Mise en place d'un dispositif contre la fraude électorale

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Une campagne électorale morose a montré la panne de la démocratie locale

Ce vendredi 12 juin de 8h à 19h, 13 millions de Marocains sont au rendez-vous pour élire les membres des conseils communaux.


Le grand jour est arrivé. Jeudi 11 juin, la campagne électorale, qui s'est intensifiée à l'approche du jour de scrutin, a pris fin à 24h. Les spots télévisés, les capsules pédagogiques et les tracts électoraux ont ainsi cédé la place aux 38.285 bureaux de vote mis à la disposition des électeurs. De 8h à 19h un corps électoral de 13 millions de Marocains est appelé à se rendre aux urnes. Une opération qui va aboutir à l'élection de 27.795 conseillers à travers les régions du Royaume. Du côté des partis politiques c'est le suspense. Quelque 30 formations politiques, qui ont tenu à défendre leurs programmes pendant la campagne électorale, briguent les sièges des conseils locaux des 1503 communes. Les Communales du 12 juin sont marquées par la participation de 130.223 candidats, soit une hausse de 6% en comparaison avec les précédentes élections communales. Les sièges brigués par les candidats sont répartis sur 221 communes urbaines et 1.282 rurales, au scrutin mixte (uninominal et de liste). Pour les communes de moins de 35.000 habitants, au nombre de 1.411, les conseillers sont élus au scrutin uninominal. Le scrutin de liste est appliqué dans 92 communes de plus de 35.000 habitants, alors que les membres des conseils des communes urbaines subdivisées en arrondissements sont élus au scrutin de liste à la proportionnelle selon la règle du plus fort reste. Le nombre des circonscriptions électorales s'élève à 22.210 dont 20.672 ordinaires et 1.538 additionnelles.
Le montant global réservé au financement de l'opération électorale du 12 juin a atteint 550 MDH. Le scrutin de ce vendredi est équipé de 8.200 urnes transparentes, 105.000 cadenas et 120.000 stylos à encre indélébile nécessaire à l'opération de vote. En plus, 191.425 membres de bureaux de vote, 76.500 éléments des forces de l'ordre et 31.000 agents et auxiliaires d'autorité et fonctionnaires sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de l'opération électorale. Les observateurs des élections s'attendent pour leur majorité à un taux élevé de participation des citoyens en raison notamment de la révision des listes électorales mais aussi de la spécificité des élections communales marquées par la proximité des candidats. En plus il faut signaler que 82% des électeurs ont retiré leurs cartes à la première semaine du lancement de la campagne, selon le département de Chakib Benmoussa. Le profil des candidats a été, quant à lui, amélioré par rapport aux élections précédentes. Désormais, 58% des candidats ont une formation supérieure ou secondaire ce qui laisse entrevoir la qualité des futurs conseillers. Les divers observateurs s'accordent pour dire que la progression significative du nombre des candidates est la marque distinctive du scrutin du 12 juin. Elles sont désormais 20.458 femmes à choisir de se porter candidates aux élections.




Par : Mohamed Aswab
 
El Himma : la victoire, et après ?

Mission accomplie pour « l’ami du roi », dont la formation, le PAM, a remporté les communales du 12 juin, notamment dans les campagnes, et qui a réussi son pari de mettre un terme à l’atomisation de l’échiquier politique.


Ce n’est pas un tracteur, c’est un bulldozer. Le Parti authenticité et modernité (PAM) n’aurait pas dû se donner comme emblème un modeste véhicule agricole mais un puissant engin de terrassement. Avec 6 015 sièges (21,7 % des voix), la nouvelle formation politique fondée par Fouad Ali El Himma, ancien ministre délégué à l’Intérieur, est arrivée en tête des élections locales du 12 juin. Elle est suivie par l’Istiqlal du Premier ministre Abbas El Fassi, qui en obtient 5 292 (19,1 %). L’Union socialiste des forces populaires (USFP) n’arrive qu’en quatrième position et le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) en sixième. Alors que le royaume compte une nuée de partis (une trentaine), huit d’entre eux seulement contrôlent 90 % des sièges et 84 % des voix (voir leurs résultats p. 52).



Arrivée massive des femmes

La victoire du PAM, le parti de « l’ami du roi » qui a vu le jour il y a moins d’un an, a surpris. Et relancé la comparaison infamante avec les « partis Cocotte-Minute » concoctés depuis l’indépendance au ministère de l’Intérieur la veille des élections… qu’ils gagnaient miraculeusement. Le lointain successeur de feu Driss Basri, Chakib Benmoussa, dont personne ne met en doute l’intégrité et l’impartialité, a rappelé que le PAM a aligné le plus grand nombre de candidats et n’est pas si nouveau puisqu’il regroupe cinq partis implantés de longue date. Ceux-ci avaient participé aux consultations de 2003 et avaient obtenu 9 % des sièges et 10 % des voix.

Le taux de participation (52,4 %) est appréciable. Légèrement inférieur à 2003 (54 %), on est loin des 37 % des législatives de 2007. Plus de 60 % des élus vont siéger aux assemblées locales pour la première fois ; 18 % d’entre eux ont moins de 35 ans. Plus de 50 % ont un niveau d’instruction secondaire ou supérieur. Chez les femmes élues, cette proportion passe même à 71 %. L’événement majeur du scrutin du 12 juin est peut-être cette arrivée massive des femmes dans la gestion des municipalités. Alors qu’elles n’étaient que 127 en 2003, elles sont aujourd’hui… 3 406, soit vingt-six fois plus ! On doit cette augmentation spectaculaire à l’introduction d’un quota de 12 %. Conjuguée à la réforme du code de la famille (Moudawana), l’émergence des femmes dans les instances de responsabilité ne manquera pas de modifier sensiblement le paysage politique.



Le PJD, premier parti urbain

En attendant, c’est la victoire du PAM qui retient l’attention et nourrit discussions et spéculations. Maintenant que « l’ami du roi » s’est octroyé par les urnes le premier parti du royaume, que va-t-il faire, en particulier dans la gestion des grandes villes et par rapport au gouvernement d’Abbas El Fassi ? À y regarder de près, cette victoire incontestable et méritoire doit être relativisée, pondérée, nuancée. Les élections du 12 juin sont régies par deux modes de scrutin : uninominal dans les petites localités et de liste dans les municipalités de plus de 35 000 habitants. Or si le PAM l’a emporté en sièges et en suffrages, il n’arrive, lorsqu’on examine les résultats des villes, qu’en troisième position, derrière l’Istiqlal et le PJD. Le premier parti urbain est bien le parti islamiste. Et sur les quelque 6 000 élus que compte le PAM, 5 500 proviennent des campagnes.

http://www.jeuneafrique.com/Article...-Himma-El-Himma---la-victoire-et-apres-?.html
 
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