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"Faites vous votre propre Maleur"
La base de la pensée de Paul Watzlawick tient dans cette citation : « Nous construisons le monde, alors que nous pensons le percevoir. Ce que nous appelons "réalité" (individuelle, sociale, idéologique) est une interprétation, construite par et à travers la communication. Un patient est donc enfermé dans une construction systématisée, qui constitue son monde à lui. Dès lors la thérapie va consister à tenter de changer cette construction. »
« Une idée, pour peu qu'on s'y accroche avec une conviction suffisante, qu'on la caresse et la berce avec soin, finira par produire sa propre réalité. »
— Paul Watzlawick, Faites vous-mêmes votre malheur, page 54
D'une façon plus générale, ce sont nos perceptions de la réalité, forcément limitées par nos sens, notre manière de ressentir les choses, qui induisent les difficultés dans nos relations à autrui et nos façons de communiquer, Ce livre a obtenu un succès considérable (pour ce genre d'ouvrages en tout cas), en particulier en Allemagne et en Italie, sans doute parce que l'auteur l'a voulu à la portée de tous, un livre de vulgarisation et qu'il se présente comme une parodie des livres voués aux conseils pratiques, genre 'Faites vous-même votre maison', 'comment réparer sa voiture'...
C'est, à côté de son travail scientifique de thérapeute proprement dit, une méthode qui lui tient à cœur puisqu'il a publié deux autres livres dans la même veine, avec la même démarche que celui-là : Guide non conformiste pour l'usage de l'Amérique où il se moque quelque peu de ses compatriotes et Comment réussir à échouer avec des objectifs proches de Faites vous-mêmes votre malheur.
Niveaux conscients et inconscients
Il passe en revue les moyens dont on dispose pour se rendre malheureux, moyens qui sont de deux sortes :
- Les moyens connus, ceux qu'on utilise déjà avec plus ou moins de volonté et de systématisme : exiger beaucoup voire trop de la personne aimée parce que ce n'est jamais assez, revenir constamment sur le passé, sur les échecs pour se prouver à soi-même que décidément on ne peut réussir, que les cartes sont biseautées dès le départ...
- Les moyens plus sophistiqués qui demandent un degré de perversion supérieur et dont il nous offre quelques exercices d'initiation car il n'est jamais trop tard pour se faire du mal.....
Parmi les paradoxes que Watzlawick a étudiés, celui appelé La double contrainte et emprunté à Bateson l'a particulièrement intéressé. Par exemple, quand on dit à quelqu'un Sois spontané !, le seul fait de lui intimer cette injonction introduit déjà un biais : soit c'est un refus, une réaction spontanée mais négative, soit c'est une soumission qui ne peut être spontanée. Cette double contrainte a pour effet de vicier dès le départ la communication et de provoquer une réaction en chaîne de malentendus.
Autre exemple : « Tu ne m’offres jamais de fleurs ! », reproche la femme à son mari. Mais le jour où le mari lui offre vraiment des fleurs et se présente tout content un bouquet à la main, la femme peut avoir ce genre de réflexion « C’est parce que je te l'ai dit que tu m'offre des fleurs ! » Et le mari déstabilisé par la remarque désagréable pourra à son tour reprocher à son épouse son comportement. C'est le début d'un cercle vicieux générateur de scène de ménage. Il tend à s'établir une relation perverse, interactions biaisées par les attaques, les sous-entendus, où la femme adresse des reproches au mari qui va à son tour répliquer, adresser des reproches à sa femme…
Long mais beau . J'ai été fou amoureux de waltzavitch et des thérapies brèves de l'école Palo alto .