Vue densemble de ladoption dans quelques pays de droits islamiques
Dans les pays islamiques, nous retrouvons limportance des droits des enfants, notamment de veiller à leur protection et à ce quils ne manquent de rien. Voyons ci-dessous la situation dans certains pays islamiques, où une forme dadoption nest pas exclue, mais où elle comporte tout de même certaines restrictions.
TUNISIE
Depuis 1958, la Tunisie accepte ladoption, dans ses lois, à léchelle nationale mais il est à noter que lenfant doit être confié à une famille musulmane seulement.
Ladoption à létranger est refusée comme solution de rechange, mais lenfant peut être placé en tutelle officieuse, laquelle consiste à donner le choix à lenfant, lors de sa majorité, de rester dans sa famille dadoption ou de retourner dans son pays dorigine. Le droit tunisien dès lors, préserve lidentité de lenfant, afin de respecter ses origines. Cest lapproche choisie par les tunisiens pour protéger les enfants venant de leur patrie, selon leur droit et leurs croyances religieuses.
ALGÉRIE
La situation dans ce pays est la suivante. Lenfant orphelin est recueilli et placé dans une pouponnière prévue à cet effet, lenfant est en attente dun jugement qui va donner une kafala à une famille. Suite à lattribution de la kafala, la famille peut, si elle le désire, donner son nom à lenfant. LAlgérie est le seul pays musulman à autoriser la concordance de nom. Lautorisation a été accordée en 1991 suite à de nombreuses années de discussions au Ministère des Affaires Religieuses, en collaboration avec les Affaires Sociales. De 1985 à 1994, mille bébés ont été accueillis selon la kafala.
Le droit de porter le nom de la famille adoptive a été considéré comme très important dans lévolution de lenfant dans sa famille adoptive.
Plusieurs démarches ont été enclenchées pour instaurer la concordance des noms dans dautres pays, mais il est très difficile de changer certaines valeurs du mouvement islamique. Avec lapplication de la kafala, les parents nont pas dautres choix que de dire la vérité à lenfant, car lextrait de naissance indique «kefil et kefila» (adoptant et adoptante).
MAROC
Depuis 1993, labandon des enfants est légalisé. Ils sont recueillis à lintérieur dorphelinats, qui sont déjà bondés. Les autorités marocaines sont conscientes de ce problème de débordement. Par manque deffectifs, plusieurs enfants perdent la vie à lintérieur de ces murs.
Ladoption est fréquente dans ce pays, mais seulement à des étrangers musulmans selon le recueil légal, qui est la kafala.
En conclusion, grâce à lapplication de la kafala, des milliers denfants ont été recueillis dans de meilleures conditions quavant son apparition. Nous devons donc reconnaître la valeur positive de ce recueil légal, qui fait en sorte que le droit des enfants est respecté et maintenu dans ces pays.
Certains pays islamiques ont évolué à différents niveaux, en ce qui concerne ladoption, mais le rythme nest pas le même dans chacun de ces pays, comme nous avons pu le constater. Chacun sa mentalité et chacun ses coutumes.