finalité du judaisme : shalom : fondation et finalité du monde
Le Livre de Daniel est écrit, tout comme le Livre d'Hénoch et d'autres apocryphes bibliques trouvés à Qumrân, dans un style apocalyptique qui était populaire à l'époque des Maccabées. Suivant l'avis de la majorité des spécialistes, sa composition finale date du règne d'Antiochos IV (175 à 163...
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racine slm dans l'evangile arameen de mathhieu:
L’évangile araméen de Matthieu (dont les Syriaques et Chaldéens ont un texte fidèle, voir l’étude sur Le Matthieu araméen) est plus éclairant qu’une grammaire. La racine slm y apparaît sous des formes et dans des sens divers (58 fois en tout),
et d’abord au sens le plus simple de paix :
“Et lorsque vous entrez dans la maison, saluez la maisonnée, et si la maison en est digne, votre paix (šlâma) viendra sur elle, et si la maison n’est pas digne, votre paix retournera sur vous” (Mt 10,12-13).
La notion de perfection ou d’achèvement en découle :
“Encore : vous avez entendu dire qu’il a été dit aux premiers : ne mens pas dans tes serments, mais tu parachèveras (tšâlem) pour le Seigneur tes serments (Mt 5,33) –[parall.]– Et il advint, lorsque Jésus eut parachevé (šâlem) ces paroles, que les foules étaient dans l’étonnement de son enseignement [ 4 ] (Mt 7,27) –[parall.]– Jésus répondit et il leur dit : Elie vient avant, pour parachever toute chose” (Mt 17,11).
Ou encore celle de perfection transmise : “Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition (màšlmânoutâ’) des anciens et ne se lavent-ils pas leurs mains quand ils mangent le pain ?” (Mt 15,2).
Ici apparaît une variation sémantique avec le sens de livré, car ce qui est parfait, achevé, est fait pour être transmis (ce sens de remis est inconnu en hébreu[ 5 ]):
“Et il advint que lorsque Jésus eut parachevé (meštlem ou livré !) toutes ces paroles, il dit à ses disciples : Vous savez qu’après deux jours, c’est la Pâque et le Fils de l’homme est livré pour être crucifié (Mt 26,1-2)... Et il [Judas] leur dit : que voulez-vous me donner, et moi je le livre à vous. Or eux lui promirent trente (pièces) d’argent. Et depuis lors, il cherchait une occasion pour le livrer (Mt 15-16)... Juda le « livreur » (màšlmânâ’) répondit et dit : Peut-être c’est moi, rabbi ? Jésus lui dit : Toi, tu (l’)as dit” (Mt 26,25). “Alors ils vous livreront (= soumettront) à la détresse et ils vous tueront ; et vous serez haïs par toutes les nations à cause de mon Nom. Alors beaucoup se scandaliseront, et ils se haïront l’un l’autre, et ils se livreront l’un à l’autre” (Mt 24,9-10).
On aboutit ainsi à l’équivalent de la 4 e forme arabe, où se profile la connotation religieuse de se remettre (ou soumettre) à Dieu, que Jésus emploie à propos de lui-même :
“Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’Homme se livre (= se remet) aux chefs des prêtres et aux savants et ils le condamneront à mort ; et ils le livreront (remettront) aux nations” (Mt 20,18-19a).
Systématiquement, cette forme a été rendue en grec par le verbe paradidômi, et on trouve la même connotation de se remettre dans le passage de la première lettre de Pierre où il est précisément question de la Passion de Jésus : “Il n’a pas commis de péché et aucun mensonge ne fut trouvé dans sa bouche ; insulté, il ne rendait pas l’insulte, souffrant, il ne menaçait pas, mais se remettait au juste Juge” (1P 2,22-23).
Il faut préciser que se remettre à Dieu ne signifie pas s’écraser devant Dieu (= se subordonner à un Tyran Tout-Puissant) qu’a habituellement le terme de soumission [ 6 ] : ce sens négatif est une dérive que l’on trouve chez les Judéo-nazaréens, puis dans le Coran.