qui est nemrod dans le coran ??
est il nommé ou pas ?
'il s'agit de Namrûdh (Nemrod) fils de Kan'ân fils de Kûch fils de Sâm (Sem) fils de Nouh (Noé). Selon Moudjahid et d'autres : Nemroud fils de Péleg, fils d'Eber, fils de Chéla, fils d'Arpaxad, fils de Sem, fils de Noé.
Version coranique.
- Mohammad fils de Ishaq qui a dit :
« D'après ce qui nous a été rapporté (mais Dieu est plus Savant !) Âzar était un homme issu des gens de Kûthiyy (pays de Kouch), une ville de la Basse Mésopotamie (as-Sawâd) (1) de la région de [l'actuelle] Kûfa, et la royauté sur l'Orient appartenait alors à Nemrod. A l'époque où Allah voulut missionner Abraham pour qu'il fût une preuve à l'encontre de son peuple et un envoyé vers Ses serviteurs, il n'y avait pas eu, entre lui et Noé, d'autre prophète que Houd et Sâlih (2).
Lorsqu'arriva le temps d'Abraham, tel qu'Allah le voulut, les astrologues (3) se rendirent chez Nemrod et lui dirent :
"Sache que nous avons découvert, d'après notre science, qu'un garçon naîtra dans ta ville, qu'il aura pour nom Abraham et qu'il abandonnera votre religion et brisera vos idoles" ; et ils lui prédirent l'année et le mois de cet évènement.
Au mois de ladite année, indiqué par les astrologues, Nemrod fit mettre en prison toutes les femmes enceintes de sa ville, sauf la femme d'Âzar, car, comme elle était très jeune, personne ne se doutait de son état, et il en fut ainsi à cause du dessein d'Allah au sujet de son enfant. Nemrod, craignant pour son règne, voulut que tous les enfants mâles nés cette année-là en ce mois-là fussent égorgés (...).
Dès que la mère d'Abraham sentit venir le moment de la délivrance, elle sortit de nuit vers une grotte située non loin de la ville (4) et ce fut là qu'elle mit Abraham au monde ; elle lui donna les soins que l'on donne au nouveau-né puis, après avoir obstrué l'entrée de la grotte, elle revint chez elle. Elle retournait régulièrement à la grotte voir ce que faisait l'enfant et le retrouvait vivant, qui suçait son pouce (5) ; d'après ce qui est dit, mais Allah est le Plus Savant, Allah avait mis la subsistance d'Abraham dans ce pouce et dans ce qui lui parvenait ainsi en le suçant.
Comme Âzar demandait à la mère ce qu'elle avait fait de l'enfant qu'elle portait en son sein, elle répondit :
- J'ai mis au monde un garçon, mais il est mort ! Il la crut et ne lui demanda rien.
Or, d'après ce qu'on dit, un jour équivalait pour Abraham à un mois d'enfance, et un mois à un an (6). Il était à peine depuis quinze mois dans la grotte qu'il disait déjà à sa mère : "Laisse-moi sortir que je voie !". Un soir elle le laissa sortir et il regarda et médita sur la création des Cieux et de la Terre et dit : "Celui qui m'a créé, qui m'a pourvu, qui m'a nourri et abreuvé, c'est Lui mon Seigneur, je n'ai pas d'autre Dieu que Lui !". Il la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle disparut. Lorsqu'elle eut disparu, il dit : "Je n'aime pas ceux qui disparaissent !" Voilà mon Seigneur !"Lorsqu'elle eut disparu, il dit : "Si mon Seigneur ne me guide pas, je ferais vraiment partie des gens égarés". Voilà mon Seigneur ! Celui-ci est plus grand !" mais lorsqu'il eut disparu, il dit [pensant à son peuple] : "O mon peuple ! Je suis totalement dégagé de ce que vous associez ! En vérité, c'est en mode pur que j'ai orienté ma face vers Celui qui a créé, en les séparant, les Cieux et la Terre et je ne fais pas partie des associateurs" Il revint ensuite vers son père Âzar, l'orientation (widjha) fermement établie dans la Voie droite, connaissant [parfaitement] son Seigneur et dégagé (barî') du "mode d'adoration" (dîn) de son peuple ; toutefois il ne leur avait pas encore fait part de cela. Il fit donc savoir à Âzar qu'il était son fils, ce que sa mère lui confirma en lui apprenant comment elle avait agi avec lui. Il en fut réjoui et éprouva une grande joie.
