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Me8louk since 2007 - Maître Tzendifeur
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Les Etoiles de Sidi Moumen

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"Yachine raconte comment il a grandi vite et est mort encore plus vite, à Sidi Moumen, cité en lisière de Casablanca, parmi ses dix frères, une mère qui se bat contre la misère et les mites, et un père ancien ouvrier, reclus dans son silence et ses prières. C'est un enfer terrestre qui a l'odeur des décharges publiques devenues terrains de foot, du haschich et de la colle qui se sniffe, des plongeons interdits dans la rivière tarie, des garages à mobylettes déglinguées. Alors, quand on leur promet que le paradis est à la porte d'en face, qu'ont-ils à perdre, lui et sa bande d'amis " crève-la-faim "? Un roman tragique et lumineux, plein de mauvaises farces et de drames muets, d'errances et de poussière, de fraternités et de trahisons."

Mon avis : Je l'ai lu avec un peu d'appréhension au départ, je n'avais pas envie que le narrateur m'impose ses théories fumantes et son idéologie de bien-pensant. Agréablement surpris donc, du récit qui nous est fait ici de destinées vouées à la tragédie. On y traite de sujets sensibles sans pour autant en faire des tonnes. L'exclusion, la pauvreté, le rejet, et les conséquences que cela peut avoir sur un des personnes vulnérables en quête de reconnaissance et d'amour. J'ai beaucoup aimé la manière dont l'histoire est racontée avec beaucoup de justesse, à travers les yeux de Yachine. Une grande palette d'émotions à la lecture, la tristesse, le rire, la colère tout y passe. J'essaierai de lire les autres ouvrages de cet auteur que je ne connaissais pas.
 

MrRandom

Me8louk since 2007 - Maître Tzendifeur
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Je voulais juste vivre - Yeonmi Park
La fille aux sept noms - Hyeonseo Lee


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Je fais un post pour les deux puisqu'ils traitent de la même chose. Deux destins de Nord Coréennes qui ont fui pour la Corée du Sud. On est plongé dans leur quotidien en Corée du Nord, on voit par quels biais la population est endoctrinée et sous emprise. Même les gestes anodins du quotidien sont utilisés comme partie intégrante de la stratégie du gouvernement pour avoir un ascendant sur le peuple. Les séances d'auto critique, la propagande jusque dans les contines pour enfant, la culture de la délation, le système de castes en fonction de la docilité etc c'est juste ahurissant pour des personnes extérieures.

On suit également ces femmes dans leur fuite, on se rend compte rapidement que la difficulté ne réside pas uniquement dans le fait de quitter le pays, mais de ne pas y être renvoyé. Les itinéraires se font toujours via les pays du sud-est, la Chine, la Mongolie, Le Vietnam, le Laos, la Thailande avant de finalement arriver en Corée du Sud ou elles demandent l'asile politique.
Entre leur fuite et l'arrivée en CDS, elles sont victimes de passeurs, battues et violées, puis vendues à des chinois pour devenir leurs femmes (conséquence de la régulation des naissances). Elles sont exploitées et parfois rendues dépendantes aux drogues dures pour les maintenir sous emprise et les faire se prostituer. Puis enfin, on suit leur arrivée en CDS et tout le processus qu'elles doivent passer, l'obligation d'une MAJ à tous les niveaux pour les désendoctriner et leur éviter un choc brutal avec la civilisation 2.0. On leur apprend les codes des sociétés modernes, l'utilisation de la technologie etc

Bref deux récits, deux claques. j'ai apprécié.
 

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Me8louk since 2007 - Maître Tzendifeur
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L'élégance du Hérisson - Muriel Barbery

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"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision: à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai."


Mon avis : Assez mitigé, un début de lecture compliqué, c'est chiiant. L'auteure veut tellement nous faire comprendre que Paloma et Madame Michel sont brillantes qu'elle nous matraque de formules et de références assez élitistes. On a compris que la concierge aimait la littérature russe, la peinture et la musique classique c'est bon message reçu 5/5. Et d'ailleurs elle a tellement grossi le trait que ni Madame Michel ni Paloma ne sont des personnages crédibles et ça, ça me dérange beaucoup étant quelqu'un de très cartésien.

