Marche pour Gaza le dimanche 27 décembre à Paris

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La marche pour la liberté de Gaza est-elle menacée ?
publié le jeudi 24 décembre 2009

Nahla Chahal

Une semaine avant le lancement de la Marche pour la « Liberté de Gaza », le comité international d’organisation de l’initiative s’est vu signifier de la part du Ministère des Affaires Etrangères égyptien que « la frontière restera fermée jusqu’au mois prochain ».

Cette réponse a cela de surprenant qu’elle fait suite à de longues négociations, ayant duré plus de deux mois, entre les autorités égyptiennes et le comité international qui représente l’ensemble des délégations venues du monde entier. Ces négociations se sont déroulés dans la plus grande coopération.

Ce comité est à la tête de l’appel lancé pour cette Marche qui vise à commémorer le premier anniversaire de l’agression israélienne sur Gaza. Cette marche est marqué par son caractère non violent et essentiellement humanitaire et vise à observer la situation à Gaza « Un an après », à se rendre apporter à ses habitants un message de solidarité, et à les soutenir face à une situation épouvantable.

L’identité et les informations personnelles de chaque participant, dont le nombre a atteint près de mille cinq cent personnes, ont été réclamés et transmises aux autorités égyptiennes. Tout comme il leur a été demandé de se soumettre à l’ensemble des conditions et méthodes de travail décidées par les autorités égyptiennes, ce qui a été fait par tout le monde.

Chaque participant a lourdement investi aussi bien dans les billets d’avion que dans les frais d’hébergement, eux qui viennent de toutes les régions du continent américain, d’Europe, d’Inde, du Japon. D’ailleurs se trouvent parmi eux de nombreuses personnalités intellectuelles, artistiques et politiques, les représentants d’organisations qui travaillent depuis de nombreuses années à construire la solidarité avec la Palestine mais aussi de simples citoyens touchés par la souffrance du peuple palestinien.
 
Une Palestine indépendante et prometteuse est en cours de formation,
avec l'aide d'Israël

Par Tom Gross, ex correspondant à Jérusalem du Sunday Telegraph

Publié par le Wall Street Journal, le 12 décembre 2009.

Traduit par Albert Soued,

On ne peut plus écouter la radio, regarder la télé ou lire un journal sans qu'un expert ou un autre vous assène avec pessimisme que les perspectives de paix entre Israéliens et Palestiniens sont sombres, ou vous décrive les conditions de vie déplorables des Palestiniens…. Même les journalistes neutres répètent cette triste fable indéfiniment. J'ai entendu l'autre soir le correspondant au Caire de la BBC World Service, Mr Christian Fraser, répéter 3 fois en 45 minutes "Peu de choses ont changé sur le terrain pour le peuple palestinien"

Or rien n'est plus éloigné de la vérité que ces racontars. Je venais de passer cette journée-là à Naplouse, la plus grande ville de Cisjordanie. La ville grouille d'énergie, de vie et de signes abondants de prospérité. En fait, je n'avais jamais vu cela avant, alors que je couvre cette région depuis des années. Alors que j'étais assis dans le bureau cossu d'Ahmed Aweidah, le mielleux banquier formé en Angleterre qui dirige le Stock exchange Palestinien, ce dernier m'informe que la Bourse de Naplouse est la 2ème la plus performante au monde en 2009, après Shanghai. (je précise ici que le bureau de Mr Aweidah donne directement sur le palais résidentiel du milliardaire palestinien Mounib al Masri, l'homme le plus riche de la Cisjordanie)

Je rencontrais un peu plus tard Bashir al Shakah, directeur du reluisant nouveau cinéma de la ville, où 4 des tout derniers succès de Hollywood étaient projetés ce jour-là. "La plupart des séances sont pleines longtemps à l'avance", me dit-il fièrement ajoutant qu'il avait déjà tenu un festival du film, depuis juin, mois d'ouverture.

Errant dans le centre ville, je voyais la foule saturer magasins et restaurants, les voitures somptueuses circulant lentement. A vrai dire, il y avait certainement plus de Mercedes et de BMW que dans les rues de Tel Aviv ou de Jérusalem. Mais plus important encore, nous avons conduit de Jérusalem à Naplouse sans rencontrer un seul poste de contrôle ! Le gouvernement de Benjamin Netanyahou les a supprimés, du fait que ces dernières années les services de Sécurité Israéliens ont été autorisés et ont réussi à restaurer la paix et la sécurité pour les habitants de Cisjordanie et qu'il a créé les conditions pour qu'un boom économique ait lieu (1)

De même, à Hébron les boutiques et les restaurants étaient pleins, et j'étais vraiment surpris de voir sur les collines environnantes surgir des villas comparables à celles de la Côte d'Azur ou de Bel Air. A Ramallah, la vie est encore meilleure, car là il est pratiquement impossible d'avoir une table dans un bon restaurant. Des immeubles flambant neufs, des banques, des agents de change, des concessionnaires de voitures de luxe, et des clubs de mise en forme sont partout. A Qalqilya, une ville proche de Nétanya, réputée naguère pour ses terroristes et ses fabricants de ceintures explosives, la première récolte de fraises vient de se terminer, à temps pour l'expédier en Europe et garnir les tables de Noël. Les fermiers locaux ont été formés par des experts agronomes israéliens et Israël a fourni tout l'équipement d'irrigation et les pesticides.

