En ces temps de débat sur l'identité nationale, il est au moins une chose sur laquelle tous nos concitoyens peuvent s'accorder, quelle que soit leur appartenance politique : la France, patrie des droits de l'homme, se doit de défendre l'honneur, la liberté et la justice lorsque l'un de ses ressortissants est victime de l'arbitraire.
Kaddour Terhzaz est de ceux-là.
Quels sont les faits ? Ce Franco-Marocain âgé de 72 ans, officier supérieur de l'armée de l'air marocaine à la retraite, est aujourd'hui emprisonné, tenu à l'isolement dans une cellule où il ne dispose ni d'un matelas pour dormir, ni du nécessaire pour s'alimenter dans des conditions décentes.
Comment en est-on arrivé là ? Il a commis le « crime » d'en appeler respectueusement à la clémence du pouvoir à l'égard de ses anciens pilotes, dont l'appareil fut abattu par le Front Polisario (2) voici une trentaine d'années et qui ont été traités en parias à leur retour au Maroc.
Il appelait, pour ceux dont il avait été le chef (et dont la seule « faute » était de rentrer au pays après avoir subi plusieurs années d'emprisonnement dans le camp de Tindouf), à un traitement les rétablissant dans leurs droits et leur dignité de militaires à la retraite.
C'est ce réflexe de justice élémentaire et ce devoir moral qu'il s'imposait à lui-même qui lui ont valu d'être arrêté brutalement, et « jugé » plus qu'expéditivement par la « justice » militaire marocaine dans un procès sans considération ni respect pour les droits de la défense, en novembre 2008.
Tout montre qu'il a été victime d'un règlement de comptes tardif de la part de certains généraux influents qui ont saisi cette occasion de lui faire payer, durement, son franc-parler.
Or Kaddour Terhzaz est maintenant détenu à la prison de Salé (Rabat) depuis plus d'un an, le 9 novembre 2008 exactement, et la seule perspective que lui offrent les douze ans de réclusion auxquels il a été condamné - en raison d'un simple réflexe humanitaire qui lui vaudrait, ailleurs, la considération de tous les hommes de bonne volonté - est de sortir brisé (à 84 ans !) de cet enfermement injuste et scandaleux.
On imagine sans peine la détresse de sa famille, de sa femme et de ses quatre enfants.Que fait la France pour soutenir celui qui a sa nationalité et qu'elle a décoré de la Légion d'honneur ? Jusqu'à présent, rien ! À quoi sert-il de disserter longuement sur ce qui fait l'identité française si c'est pour se désintéresser du sort de l'un des siens, et de la détresse d'une famille franco-marocaine qui a, en vain jusqu'à présent, essayé d'attirer l'attention des autorités de ce pays sur cette criante injustice ?
C'est pourquoi j'en appelle à nos élus, et à tous ceux qui se reconnaissent dans la devise de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Il faut sauver le soldat Kaddour Terhzaz !
Signez et faites signer la pétition que vous trouverez sur le site (3) et transmettez-la à vos représentants élus pour qu'ils fassent pression sur les autorités françaises, qui ont le devoir de défendre les citoyens de notre pays.
(1) Directeur honoraire de Sciences Po Bordeaux.
(2) Le mouvement armé du Sahara occidental, opposé au Maroc pour le contrôle de cette ex-colonie espagnole
(3) www. sauver-kaddour-terhzaz.org
Pierre sadran
Professeur des universités (1)
source: http://www.sudouest.com/accueil/actualite/opinions/article/807037/mil/5487959.html
Kaddour Terhzaz est de ceux-là.
Quels sont les faits ? Ce Franco-Marocain âgé de 72 ans, officier supérieur de l'armée de l'air marocaine à la retraite, est aujourd'hui emprisonné, tenu à l'isolement dans une cellule où il ne dispose ni d'un matelas pour dormir, ni du nécessaire pour s'alimenter dans des conditions décentes.
Comment en est-on arrivé là ? Il a commis le « crime » d'en appeler respectueusement à la clémence du pouvoir à l'égard de ses anciens pilotes, dont l'appareil fut abattu par le Front Polisario (2) voici une trentaine d'années et qui ont été traités en parias à leur retour au Maroc.
Il appelait, pour ceux dont il avait été le chef (et dont la seule « faute » était de rentrer au pays après avoir subi plusieurs années d'emprisonnement dans le camp de Tindouf), à un traitement les rétablissant dans leurs droits et leur dignité de militaires à la retraite.
C'est ce réflexe de justice élémentaire et ce devoir moral qu'il s'imposait à lui-même qui lui ont valu d'être arrêté brutalement, et « jugé » plus qu'expéditivement par la « justice » militaire marocaine dans un procès sans considération ni respect pour les droits de la défense, en novembre 2008.
Tout montre qu'il a été victime d'un règlement de comptes tardif de la part de certains généraux influents qui ont saisi cette occasion de lui faire payer, durement, son franc-parler.
Or Kaddour Terhzaz est maintenant détenu à la prison de Salé (Rabat) depuis plus d'un an, le 9 novembre 2008 exactement, et la seule perspective que lui offrent les douze ans de réclusion auxquels il a été condamné - en raison d'un simple réflexe humanitaire qui lui vaudrait, ailleurs, la considération de tous les hommes de bonne volonté - est de sortir brisé (à 84 ans !) de cet enfermement injuste et scandaleux.
On imagine sans peine la détresse de sa famille, de sa femme et de ses quatre enfants.Que fait la France pour soutenir celui qui a sa nationalité et qu'elle a décoré de la Légion d'honneur ? Jusqu'à présent, rien ! À quoi sert-il de disserter longuement sur ce qui fait l'identité française si c'est pour se désintéresser du sort de l'un des siens, et de la détresse d'une famille franco-marocaine qui a, en vain jusqu'à présent, essayé d'attirer l'attention des autorités de ce pays sur cette criante injustice ?
C'est pourquoi j'en appelle à nos élus, et à tous ceux qui se reconnaissent dans la devise de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Il faut sauver le soldat Kaddour Terhzaz !
Signez et faites signer la pétition que vous trouverez sur le site (3) et transmettez-la à vos représentants élus pour qu'ils fassent pression sur les autorités françaises, qui ont le devoir de défendre les citoyens de notre pays.
(1) Directeur honoraire de Sciences Po Bordeaux.
(2) Le mouvement armé du Sahara occidental, opposé au Maroc pour le contrôle de cette ex-colonie espagnole
(3) www. sauver-kaddour-terhzaz.org
Pierre sadran
Professeur des universités (1)
source: http://www.sudouest.com/accueil/actualite/opinions/article/807037/mil/5487959.html