Au delà de ça, il y'a des passages bien écrits, après les descriptions rébarbatives vient enfin le moment ou l'on découvre l'histoire derrière ces personnages, on remercie l'arrivée de Monsieur Ozu pour ça. Si on fait abstraction de la couche d'informations inutiles, et qu'on extrait le nectar de ce livre, on peut profiter de certains passages qui nous mènent à notre propre introspection.

Quelques passages que j'ai apprécié :

« Les hommes vivent dans un monde où ce sont les mots et non les actes qui ont du pouvoir, où la compétence ultime, c’est la maîtrise du langage. C’est terrible, parce que, au fond, nous sommes des primates programmés pour manger, dormir, nous reproduire, conquérir et sécuriser notre territoire et que les plus doués pour ça, les plus animaux d’entre nous, se font toujours avoir par les autres, ceux qui parlent bien alors qu’ils seraient incapables de défendre leur jardin, de ramener un lapin pour le dîner ou de procréer correctement. Les hommes vivent dans un monde où ce sont les faibles qui dominent. C’est une injure terrible à notre nature animale, un genre de perversion, de contradiction profonde."

"Il ne faut pas oublier que le corps dépérit, que les amis meurent, que tous vous oublient, que la fin est solitude. Pas oublier non plus que ces vieux ont été jeunes, que le temps d'une vie est dérisoire, qu'on a vingt ans un jour et quatre-vingts le lendemain. Colombe croit qu'on peut "s'empresser d'oublier" parce que c'est encore tellement loin pour elle, la perspective de la vieillesse, que c'est comme si ça n'allait jamais lui arriver. Moi, j'ai compris très tôt qu'une vie, ça passe en un rien de temps, en regardant les adultes autour de moi, si pressés, si stressés par l'échéance, si avides de maintenant pour ne pas penser à demain...Mais si on redoute le lendemain, c'est parce qu'on ne sait pas construire le présent et quand on ne sait pas construire le présent, on se raconte qu'on le pourra demain et c'est fichu parce que demain finit toujours par devenir aujourd'hui, vous voyez ?"

"Donc, maman nourrit ses plantes comme elle a nourri ses enfants : de l’eau et de l’engrais pour le kentia, des haricots verts et de la vitamine C pour nous. Ça, c’est le cœur du paradigme :
concentrez-vous sur l’objet, apportez-lui des éléments nutritifs qui vont de l’extérieur vers l’intérieur et, en progressant au-dedans, le font grandir et lui font du bien. Un coup de pschitt sur les feuilles et voilà la plante armée pour affronter l’existence. On la regarde avec un mélange d’inquiétude et d’espoir, on est conscient de la fragilité de la vie, inquiet des accidents qui peuvent survenir mais, en même temps, il y a la satisfaction d’avoir fait ce qu’il fallait, d’avoir joué son rôle nourricier : on se sent rassuré, on est en sécurité pour un temps. C’est comme ça que maman voit la vie : une succession d’actes conjuratoires, aussi inefficaces qu’un coup de pschitt, qui donnent l’illusion brève de la sécurité. Ce serait tellement mieux si on partageait ensemble notre insécurité, si on se mettait tous ensemble à l’intérieur de nous mêmes
pour se dire que les haricots verts et la vitamine C, même s’ils nourrissent la bête, ne sauvent pas la vie et ne sustentent pas l’âme."
 

Soomy

Des cœurs 💕 et des fleurs 🌷
VIB
J’ai lu récemment celui-ci
Ca décrit bien la condition des femmes au Maroc … et de toute l’hypocrisie autour de la sexualité au Maroc
Je l’ai trouvé intéressant
Disclaimer: c’est pas un livre hachek, c’est plus une immersion dans la société marocaine et de la frustration des jeunes
 

Pièces jointes

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The psychology of money de Morgan Housel, mon indépendance financière n'est pas pour bientôt alors quoi de mieux que de creuser encore plus mon solde en achetant d'autres livres! :D


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J'en suis plus qu'à la moitié et il donne une bonne perspective et une belle invitation à regarder les choses sur une plus longue période, chose importante pendant la situation financière globale actuelle ainsi que des rappels raisonnables sur l'épargne et l'investissement.

