La virilité 🗡
Attention
Elle n'est pas à confondre avec le genre masculin, elle est ce maximum avec lequel un humain peut
agir en fonction des circonstances, de la fortune. Ce qui peut donner une notion de ce qu'est le libre arbitre, entre fortune et virtù:
Virtù est un mot italien signifiant « vertu » ou « pouvoir », dérivé du
latin virtus (traduction littérale : « virilité »). Il décrit les qualités souhaitables pour un homme, par opposition à
vizio (vice). En italien, le terme
virtù est historiquement lié au concept grec d'
arète , le
virtus latin et les
vertus catholiques médiévales comme les
Sept vertus. Ainsi, le terme utilisé par Machiavel est lié au concept d'
Éthique de la vertu.
[...]
Machiavel suggère un ensemble de vertus différent d'
Aristote et de
Thomas d'Aquin, apparemment moins axé sur la bienfaisance et la concorde, et davantage sur le
courage. Selon Machiavel, le terme
virtù inclut l'orgueil, la bravoure, l'humanisme civique, la force et une quantité d'impitoyable. À l'appui de cette thèse, souligne que la
virtù chez Machiavel se réfère aux attributs du héros épique : la valeur, la ruse, le talent, le caractère.
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Comment les princes doivent tenir
leur parole.
Chacun comprend combien il est louable pour un prince d’être fidèle à sa parole et d’agir toujours franchement et sans artifice. De notre temps, néanmoins, nous avons vu de grandes choses exécutées par des princes qui faisaient peu de cas de cette fidélité et qui savaient en imposer aux hommes par la ruse. Nous avons vu ces princes l’emporter enfin sur ceux qui prenaient la loyauté pour base de toute leur conduite.
On peut combattre de deux manières : ou avec les lois, ou avec la force. La première est propre à l’homme, la seconde est celle des bêtes ; mais
comme souvent celle-là ne suffit point, on est obligé de recourir à l’autre: il faut donc qu’un prince sache agir à propos, et en bête et en homme.
C’est ce que les anciens écrivains ont enseigné allégoriquement, en racontant qu’Achille et plusieurs autres héros de l’antiquité avaient été confiés au centaure Chiron, pour qu’il les nourrît et les élevât.
Par là, en effet, et par cet instituteur moitié homme et moitié bête,
ils ont voulu signifier qu’un prince doit avoir en quelque sorte ces deux natures, et
que l’une a besoin d’être soutenue par l’autre. Le prince devant donc agir en bête, tâchera d’être tout à la fois renard et lion: car, s’il n’est que lion, il n’apercevra point les pièges ; s’il n’est que renard, il ne se défendra point contre les loups ; et il a également besoin d’être renard pour connaître les pièges, et lion pour épouvanter les loups. Ceux qui s’en tiennent tout simplement à être lions sont très malhabiles.
[...]
Il lui est toujours bon, par exemple, de paraître clément, fidèle, humain, religieux, sincère; il l’est même d’être tout cela en réalité: mais il faut en même temps qu’il soit assez maître de lui pour pouvoir et savoir au besoin montrer les qualités opposées.
On doit bien comprendre qu’il n’est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d’observer dans sa conduite tout ce qui fait que les
hommes sont réputés gens de bien, et qu’il est souvent obligé, pour maintenir l’État, d’agir contre l’humanité, contre la charité, contre la religion même.
Il faut donc qu’il ait l’esprit assez flexible
pour se tourner à toutes choses, selon que le vent et les accidents de la fortune le commandent ; il faut, comme je l’ai dit, que tant qu’il le peut il ne s’écarte pas de la voie du bien, mais qu’au besoin il sache entrer dans celle du mal.
Il doit aussi prendre grand soin de ne pas laisser échapper une seule parole qui ne respire les cinq qualités que je viens de nommer ; en sorte qu’à le voir et à l’entendre on le croie tout plein de douceur, de sincérité, d’humanité, d’honneur, et principalement de religion, qui est encore ce dont il importe le plus d’avoir l’apparence: car les hommes, en général, jugent plus par leurs yeux que par leurs mains, tous étant à portée de voir, et peu de toucher.
Tout le monde voit ce que vous paraissez; peu connaissent à fond ce que vous êtes.
Extrait:
"Le prince" Nicolas Machiavel.