Je les rends.
Parce que l'honnêteté fait partie de mon système de valeurs, des choses que je considère être bien. On se plaint souvent du manque d'intégrité chez les gens, mais avant d'avoir des attentes vis-à-vis des autres, il faut savoir se changer soi-même. Et un petit acte comme celui-ci peut avoir des conséquences bénéfiques énormes: une personne (la caissière par exemple) qui voit que je corrige son erreur alors qu'elle m'était favorable, va apprécier ce geste. Et se rendra compte de l'impact que cela peut avoir, que l'honnêteté peut apporter un remerciement, un sourire. On peut espérer alors une réaction en chaîne, même si cela peut paraître naïf d'y croire.
Dans un monde où le nombre de cruautés dépasse tellement notre entendement que certains sont amenés à ne plus croire en l'homme, il est nécessaire d'inverser la tendance en montrant, à petite échelle, qu'on peut avoir foi en lui, et que tout espoir n'est pas perdu, car il existe des gens biens.
Recevoir plus d'argent que l'on devait en recevoir, c'est un cadeau de Dieu. Non pas dans le sens où on obtient qqch gratuitement, non; c'est une baraka dans le sens où on nous donne la possibilité de faire un acte charitable.
Effectivement, il peut y avoir une hésitation dans le cas d'une banque par exemple; puisque c'est une institution qui crée de l'argent sur du vide et amasse des richesses alors qu'elle ne produit rien (si ce n'est un service, bien en deçà des sommes acquises). Mais justement, rester honnête malgré tout est une forme de pied de nez à ce mastodonte: une manière de dire "non, je ne tomberai pas dans le même vice que toi". Dans le cas inverse, on ne peut plus reprocher une chose que l'on fait soi-même. Et, pour reprendre un personnage très célèbre, où est le mérite à ne bien agir qu'avec les gens corrects? La foi est d'autant plus affirmée lorsque l'on respecte ses principes et ces valeurs même lorsque la tentation est grande.
Sans compter la possibilité d'avoir des remords, de se demander encore et encore si l'on a bien fait. Mais au fond, le seul fait de se poser la question montre que non. Le bien est évident et le mal est évident. Même si je suis perdant - matériellement parlant - en restant honnête, je saurais que ce que j'ai fait est bien et n'aurait aucun regret. Et j'y aurait gagné en intégrité.