La plupart du temps, les femmes victimes de maltraitance ne sont nullement dépendantes, ou plus exactement elles sont dépendantes, mais de la dépendance de l'autre. Il s'agit d'une dépendance à un second degré. Le mari violent joue souvent de cette corde: il est faible, "malade", aux prises de "pulsions incontrôlables" ou instable, incapable de conserver un travail etc... Se libérer d'un maître est plus aisé que s'affranchir d'un enfant dépendant: cela explique l'extrême difficulté qu'éprouvent les femmes à quitter leurs bourreaux. Il est un fait incontestable quoique gênant: sa dépendance même narcissise la victime. Elle est un pilier essentiel, c'est le rôle des femmes...
Dans ces couples dysfonctionnants, trois tropismes coexistent et se déchirent. D'abord, le syndrome de la sainte. Les femmes sont idéologiquement formatées à servir sans contrepartie. Cela est si fortement ancré en elles qu'elles peuvent subir l'inacceptable sans broncher, de peur de déroger ou d'être mises au ban de la société. Cela valait même autrefois pour les mutilations sexuelles en Afrique. L'antinomique du symbole de la Sainte, celui de la mégère, constitue un repoussoir efficace.
Le syndrome de Stockholm suit logiquement: la victime semble solidaire de son bourreau voire même le renforcer. Cela se voit chez les prostituées vis à vis de leurs macs. Masochisme? Non, désir éperdu d'exister, d'être valorisée à travers celui-ci, quel qu'il soit, et quoique cela représente d'humiliation paradoxale. Et le mac n'a pas le profil mythique que l'on attendrait. Ou pas seulement celui-ci. Il est aussi dépendant, il ne peut vivre sans elle et c'est ce qui les lie, même à travers les coups. —Inconstants, ou non spécifique, il y a aussi des femmes maltraitées dans des milieux bourgeois.— Si parfois elles semblent renforcer leur bourreau ou s'accommoder de ce qui leur est imposé, c'est aussi parce que la dépendance constitue une drogue des deux côtés. S'en libérer suppose pouvoir exister pour soi, ce qui n'est pas possible lorsque l'habitude de la double dépendance est prise depuis longtemps.
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Dans ces couples dysfonctionnants, trois tropismes coexistent et se déchirent. D'abord, le syndrome de la sainte. Les femmes sont idéologiquement formatées à servir sans contrepartie. Cela est si fortement ancré en elles qu'elles peuvent subir l'inacceptable sans broncher, de peur de déroger ou d'être mises au ban de la société. Cela valait même autrefois pour les mutilations sexuelles en Afrique. L'antinomique du symbole de la Sainte, celui de la mégère, constitue un repoussoir efficace.
Le syndrome de Stockholm suit logiquement: la victime semble solidaire de son bourreau voire même le renforcer. Cela se voit chez les prostituées vis à vis de leurs macs. Masochisme? Non, désir éperdu d'exister, d'être valorisée à travers celui-ci, quel qu'il soit, et quoique cela représente d'humiliation paradoxale. Et le mac n'a pas le profil mythique que l'on attendrait. Ou pas seulement celui-ci. Il est aussi dépendant, il ne peut vivre sans elle et c'est ce qui les lie, même à travers les coups. —Inconstants, ou non spécifique, il y a aussi des femmes maltraitées dans des milieux bourgeois.— Si parfois elles semblent renforcer leur bourreau ou s'accommoder de ce qui leur est imposé, c'est aussi parce que la dépendance constitue une drogue des deux côtés. S'en libérer suppose pouvoir exister pour soi, ce qui n'est pas possible lorsque l'habitude de la double dépendance est prise depuis longtemps.
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