USA fassent dans l'islamophobie...
 
Retour
Haut