En quelques années, le Maroc est devenu un champion de la césarienne. Selon l'Organisation mondiale de la santé et la Caisse de sécurité sociale du pays, les chiffres de cette pratique ont bondi ces deux dernières décennies, passant de 35% des naissances en 2006 à 43% en 2009, pour dépasser les 61% en 2017. Une évolution contraire aux recommandations de l'organisme international qui recommande un taux de 15%.
Cette tendance «à ouvrir trop facilement le ventre des mères», Ihssane en a été victime. En juin 2020, elle et son mari sont devenus les parents d'un petit garçon. Mais rien ne s'est passé comme ils l'avaient souhaité. «Je voulais accoucher par voie basse comme toutes les femmes de ma famille, je voulais sentir que je donnais la vie à mon bébé et je voulais renforcer ainsi son système immunitaire.»
Ihssane est une jeune active de 36 ans. Elle travaille dans l'administration à Rabat, la capitale, à un poste élevé. Lorsqu'elle a su qu'elle était enceinte, elle a lu «tous les livres de la Terre» et recueilli tous les conseils disponibles pour accoucher dans les meilleures conditions possibles. Diabétique, elle a suivi un régime, fait régulièrement des analyses sans oublier des séances de sport quotidiennes. Le jour J, tout était donc prêt pour que l'enfant naisse par voie basse mais le médecin gynécologue en a décidé autrement.
Lorsqu'elle est arrivée avec son mari à la maternité après la perte des eaux, Ihssane a directement été conduite par une sage-femme dans une pièce isolée pour attendre son médecin.
«Je l'avais appelé et il aurait dû tout préparer comme je le voulais: prévenir les sages-femmes, préparer la salle d'accouchement. Au lieu de cela, on me dit que je dois partir au bloc directement. J'ai protesté mais plusieurs membres du personnel ont alors accouru pour me mettre la pression. En larmes, j'ai protesté, disant que je souhaitais attendre que mon bébé naisse naturellement. Qu'il n'y avait pas de raison médicale et qu'ils n'avaient qu'à me déclencher s'ils ne voulaient pas attendre. Le médecin a alors proposé de consulter mon mari qui attendait dans la salle d'attente. Il est sorti quelques minutes puis est revenu en me disant que mon époux était favorable à la césarienne. Et me voilà partie au bloc.»
«Mon enfant est sorti moins de deux heures après la perte des eaux. Il ne pesait que 3,150 kilos et toutes les radios et analyses démontraient qu'un accouchement par voie basse était possible. J'étais tellement choquée par l'opération, malheureuse et shootée par leur médicament que j'ai complètement manqué ce premier moment avec mon bébé. Et le pire, c'est que traumatisée, je n'ai pas eu de montée de lait. Si je dois avoir un nouvel enfant, j'irai accoucher en Espagne, c'est sûr!»
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Cette tendance «à ouvrir trop facilement le ventre des mères», Ihssane en a été victime. En juin 2020, elle et son mari sont devenus les parents d'un petit garçon. Mais rien ne s'est passé comme ils l'avaient souhaité. «Je voulais accoucher par voie basse comme toutes les femmes de ma famille, je voulais sentir que je donnais la vie à mon bébé et je voulais renforcer ainsi son système immunitaire.»
Ihssane est une jeune active de 36 ans. Elle travaille dans l'administration à Rabat, la capitale, à un poste élevé. Lorsqu'elle a su qu'elle était enceinte, elle a lu «tous les livres de la Terre» et recueilli tous les conseils disponibles pour accoucher dans les meilleures conditions possibles. Diabétique, elle a suivi un régime, fait régulièrement des analyses sans oublier des séances de sport quotidiennes. Le jour J, tout était donc prêt pour que l'enfant naisse par voie basse mais le médecin gynécologue en a décidé autrement.
«J'ai protesté mais plusieurs membres du personnel ont alors accouru pour me mettre la pression.»
Lorsqu'elle est arrivée avec son mari à la maternité après la perte des eaux, Ihssane a directement été conduite par une sage-femme dans une pièce isolée pour attendre son médecin.
«Je l'avais appelé et il aurait dû tout préparer comme je le voulais: prévenir les sages-femmes, préparer la salle d'accouchement. Au lieu de cela, on me dit que je dois partir au bloc directement. J'ai protesté mais plusieurs membres du personnel ont alors accouru pour me mettre la pression. En larmes, j'ai protesté, disant que je souhaitais attendre que mon bébé naisse naturellement. Qu'il n'y avait pas de raison médicale et qu'ils n'avaient qu'à me déclencher s'ils ne voulaient pas attendre. Le médecin a alors proposé de consulter mon mari qui attendait dans la salle d'attente. Il est sorti quelques minutes puis est revenu en me disant que mon époux était favorable à la césarienne. Et me voilà partie au bloc.»
Traumatisme et mensonges
Ihssane croise alors son mari dans le couloir et en quelques mots, ils comprennent qu'ils ont été dupés. Le médecin aurait dit à chacun que l'autre était d'accord pour la césarienne.«Mon enfant est sorti moins de deux heures après la perte des eaux. Il ne pesait que 3,150 kilos et toutes les radios et analyses démontraient qu'un accouchement par voie basse était possible. J'étais tellement choquée par l'opération, malheureuse et shootée par leur médicament que j'ai complètement manqué ce premier moment avec mon bébé. Et le pire, c'est que traumatisée, je n'ai pas eu de montée de lait. Si je dois avoir un nouvel enfant, j'irai accoucher en Espagne, c'est sûr!»
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Le Maroc, ce pays où les bébés naissent par césarienne
La pratique de la césarienne explose au Maroc, parfois réalisée contre l'avis de la mère. Une question de rentabilité?
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