La lutte contre la mortalité maternelle et infantile, la promotion de la santé reproductive et la lutte contre la propagation des maladies sexuellement transmissibles, ont été au centre des journées détude organisées à Rabat, les 15 et 16 octobre courant, conjointement par le ministère de la Santé et lOrganisation Panafricaine de Lutte contre le SIDA (OPALS). Gouvernement et société civile sont interpellés par des statistiques alarmantes.
Les chiffres actuels ne nous honorent pas. Cet aveu du Docteur Mohammed Cherradi, chef de la division Santé maternelle et infantile, est également un signal lancé aussi bien au gouvernement quà la société civile.
Il y a urgence
Au Maroc, sur 100.000 naissances, 227 décès sont enregistrés , notre objectif est darriver à 50 décès en 2012, précise Gouaima Fatima, spécialiste en santé publique.
Lors de ces journées auxquelles ont pris part 25 ONG nationales, les trois axes de la nouvelle stratégie de lutte contre ce type de mortalité ont été expliqués et développés au profit des participants. Ces axes sarticulent autour de laccessibilité aux services de soins, de la qualité de la prise en charge et enfin de la gouvernance.
Selon le Docteur Cherradi, le premier point de ce plan, qui sétalera jusquen 2010, permettra aux femmes enceintes davoir un meilleur accès géographique, notamment en milieu rural, aux maternités ainsi que la gratuité de laccouchement. Ce plan prévoit également une humanisation des services hospitaliers concernés par la formation des sages-femmes et des gynécologues. Les principales causes de la mortalité des femmes en couche sont liées aux hémorragies, à lhypertension artérielle et aux infections. Une opération de vulgarisation de lusage du préservatif féminin a été également lancée.
Trois questions au docteur Nadia Bezad, Présidente déléguée de lOPALS
Dans cet entretien, la responsable de lOPALS dénonce linertie actuelle et en appelle au gouvernement pour une meilleure prise en charge de la santé de la femme.
Quels sont les objectifs de ces journées ?
Les indicateurs sont déplorables. Cette initiative a été prise par des hommes et des femmes pour dénoncer cet état de fait. Au Maroc 3 à 4 femmes meurent chaque jour en donnant la vie. Les infections sexuellement transmissibles ont été multipliées par 3. Nous avons donc décidé de réagir en signant un appel qui sera remis au gouvernement pour quil fasse quelque chose. La société civile doit bouger et le gouvernement doit prendre ses responsabilités, lui qui na jamais donné suffisamment dimportance à la santé de la femme.
En quoi consiste lappel lancé au gouvernement ?
Reconnaître le droit des femmes à la vie, à la santé et à lintégrité physique. Inscrire ce droit comme priorité politique et sociale. Enfin, il sagit de prendre toutes les mesures nécessaires pour promouvoir ce droit conformément aux engagements nationaux et internationaux.
Selon vous, quest-ce qui freine la prise en charge de la santé reproductive de la femme ?
Les mentalités, celle des hommes et des femmes, doivent changer. Les femmes enceintes ne font pas de bilan, ne se font pas suivre pendant leur grossesse doù les complications. De plus, nous assistons à une féminisation du SIDA car la femme est victime de son statut biologique. La femme ne peut pas obliger lhomme à mettre un préservatif. Cest pour cela que notre action porte également sur la vulgarisation du préservatif féminin qui est disponible au Maroc mais pas encore commercialisé à grande échelle. Nous avons commencé à en distribuer gratuitement aux travailleuses du sexe qui peuvent avoir 6 à 7 rapports sans protection. Si cette première opération donne les résultats escomptés, nous pourrons alors en envisager limportation.
Au Maroc 3 à 4 femmes meurent chaque jour en donnant la vie.
Le gouvernement na jamais donné suffisamment dimportance à la santé de la femme, dénonce la Présidente déléguée de lOPALS.
Auteur : Samir Abdelmoumène
Les chiffres actuels ne nous honorent pas. Cet aveu du Docteur Mohammed Cherradi, chef de la division Santé maternelle et infantile, est également un signal lancé aussi bien au gouvernement quà la société civile.
Il y a urgence
Au Maroc, sur 100.000 naissances, 227 décès sont enregistrés , notre objectif est darriver à 50 décès en 2012, précise Gouaima Fatima, spécialiste en santé publique.
Lors de ces journées auxquelles ont pris part 25 ONG nationales, les trois axes de la nouvelle stratégie de lutte contre ce type de mortalité ont été expliqués et développés au profit des participants. Ces axes sarticulent autour de laccessibilité aux services de soins, de la qualité de la prise en charge et enfin de la gouvernance.
Selon le Docteur Cherradi, le premier point de ce plan, qui sétalera jusquen 2010, permettra aux femmes enceintes davoir un meilleur accès géographique, notamment en milieu rural, aux maternités ainsi que la gratuité de laccouchement. Ce plan prévoit également une humanisation des services hospitaliers concernés par la formation des sages-femmes et des gynécologues. Les principales causes de la mortalité des femmes en couche sont liées aux hémorragies, à lhypertension artérielle et aux infections. Une opération de vulgarisation de lusage du préservatif féminin a été également lancée.
Trois questions au docteur Nadia Bezad, Présidente déléguée de lOPALS
Dans cet entretien, la responsable de lOPALS dénonce linertie actuelle et en appelle au gouvernement pour une meilleure prise en charge de la santé de la femme.
Quels sont les objectifs de ces journées ?
Les indicateurs sont déplorables. Cette initiative a été prise par des hommes et des femmes pour dénoncer cet état de fait. Au Maroc 3 à 4 femmes meurent chaque jour en donnant la vie. Les infections sexuellement transmissibles ont été multipliées par 3. Nous avons donc décidé de réagir en signant un appel qui sera remis au gouvernement pour quil fasse quelque chose. La société civile doit bouger et le gouvernement doit prendre ses responsabilités, lui qui na jamais donné suffisamment dimportance à la santé de la femme.
En quoi consiste lappel lancé au gouvernement ?
Reconnaître le droit des femmes à la vie, à la santé et à lintégrité physique. Inscrire ce droit comme priorité politique et sociale. Enfin, il sagit de prendre toutes les mesures nécessaires pour promouvoir ce droit conformément aux engagements nationaux et internationaux.
Selon vous, quest-ce qui freine la prise en charge de la santé reproductive de la femme ?
Les mentalités, celle des hommes et des femmes, doivent changer. Les femmes enceintes ne font pas de bilan, ne se font pas suivre pendant leur grossesse doù les complications. De plus, nous assistons à une féminisation du SIDA car la femme est victime de son statut biologique. La femme ne peut pas obliger lhomme à mettre un préservatif. Cest pour cela que notre action porte également sur la vulgarisation du préservatif féminin qui est disponible au Maroc mais pas encore commercialisé à grande échelle. Nous avons commencé à en distribuer gratuitement aux travailleuses du sexe qui peuvent avoir 6 à 7 rapports sans protection. Si cette première opération donne les résultats escomptés, nous pourrons alors en envisager limportation.
Au Maroc 3 à 4 femmes meurent chaque jour en donnant la vie.
Le gouvernement na jamais donné suffisamment dimportance à la santé de la femme, dénonce la Présidente déléguée de lOPALS.
Auteur : Samir Abdelmoumène