Il est publié en français, ça vaut le coup de le lire, je recommande ! :cool:
 

Andgel777

Les Secrets du Bonheur =>dans les Livres
The psychology of money de Morgan Housel, mon indépendance financière n'est pas pour bientôt alors quoi de mieux que de creuser encore plus mon solde en achetant d'autres livres! :D


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J'en suis plus qu'à la moitié et il donne une bonne perspective et une belle invitation à regarder les choses sur une plus longue période, chose importante pendant la situation financière globale actuelle ainsi que des rappels raisonnables sur l'épargne et l'investissement.

Il est publié en français, ça vaut le coup de le lire, je recommande ! :cool:
J'imagine que c'est le genre de bouquin qui transforme les amateurs de finance en garantissant une immunité totale contre les crises de panique liées à l'argent. Jacque Attali à prévu un effondrement mi août normalement... Encore un flip de plus à son actif... c'est donc un bon choix de lecture pour se sentir moins anxieux devant son relevé bancaire, je vais me le procurer. Merci pour le partage !
 
J'imagine que c'est le genre de bouquin qui transforme les amateurs de finance en garantissant une immunité totale contre les crises de panique liées à l'argent. Jacque Attali à prévu un effondrement mi août normalement... Encore un flip de plus à son actif... c'est donc un bon choix de lecture pour se sentir moins anxieux devant son relevé bancaire, je vais me le procurer. Merci pour le partage !

Oui, il te remettre les idées en place et c'est un bon livre pour les "petites gens" et les conservateurs. Il donnera aux autres profils plus d'assurance et des "limites" à prendre en considération.

Je l'ai terminé ce matin, j'espère que tu vas l'apprécier et le recommander à des personnes plus jeunes, il explique très bien comment les petits gains s'accumulent avec le temps malgré des périodes de crise, mais sur le long terme (30-40 ans), le résultat vaut le coup... il considère les crises et les chutes comme des "frais", les mêmes qu'on peut payer en allant passer une journée chez Disney Land, personne ne les considère comme des "pénalités".
 
Je vais commencer ce livre:

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Je ne l'ai pas trouvé en anglais et j'avais la flemme de le commander alors j'ai pris la traduction française.

Avec le précédent livre sur l'argent qui m'a fait réfléchir sur des choses que j'ai écouté lors des "discours du soir", ce livre tombe à pic après ma petite retraite de méditation vipassana de 10 jours, on verra s'il est bon ou pas! :wazaa:

J'ai également vu un type sur LinkedIn le mettre dans la liste des livres qu'il a offert à son gamin de 18 ans.

Bonne lecture à moi et à ceux qui lisent cette semaine! ✨️
 

MrRandom

Me8louk since 2007 - Maître Tzendifeur
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« Je reste là, ma main dans la sienne. Je me contente de la respirer. De l’écouter vivre. De croiser son regard limpide. D’accueillir son sourire énigmatique. Et quand l’émotion est trop forte, je détourne la tête. Pour que mes larmes d’enfant qui coulent sur mon visage n’allument pas en elle une énième souffrance. Combien de fois j’ai refoulé cette question qui me coupe la respiration, transperce mon cœur comme une brûlure ardente, suspend ma propre vie… La question du « et après… », quand tout sera fini, quand le temps aura achevé son œuvre, que le corps se sera rendu, agenouillé, devant la maladie, que le souffle sera épuisé d’avoir trop lutté, que les yeux n’auront plus la force de s’ouvrir, que l’armistice avec la mort sera signé. Je ne veux pas y penser et pourtant je ne pense qu’à ça. Trois, quatre, cinq fois par nuit, je me lève sans bruit pour écouter son souffle, guetter cette respiration hachée qui est devenue le fil de ma vie, le fil auquel se raccroche toute ma vie.

