Afghanistan: ce qu'il faut retenir de l'annonce du retrait
Christian Makarian, directeur délégué de la rédaction de L'Express, fait le point sur les raisons et les conséquences de l'annonce faite par Barack Obama.
L'annonce n'est pas une surprise, si bien que ses effets ne profiteront vraisemblablement à personne. En annonçant, le 22 juin, le retrait d'un tiers des effectifs militaires américains présents en Afghanistan - soit 33 000 hommes - d'ici à l'été 2012, Barack Obama n'a pas suscité un grand étonnement. Son plan prévoit le rapatriement immédiat, avant la fin de l'année 2011, d'un premier contingent de 10 000 hommes, phase initiale d'un repli accéléré qui a pour but de parvenir au retrait total, d'ici à 2014, des 100 000 soldats américains (sur les 140 000 que compte la coalition). Avec une certaine habileté, Obama a lié sa décision à l'élimination de Ben Laden et à l'affaiblissement réel d'Al-Qaïda qui en résulte.
La France, a aussitôt annoncé de son côté un "retrait progressif" des renforts envoyés dans ce pays. Concrètement, au cours du second semestre 2011, les forces françaises effectueront un transfert de la sécurité du district de Surobi aux Afghans. Après quoi, le départ des troupes tricolores (4000 hommes environ) se fera en pente douce, en accord avec le calendrier américain.
Nul doute que d'autres pays européens vont suivre le même mouvement sans tarder. Il y a au moins deux pays, l'Allemagne et les Pays-Bas, où l'expédition afghane a soulevé un grand débat national et provoqué de sérieux troubles politiques. La clarification de la situation n'est donc pas faite pour déplaire aux opinions publiques, majoritairement opposées à cette présence militaire, aussi lointaine dans l'espace que confuse quant à ses buts.
Les raisons
Barack Obama a inscrit toute sa présidence, et le deuxième mandat qu'il ambitionne, sous le signe du désengagement américain, de l'appréciation raisonnable, d'une vision apaisée et réajustée du rôle de la superpuissance. Au prix de vraies hésitations, comme dans le cas du conflit israélo-arabe, il a décidé d'entériner la réduction de l'hyperpuissance. Son premier terrain d'expérimentation fut l'Irak - qui a coûté 4500 vies aux Etats-Unis. Vient maintenant en bonne logique l'Afghanistan (où les troupes américaines ont perdu 1500 hommes).
Sortir du guêpier afghan était devenu urgent pour 3 raisons.
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