Pour le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du Shas, "les enseignants laïques sont des ânes"
[Outre le danger que représente un gouvernement Likoud pour toute perspective de processus de paix avec les Palestiniens ou pour le système social (ou ce qu¹il en reste), il y a la perspective cauchemardesque de voir un ministre de l¹éducation du parti Shas. Ces dernières attaques du rabbin Yossef (dont il ne faut pas sous-estimer l¹importance, même s¹il est quasi sénile) ne font que renforcer ce cauchemar : voir un ministre Shas devenir ministre de l¹éducation et supprimer, ou en tout cas tenter de le faire, car il y aurait de fortes résistances, tout l¹aspect universaliste du système éducatif israélien]
Ha¹aretz, 23 novembre 2008
http://www.haaretz.com/hasen/spages/1040150.html
ans sa drasha (sorte de sermon) hebdomadaire, le rabbin Ovadia Yossef a dit que le système éducatif laïque ne savait rien, "ni le shabbat, ni les fêtes", et n¹enseignait rien d¹autre que "des bêtises". Il a trouvé malheureux les pauvres gens qui plaçaient leurs enfants dans le système éducatif laïque. Car "qu¹y enseigne-t-on ? L¹histoire et toutes sortes de bêtises sur les Nations du monde (1), c¹est tout."
Youli Tamir, ministre de l¹éducation, a réagi vivement aux propos du rabbin Yossef, en exigeant qu¹il s¹excuse publiquement. Elle a ajouté que le sermon du rabbin était "méchant, sans fondement et offensant pour les dizaines de milliers de fonctionnaires qui accomplissent leur tâche difficile avec conscience."
Le député (ex-travailliste, pressenti pour rejoindre le nouveau parti de gauche * voir http://www.lapaixmaintenant.org/article1883 ) a lui aussi réagi en déclarant : "Nous ne laisserons pas le Shas faire des enseignants d¹Israël un punching-ball dans la campagne électorale." Il a ajouté que le fait que le parti Shas revendique le ministère de l¹éducation prouvait "la dangerosité d¹un gouvernement dirigé par Netanyahou (leader du Likoud), qui a refusé de rendre publiques les promesses faites au Shas pour qu¹il rejoigne son éventuelle coalition gouvernementale."
Il y a 15 jours, le rabbin Yossef et Eli Yishaï, président du parti Shas, se sont fixé un objectif de 18 sièges pour leur parti aux prochaines élections de février (actuellement, le Shas dispose de 12 sièges à la Knesset).
"Que voulons-nous faire concernant le ministère de l¹éducation ?" a demandé Yishaï en parlant de ses objectifs pour la prochaine mandature. Nous voulons "enseigner le judaïsme, la tradition, la bar-mitsva, le shabbat, le respect des parents, bref, tout ce que notre maître Yossef nous enseigne tous les jours."
Yishaï s¹en est également pris à tous les autres partis politiques qui ont été responsables du ministère de l¹éducation en disant : "Chaque année, l¹usage de drogues et la violence augmentent chez les jeunes, et le niveau d¹éducation baisse." (2)
(1) Nations du monde ("oumot ha¹olam" en hébreu) a fini par prendre un sens péjoratif chez certains religieux ultra-orthodoxes qui pensent que l¹étude ne doit concerner que les textes et la tradition. Tout intérêt pour l¹histoire des autres peuples, pour la philosophie ou la littérature, par exemple, peut être considéré comme universaliste et par conséquent impie (ndt).
(2) Argument récurrent des religieux à l¹égard des laïques en Israël, comme partout ailleurs ("la religion préserve des turpitudes morales"). Il y aurait un article à faire sur les violences domestiques dans les milieux ultra-orthodoxes, à l¹égard des femmes en particulier, ainsi que sur les abus sexuels ou sur l¹usage de drogues (ndt).
[Outre le danger que représente un gouvernement Likoud pour toute perspective de processus de paix avec les Palestiniens ou pour le système social (ou ce qu¹il en reste), il y a la perspective cauchemardesque de voir un ministre de l¹éducation du parti Shas. Ces dernières attaques du rabbin Yossef (dont il ne faut pas sous-estimer l¹importance, même s¹il est quasi sénile) ne font que renforcer ce cauchemar : voir un ministre Shas devenir ministre de l¹éducation et supprimer, ou en tout cas tenter de le faire, car il y aurait de fortes résistances, tout l¹aspect universaliste du système éducatif israélien]
Ha¹aretz, 23 novembre 2008
http://www.haaretz.com/hasen/spages/1040150.html
ans sa drasha (sorte de sermon) hebdomadaire, le rabbin Ovadia Yossef a dit que le système éducatif laïque ne savait rien, "ni le shabbat, ni les fêtes", et n¹enseignait rien d¹autre que "des bêtises". Il a trouvé malheureux les pauvres gens qui plaçaient leurs enfants dans le système éducatif laïque. Car "qu¹y enseigne-t-on ? L¹histoire et toutes sortes de bêtises sur les Nations du monde (1), c¹est tout."
Youli Tamir, ministre de l¹éducation, a réagi vivement aux propos du rabbin Yossef, en exigeant qu¹il s¹excuse publiquement. Elle a ajouté que le sermon du rabbin était "méchant, sans fondement et offensant pour les dizaines de milliers de fonctionnaires qui accomplissent leur tâche difficile avec conscience."
Le député (ex-travailliste, pressenti pour rejoindre le nouveau parti de gauche * voir http://www.lapaixmaintenant.org/article1883 ) a lui aussi réagi en déclarant : "Nous ne laisserons pas le Shas faire des enseignants d¹Israël un punching-ball dans la campagne électorale." Il a ajouté que le fait que le parti Shas revendique le ministère de l¹éducation prouvait "la dangerosité d¹un gouvernement dirigé par Netanyahou (leader du Likoud), qui a refusé de rendre publiques les promesses faites au Shas pour qu¹il rejoigne son éventuelle coalition gouvernementale."
Il y a 15 jours, le rabbin Yossef et Eli Yishaï, président du parti Shas, se sont fixé un objectif de 18 sièges pour leur parti aux prochaines élections de février (actuellement, le Shas dispose de 12 sièges à la Knesset).
"Que voulons-nous faire concernant le ministère de l¹éducation ?" a demandé Yishaï en parlant de ses objectifs pour la prochaine mandature. Nous voulons "enseigner le judaïsme, la tradition, la bar-mitsva, le shabbat, le respect des parents, bref, tout ce que notre maître Yossef nous enseigne tous les jours."
Yishaï s¹en est également pris à tous les autres partis politiques qui ont été responsables du ministère de l¹éducation en disant : "Chaque année, l¹usage de drogues et la violence augmentent chez les jeunes, et le niveau d¹éducation baisse." (2)
(1) Nations du monde ("oumot ha¹olam" en hébreu) a fini par prendre un sens péjoratif chez certains religieux ultra-orthodoxes qui pensent que l¹étude ne doit concerner que les textes et la tradition. Tout intérêt pour l¹histoire des autres peuples, pour la philosophie ou la littérature, par exemple, peut être considéré comme universaliste et par conséquent impie (ndt).
(2) Argument récurrent des religieux à l¹égard des laïques en Israël, comme partout ailleurs ("la religion préserve des turpitudes morales"). Il y aurait un article à faire sur les violences domestiques dans les milieux ultra-orthodoxes, à l¹égard des femmes en particulier, ainsi que sur les abus sexuels ou sur l¹usage de drogues (ndt).