Quand elle regarde sa télé, ou quand elle dort, j’observe son visage, intensément. Je refais le parcours de la moindre de ses rides, je redessine la forme de ses yeux, je remplis ma mémoire du moindre détail. Je ne veux pas penser à cet « après ». Au vide qui va planer dans la maison, au silence qui m’attend. Peut-on survivre à celle qui vous a donné la vie, qui vous a offert SA vie, veillant jusqu’au vieil âge sur votre bien-être, votre bonheur, soucieuse de votre santé et de vos ennuis ? Sur quels genoux poserai-je ma tête embrumée ? Quelles mains tiendrai-je pour me réconforter ? Quels yeux pourront irradier l’amour que seule une mère sait donner ?

Ma mère est une citadelle imprenable, celle où je me suis toujours réfugié avec confiance, certain qu’elle me défendrait contre vents et marées. Ses bras sont mes remparts. Que faire quand ils seront tombés ? J’y pense et je pleure. J’y pense et le courage me manque. J’y pense et puis le présent me rappelle. Elle est encore là. Je dois rester dans le « maintenant », me nourrir de chaque instant, de chaque sourire, faire de chaque moment une éternité. Je dois être là. L’« après » me rattrapera bien un jour. Mais pas tout de suite… pas aujourd’hui. »
 
« Je reste là, ma main dans la sienne. Je me contente de la respirer. De l’écouter vivre. De croiser son regard limpide. D’accueillir son sourire énigmatique. Et quand l’émotion est trop forte, je détourne la tête. Pour que mes larmes d’enfant qui coulent sur mon visage n’allument pas en elle une énième souffrance. Combien de fois j’ai refoulé cette question qui me coupe la respiration, transperce mon cœur comme une brûlure ardente, suspend ma propre vie… La question du « et après… », quand tout sera fini, quand le temps aura achevé son œuvre, que le corps se sera rendu, agenouillé, devant la maladie, que le souffle sera épuisé d’avoir trop lutté, que les yeux n’auront plus la force de s’ouvrir, que l’armistice avec la mort sera signé. Je ne veux pas y penser et pourtant je ne pense qu’à ça. Trois, quatre, cinq fois par nuit, je me lève sans bruit pour écouter son souffle, guetter cette respiration hachée qui est devenue le fil de ma vie, le fil auquel se raccroche toute ma vie.

Quand elle regarde sa télé, ou quand elle dort, j’observe son visage, intensément. Je refais le parcours de la moindre de ses rides, je redessine la forme de ses yeux, je remplis ma mémoire du moindre détail. Je ne veux pas penser à cet « après ». Au vide qui va planer dans la maison, au silence qui m’attend. Peut-on survivre à celle qui vous a donné la vie, qui vous a offert SA vie, veillant jusqu’au vieil âge sur votre bien-être, votre bonheur, soucieuse de votre santé et de vos ennuis ? Sur quels genoux poserai-je ma tête embrumée ? Quelles mains tiendrai-je pour me réconforter ? Quels yeux pourront irradier l’amour que seule une mère sait donner ?

Ma mère est une citadelle imprenable, celle où je me suis toujours réfugié avec confiance, certain qu’elle me défendrait contre vents et marées. Ses bras sont mes remparts. Que faire quand ils seront tombés ? J’y pense et je pleure. J’y pense et le courage me manque. J’y pense et puis le présent me rappelle. Elle est encore là. Je dois rester dans le « maintenant », me nourrir de chaque instant, de chaque sourire, faire de chaque moment une éternité. Je dois être là. L’« après » me rattrapera bien un jour. Mais pas tout de suite… pas aujourd’hui. »
C'est très émouvant, c'est de qui ?
 
