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Libération publie ce mardi 21 juillet le récit rare et poignant d'une femme ouïghoure exilée en Europe, qui raconte les conditions de détention inhumaines, les viols, les tortures et les stérilisations dont les personnes issues de cette minorité musulmane sont victimes en Chine.
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Libération publie ce mardi 21 juillet le récit rare et poignant d'une femme ouïghoure exilée en Europe, qui raconte les conditions de détention inhumaines, les viols, les tortures et les stérilisations dont les personnes issues de cette minorité musulmane sont victimes en Chine.
Ce mardi 21 juillet, après la publication d'
un rapport qui accuse la Chine de stérilisation forcée sur les Ouïghours, une ethnie de musulman·es turcophones persécutée par le régime chinois
, Libération publie le témoignage glaçant d'une femme dont la vie a viré au cauchemar lorsqu'elle a été recrutée dans un
“camp de rééducation politique”, à Urumqi, dans la région de Xinjiang au Nord-Ouest de la Chine, le 1er mars 2017. Lorsque la mairie la convoque, on explique à Qelbinur Sidik Beg que
“le gouvernement a regroupé des personnes non éduquées”, et qu'elle fait partie des enseignant·es choisi·es pour leur faire cours, souligne le quotidien.
Quand elle arrive dans le camp -
plus d'1 million d'Ouïghours seraient enfermés dans des camps dits de “rééducation” en Chine -, Qelbinur Sidik Beg découvre avec effroi les conditions inhumaines avec lesquelles sont traité·es les prisonnier·es et les actes de tortures et de viols dont iels sont victimes. A propos des cellules, elle raconte :
“J'ai vu dix cellules, chacune contenait dix personnes (...) Elles étaient plongées dans le noir, leurs fenêtres condamnées avec des plaques métalliques. Il n'y avait pas de lits, juste des couvertures particulières. En tout, ils étaient 97 prisonniers.”
“La chaise, le gant, le casque et le viol anal avec un bâton”
Au fur et à mesure du temps, les cellules se retrouvent submergées par le nombre de prisonnier·es. Il lui arrivait souvent d'entendre des cris provenant de la salle de torture, située dans une cave. Une policière qu'elle connaît, lui explique les
“quatre sortes de torture à l'électricité (étaient) : la chaise, le gant, le casque et le viol anal avec un bâton”.
En septembre 2017, l'enseignante est envoyée dans un nouveau camp, cette fois dédié aux femmes, principalement emprisonnées pour avoir étudié à l'étranger. Ces dernières ne disposent que d'une minute pour se rincer le visage et doivent effectuer leurs besoins dans un seau
“changé une fois par semaine”. Affaiblies parce qu'elles vivent dans l'obscurité, certaines souffrent de maladies et sont à bout de forces, précise
Libé. “La policière m'a expliqué que chaque jour, les cadres faisaient venir quatre ou cinq filles pour les violer en groupe, parfois à l'aide de matraques électriques introduites dans le vagin et l'anus”, confie l'enseignante. Elle raconte en outre les campagnes de stérilisation menées à l'encontre de ces femmes - Qelbinur Sidik Beg a elle-même été victime de ces pratiques à l'occasion d'un rendez-vous médical obligatoire :
“Quand ça a été mon tour, on m’a fait m’allonger et écarter les jambes, et on m’a introduit un stérilet.” De quoi enjoindre
Libé à dénoncer
le caractère génocidaire de la politique du régime chinois à l'encontre de cette minorité.
Ces expériences traumatisantes qui révèlent l'horreur infligée aux Ouïghours ont poussé l'enseignante à rester en Europe et à se battre pour son peuple. Elle a demandé l'asile politique.