Or Âzar fabriquait les idoles (7) que son peuple adoraient. Une fois fabriquées, il les donnait à Abraham pour qu'il aille les vendre(8). Celui-ci les emportait et d'après ce qu'on rapporte proclamait : "Qui veut acheter ce qui lui nuira et ne lui sera d'aucun profit ?" Aussi personne ne venait-il lui en acheter. Comme elles lui restaient ainsi sur les bras, il s'en fut avec elles au fleuve et leur plongea la tête dans l'eau en disant, pour ridiculiser son peuple et montrer l'égarement dans lequel il s'était fourvoyé : "Buvez donc !"
Bientôt la nouvelle des mauvais traitements qu'il infligeait à ces idoles se répandit parmi son peuple et les gens de sa ville sans parvenir encore aux oreilles du roi Nemrod ».
Notes :
(1) "sawâd" = (litt.) : noir, pays noir (Voir à ce sujet notre étude sur la Kabbale). En arabe classique, quand une ville était entourée de terres fertiles et de plantations, il était d'usage de l'appeler le "sawâd" de cette ville pour exprimer la richesse de ses terres, "noires" de végétation. Toutefois cette appellation resta particulièrement attachée à cette région de Baçra et Kûfa, correspondant sensiblement à la Basse Mésopotamie ou l'ancienne Chaldée et d'où était originaire Abraham ; il se peut donc qu'il y ait eu là une origine plus ancienne, liée à une raison fort différente, de cette désignation de cette région par ce terme.
(2) Prophètes soumis à la censure par les gens de la Synagogue. Les gens de la Bible se gardent bien de les mentionner. Prétexte invoqué : ils ne sont pas mentionnés dans nos Écritures ! Sans doute faudrait-il demander à leurs lointains ou proches ancêtres, le pourquoi de cette censure ?
(3) Version toranique : La nuit de la naissance d’Avram, lors de festivités données au palais par Nemrod, les mages et les astrologues avaient prédis, suite au passage d’un astre dans le ciel, qu’un roi est né et que ses héritiers spirituels régneront sur tous les peuples. Craignant pour son trône, Nemrod décrète immédiatement que l'on tue tous les nouveau-nés mâles, y compris le fils de Térah. Pendant que ces officiers tueront près de 70 000 enfants, il lui est présenté à la place du fils de Térah, le nouveau- né d’une domestique, qui est tué le jour même. Térah qui craint la colère de Nemrod, cache sa femme et son fils Avram, dans une grotte pendant trois années, selon le Pentateuque, et treize années selon le Pirké de raby Elyhézer...
On notera que le Prophète Abraham version (4) Le monde de l'Évangile n'enseigne-t-il pas que Marie enfanta, elle aussi, dans une grotte ! Le (ou les) falsificateur(s) ayant passé(s) par là...
(5) chose courante chez les enfants. Mais ici, son Seigneur en fera une chose miraculeuse pour Abraham.
(6) Nous avons vu ce que les gens de la Synagogue disent dans leur Midrach Rabba. Ce miracle divin n'appartient, à l'époque, qu'à Abraham seulement. Ne pas confondre !
(7) (Gen. 11:28) : Jacob ben Isaac de commenter notamment : (...) Son père Terah vendait des idoles ; Abraham se trouvait un jour avec lui ; quelqu'un vint acheter une idole. Abraham lui demanda : « Quel âge as-tu ? » Il lui répondit : « Cinquante ou soixante ans. » Alors, il lui rétorqua : « Pauvre de toi, tu es âgé de soixante ans et tu voudrait te prosterner devant une créature vieille d'un jour ? » La personne se sentit toute dépitée et s'enfuit de honte (Gen. R. 38. 12-13). (...) ( (8) En réalté Âzar fabriquait les supports matériels qui étaient sensés représenter les divinités de son peuple ; ce sont ces supports qui sont à proprement parler des "idoles" (du grec "eidolon" = litt. : image, forme) et l'idolâtrie (du grec "eidolatreia" = litt. culte des images, adoration des formes) consiste à adorer ces images de divinités et vient en quelque sorte se surajouter comme une déviation supplémentaire, à l'"association" (chirk) ; quant à celle-ci elle consiste à associer à Dieu des divinités, que celles-ci aient ou non des représentations figurées. L'association et, a fortiori, l'idolâtrie sont autant de voiles rendant impossible l'"adoration véritable de Dieu" en tant que Dieu "Unique, sans associé" (wahda_hou lâ charîka la_Hou).
Ces idoles lui nuiront en constituant un obstacle à l'adoration de son Seigneur et par conséquent un empêchement à la réalisation de ce à quoi son existence terrestre était primordialement destinée, échec qui aura des conséquences incalculables et catastrophiques pour l'être dans sa destinée ultime en l'excluant de la grâce rédemptrice et salvatrice de la foi en l'Unicité de Dieu et la Connaissance de la doctrine de Son Unicité (Taouhîdi_Hi).