"Elle ne le laissa pas terminer sa phrase, s'en était trop! Il ne savait pas compter ou bien?? "Attendre un an"! Bientôt deux ans s'était écoulés depuis son placement, tel un vulgaire pion! Et là monsieur s'est tout de même rappelé avant de prendre ses vacances, de lui octroyer généreusement le droit de voir les siens??!!!... Elle fulmina en détachant chacuns de ses mots:

-Ne_m'adressez_pas_la_PAROLE!

Il sentit qu'un sermon rebondirait sur la jeune fille pour lui exploser à la figure, et il eut l'intelligence de se taire tandis qu'il se garait, sur la même place qu'un an et demi auparavant.

Un peu déconfit, il pensa que l'exercice de confiance qu'il se devait d'instaurer pour que la médiation se passe correctement était complétement fichu.

Clara, étranglée par le chagrin et la colère, avait le vertige en descendant du véhicule, une rafale de vent fit tournoyer les feuilles mortes ambrées sous le saule pleureur non loin de là, et la pluie lui fouetta le visage, comme ses pensées qui s'entrechoquaient dans sa tête.

Une feuille s'envola devant son nez, guidant son regard vers le coin de l'accueil, et elle les vit, son coeur explosa dans un tumulte d'émotions.

Son frère et sa mère étaient là, avec trois quarts d'heure d'avance, abrités sous le porche, en grande conversation avec Gui.

Elle s'interdisit si fort de penser que son père n'était pas venu, qu'elle se l'ordonna mentalement à la 2e personne du singulier, et, devenue une boule d'amour, elle se mit à courir en leur direction, Adrien sur ses talons, paniqué.

Comme un film au ralenti, son frère qui avait énormément grandit, la souleva de terre pour la faire tournoyer dans ses bras, sa mère les larmes aux yeux, rayonnante, retira sa main de devant sa bouche après avoir étouffé un sanglot, et prit ses enfant contre elle, sous le regard attendri de Gui, tandis qu'Adrien, dont tout le monde s'en foutait, là tout de suite, houspillait des trucs à propos de l'horaire, et des distances de sécurité liées à la médiation, ses fonctions blabla...

Clara, elle même étonnée de ce qu'elle dit, murmura contre le coeur de sa mère et la joue de son frère, toute once de rancune évaporée, "merci mon Dieu..."
 

madisonsquar

J'ai tebra qui me suit depuis 2015 ici
Coucou!

Après " que mangez vous en ce moment " et " que buvez vous en ce moment " , voici le " que lisez vous en ce moment.

Partageons les livres que nous sommes en train de lire.

Je commence donc :

"Carrie" - de Stephen King
J'ai déjà essayé 3 fois de lire du Stephen King mais je n'ai pas du tout accroché.
Mais cette fois-ci, cest une tres agréable surprise et peut-être un début d'une longue série.

Quels livres de lui vous conseillez ?

Ça nous permettra de trouver de l'inspiration pour nos prochains livres ou auteurs préférés ^^. Et puis juste de papoter autours des livres !

@Trackergirl
@Auroraa
@Nelya87
@ZIA78
@MrRandom
@minervie
@Yemna

Et tous les autres amoureux des livres !
Moi je lis rika zarai ma médecine naturelle c'est un vieux livre met très intéressant
 

MrRandom

Me8louk since 2007 - Maître Tzendifeur
VIB
Je n’avais rien lu depuis des semaines et je n’avais pas envie de m’infliger une lecture longue et harassante. On m’a conseillé ce livre : Les garçons de l’été

Un titre qui fait très teenbook de prime abord..mais la définition même de ne pas juger un livre à sa couverture. C’est pas un chef d’œuvre mais ça glisse tout seul.