Une ville nouvelle est projetée au Nord de Ramallah, Rouwabi. Il y a 2 semaines, le Fonds National Juif, un organisme philanthropique, a fourni 3000 plants pour regarnir une forêt proche de la ville nouvelle. Les experts israéliens aident aussi les Palestiniens à aménager les parcs et les espaces publics.



On commence seulement à se rendre compte du tournant pris ici. L'agence officielle Wafa de l'OLP a rapporté la semaine dernière que le 3ème trimestre 2009 a vu un record de touristes, avec 135 939 nuitées dans les 89 hôtels ouverts. La moitié des touristes viennent d'Europe et des Etats-Unis. L'essor économique de la Cisjordanie, en pleine crise mondiale, aura été de 7% en 2009, selon le FMI. Mais selon le 1er ministre Salam Fayad, un ancien cadre du FMI et de la Banque mondiale, ce chiffre serait plus près de 11%, reconnaissant que l'aide d'Israël y était pour beaucoup.

A Gaza aussi, les échoppes et les marchés sont pleins à craquer de marchandises et de nourriture (2). Mais cela, la BBC ou les journaux tels que le Monde ou New York Times ne vous le diront pas. Non Gaza n'est pas "un camp de concentration" et il n'y a vraiment pas de "crise humanitaire", comme on la voit au Darfour, et comme la décrit la journaliste britannique Lauren Booth, belle-sœur de Tony Blair…




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Une Palestine indépendante et prometteuse est en cours de formation,

avec l'aide d'Israël


En juin, Jackson Diehl du Washington Post a raconté comment le président Mahmoud Abbas lui avait confié qu'il avait refusé l'offre de paix d'Ehoud Olmert de créer un état Palestinien sur 97% de la Cisjordanie (en ajoutant 3% de territoire israélien pour compenser). Abbas aurait dit à Diehl, avec une certaine candeur: "En Cisjordanie la réalité est bonne, le peuple vit une vie normale", propos qu'il ne confie pas à d'autres.



Le chef de la Bourse de Naplouse Ahmed A'weidah va encore plus loin, pour m'expliquer qu'il n'était pas urgent de créer un état, l'homme de la rue ayant besoin encore de Tsahal pour le protéger des visées et des tentatives de déstabilisation du Hamas, les policiers formés par Dayton en Jordanie n'étant pas encore en nombre et en qualification suffisante. La vérité est qu'un état indépendant est en fait en cours de création, avec l'aide d'Israël. Aussi longtemps que les politiciens de l'administration Obama et d'Europe ne se mêlent pas indûment comme ils ont pris l'habitude de le faire, en demandant d'accélérer le processus, je suis confiant que ce qui se passe sur le terrain débouchera sur un succès (3)



Les Israéliens et les Palestiniens ne se mettront pas d'accord sans doute sur des frontières satisfaisantes pour les deux parties. Ceci ne signifie pas qu'ils ne vivront pas côte à côte en paix. Pendant longtemps les Français et les Allemands n'étaient pas d'accord sur les frontières et sur le sort de l'Alsace Lorraine. Et partout dans le monde il y a des querelles de frontières, mais les pays coexistent. A condition que les journalistes ayant parti pris et les groupes de "droits de l'homme" ne distillent pas leur prose alarmiste à des politiciens prêts à la gober et à prendre de mauvaises décisions, rien n'empêchera les Israéliens et les Palestiniens de coexister en paix.



Notes

(1) Avec mes 2 compagnons Palestiniens, nous avons rencontré un seul poste frontière à notre retour, aux abords de Jérusalem, mais la préposée en faction nous a seulement fait un geste de la main, de loin.

(2) Les photos prises à Gaza montrent des marchés qui regorgent de marchandises

ont amplement été diffusées sur le net

(3) En 2000, pour des raisons personnelles, Bill Clinton a essayé de précipiter les choses d'une manière peu réaliste, et le résultat obtenu a éclaté au visage de tous, éloignant tout espoir de paix pour longtemps
 
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