Une famille parfaite, un drame, et une inexorable descente aux enfers jonchée de révélations sur chacun des membres.
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MrRandom

Me8louk since 2007 - Maître Tzendifeur
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Le fou du Roi - Mahe Binebine

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« Je suis né dans une famille shakespearienne. Entre un père courtisan du roi pendant quarante ans et un frère banni dans une geôle du sud. Il faut imaginer un palais royal effrayant et fascinant, où le favori peut être châtié pour rien, où les jalousies s’attisent quand la nuit tombe.
Un conteur d’histoires sait que le pouvoir est d’un côté de la porte, et la liberté de l’autre. Car, pour rester au service de Sa Majesté, mon père a renoncé à sa femme et ses enfants. Il a abandonné mon frère à ses fantômes. Son fils, mon frère, dont l’absence a hanté vingt ans ma famille. Quelles sont les raisons du « fou » et celles du père ?
Destin terriblement solitaire, esclavage consenti…
Tout est-il dérisoire en ce bas monde ? Mon père avait un étrange goût de la vie. Cela fait des années que je cherche à le raconter. Cette histoire, je vous la soumets, elle a la fantaisie du conte lointain et la gravité d’un drame humain. »


Mon avis : j’ai beaucoup aimé l’histoire d’abord, et le style. L’impression de lire un conte sur une époque lointaine alors que l’on parle ici d’Hassan ll et donc une époque très proche. J’ai aimé la justesse du récit et l’autoanalyse du narrateur. Finalement pour être un courtisan Royal, est-ce qu’il faut faire preuve d’égocentrisme où au contraire avoir très peu de self-estime ?! Est-ce que cela vaut la peine, une vie de sacrifiée pour offrir un bonheur illusoire à ceux qu’on aime ?! Quand c’est la fin du bal, et qu’il faut payer les musiciens, est-on réellement convaincu d’avoir assisté au concert de sa vie ?! On a un début de réponse dans ce livre
 

Madddy

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Le fou du Roi - Mahe Binebine

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« Je suis né dans une famille shakespearienne. Entre un père courtisan du roi pendant quarante ans et un frère banni dans une geôle du sud. Il faut imaginer un palais royal effrayant et fascinant, où le favori peut être châtié pour rien, où les jalousies s’attisent quand la nuit tombe.
Un conteur d’histoires sait que le pouvoir est d’un côté de la porte, et la liberté de l’autre. Car, pour rester au service de Sa Majesté, mon père a renoncé à sa femme et ses enfants. Il a abandonné mon frère à ses fantômes. Son fils, mon frère, dont l’absence a hanté vingt ans ma famille. Quelles sont les raisons du « fou » et celles du père ?
Destin terriblement solitaire, esclavage consenti…
Tout est-il dérisoire en ce bas monde ? Mon père avait un étrange goût de la vie. Cela fait des années que je cherche à le raconter. Cette histoire, je vous la soumets, elle a la fantaisie du conte lointain et la gravité d’un drame humain. »


Mon avis : j’ai beaucoup aimé l’histoire d’abord, et le style. L’impression de lire un conte sur une époque lointaine alors que l’on parle ici d’Hassan ll et donc une époque très proche. J’ai aimé la justesse du récit et l’autoanalyse du narrateur. Finalement pour être un courtisan Royal, est-ce qu’il faut faire preuve d’égocentrisme où au contraire avoir très peu de self-estime ?! Est-ce que cela vaut la peine, une vie de sacrifiée pour offrir un bonheur illusoire à ceux qu’on aime ?! Quand c’est la fin du bal, et qu’il faut payer les musiciens, est-on réellement convaincu d’avoir assisté au concert de sa vie ?! On a un début de réponse dans ce livre
Je sais que je ne suis pas objective..😅 mais je ne suis sûrement pas la seule à penser que c'est un réel plaisir de lire tes analyses ...
 
Cet été, j'ai lu "comment gouverner un peuple-roi ?" de Pierre Henri Tavoillot.
Comment dire ? si vous avez envie d'expier vos fautes, c'est un bon supplice - Le travail d'écriture consiste en un traité "nouveau" d'art politique - c'est fouillé et sophistiqué (dans le raisonnement).

Si j'avais lu cet article avant, j'aurais opté pour un livre de Fatiha Saidi.

https://www.linkedin.com/shareArtic...cœur des montagnes rifaines &summary=&source=

Zahra Ahannach, une artiste au cœur des montagnes rifaines​

Zahra Ahannach, une artiste au cœur des montagnes rifaines

Fatiha SAIDI*mercredi 30 août 2023 - 05:59
Près de deux heures sont nécessaires pour parcourir la centaine de kilomètres séparant Al Hoceima de Jebha, la ville portuaire rifaine de la province de Chefchaouen. Une fois arrivés dans la belle petite ville côtière sereine malgré l’afflux de touristes qui commencent à découvrir ses charmes, il faudra encore s’armer de patience avant d’atteindre la destination, objet de notre visite.
Retour à la route où nous devons quitter le bord de mer pour entrer dans les terres rifaines et nous diriger vers le repère suivant, Bni Smih situé à une dizaine de kilomètres et perché à 890 mètres d’altitude. Après avoir quitté le centre de la commune rurale, le cap est mis sur la prochaine étape, Bni Rzine, dans une traversée de 28 kilomètres de lacets qui durera 40 minutes ! La voiture cahote et la pression de l’altitude se fait sentir car Bni Rzine culmine à 1450 mètres d’altitude dans des paysages à couper le souffle malgré les tristes images des figuiers de Barbarie dont les raquettes blanchies courbent l’échine sous le rongement de la cochenille qui s’est propagée à l’espèce dans tout le nord du Maroc.

Les cimes des montagnes taquinent les rares nuages qui osent se pousser du col sous les rayons ardents du soleil aoûtien ; ce dernier inonde la végétation faite d’amandiers, de figuiers, de lentisque mais aussi de grandes parcelles de kif déployées sans complexe et sans égard pour les 56 articles de la loi 13-21 qui soumet pourtant la culture et la production de cannabis à de strictes conditions.

On vient à notre rencontre pour nous guider dans les quelques mètres de piste qui vont enfin, nous mener à notre destination. Bienvenue dans le refuge de Zahra Ahannach : le salon de la maison familiale où elle a élu domicile d’artiste en le muant en salle d’exposition. Le sourire vissé aux lèvres porté par un regard teinté d’un mélange fait de tristesse et de douceur, Zahra nous guide tout le long de ses dessins trônant sur les sedaris. La jeune femme de 35 ans affiche fièrement son identité de jeblia amazigh et arbore sa fouta rayée de rouge et de blanc, sa sebnia et son chapeau de paille à pompons multicolores. Issue d’une famille de 10 enfants, autodidacte, elle s’adonne, dans son douar natal, à sa passion pour la peinture. Ses thèmes de prédilection sont la vie quotidienne, celle de ses montagnes, des femmes qui l’entourent, des animaux et de la nature. Nul besoin d’autres sources d’inspiration : « il y a trop de belles choses qui m’inspirent autour de moi, je n’ai donc pas besoin de m’évader dans l’abstraction et l’imaginaire », sourit-elle.

Une jeune femme nous scrute du regard tout en remplissant sa meule de grains, une autre, ridée, enfile, comme des perles, les figues qu’elle a séchées, deux femmes chargent une mule avec des ballots de foin qu’elles viennent de constituer…
Les femmes continuent de travailler et défilent sous les verres des cadres, comme ces deux femmes en descente de la montagne, le dos courbés par les fagots de bois sur leur dos ou ces mains qui ramassent des œufs ou encore qui pétrissent la pâte dans un plat de poterie typique de la région. La liste des travaux ruraux effectués par les femmes, figures des tableaux que nous avons sous les yeux, est loin d’être exhaustive.
 
Ces femmes, véritables piliers de leur société, semblent ne faire qu’un avec le labeur. On les retrouve face à toutes les tâches quotidiennes, harassantes, répétitives : traite des vaches, garde des troupeaux, puisage de l’eau, récolte du fourrage, cueillette des olives, meulage du grain, dressage des meules, construction des fours à pain…
Toutes ces tâches domestiques et extérieures, exécutées à l’infini depuis des siècles se sont fondues dans le paysage rural, en une posture d’invisibilité et de non-reconnaissance absolues. Zahra Ahannach a décidé de mettre fin à cette injustice et réhabilite le travail combien pénible mais combien nécessaire pour assurer, depuis des siècles, l’intendance de millions d’individus. Comme pour mieux répondre à ses aïeules, proches de la nature et de ses fruits, Zahra fabrique elle-même son encre, faite avec l’eau suintant des olives lors de leur phase de désamérisation.
Dans la grande demeure qu’elle habite entourée de son mari et de leurs quatre enfants ainsi que ses parents et quelques membres des dix que compte sa fratrie, Zahra peut compter sur le soutien familial. Ses parents sont fiers d’elle et sa mère évoque une fillette qui a été attirée par le dessin, dès son plus jeune âge. Mais las, dans cette zone reculée, où les montagnes du Rif s’encastrent l’une dans l’autre, elle quittera l’école à l’âge de 12 ans, soit la fin du niveau primaire. Si l’enclavement, les travaux domestiques, l’intendance d’une grande famille ont eu raison de ses rêves d’étude, elle ne s’est néanmoins pas laissé abattre et n’a jamais baissé les bras. Ses rêves, elle les entretiendra, sous une autre forme, la peinture, « sa » peinture « olivée ».
Sous une apparence calme, reposent une force et une volonté d’aller jusqu’au bout de ses rêves et les premières retombées commencent à pointer le bout de leur nez. En effet, elle commence à être connue et donc reconnue, comme l’illustrent les visites fréquentes qu’elle reçoit depuis quelques mois, dont celle d’une célèbre chaîne arabe venue l’interviewer et la faire connaître au grand public. Par ailleurs, dans quelques jours, elle se rendra à Targuist pour y présenter son art lors de l’édition d’un festival qui verra le jour, pour la première fois, dans la ville précitée.

Sans formulation explicite de mots, tout le corps de Zahra porte ce message : « réalisez vos rêves et ne vous mettez aucune limite, ni géographique ni autre ». Zahra a-t-elle d’autres messages à transmettre, par la voie de sa peinture ? Sans aucun doute mais elle laisse la liberté, à chaque personne d’y lire l’idoine, celui qui parle à son cœur.
Ses dessins ne sont pas qu’images, ils sont un langage qui interpelle notre société par la description d’une réalité souvent euphémisée sous les traits de la littérature et des citadins de passage, celle d’un quotidien féminin fait d’oubli de soi, dans l’engagement de care total envers l’autre, l’enfant, l’époux, le voisinage, la tribu…
Merci Zahra de déciller notre regard sur ce travail invisible et éprouvant, réhabilitant ainsi nos aïeules, qui, tout en s’adonnant aux tâches multiformes, ont aussi, mené, à leur façon, des combats pour exister en tant que femmes, se débarrasser de quelques contraintes et relever des défis. En la matière, un vaste travail d’archéologie s’impose et reste à faire pour mettre au. Jour ces combats fossilisés.
*Ecrivaine et ancienne femme politique en Belgique.
 

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Lors d'un petit déjeuner en tête à tête avec son père de 70 ans, Lilla apprend qu'elle a un oncle, disparu il y a plus de 60 ans. Aujourd'hui malade, son père n’a désormais qu’une obsession en tête, retrouver son petit frère volatilisé à l’âge de 5 ans lors des grandes famines qui ont frappé le Maroc en 1947.
Suite à ces révélations, Lilla se voit confier la mission de le retrouver. D’un petit village berbère sur les hauteurs de Mogador au bouillonnement de Casablanca, Lilla exhume pas à pas les non-dits et les déchirures familiales.
Lilla mène alors l’enquête dans le Maroc des années 1940 au cœur des communautés berbère, juive et arabe et nous plonge dans l'histoire d'un pays en pleine émancipation et bouleversements.


Mon avis : un livre bien écrit, le récit bouleversant d’une promesse. Pages après pages je suis resté suspendu à l’histoire pour en connaître l’issue. L’impression d’avoir été en immersion dans le Maroc que mon grand-père a connu. Très beau livre.
 
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